Mode éthique

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3 façons de résister aux achats compulsifs

Je suis humaine et je sais que l’on ne devient pas du jour au lendemain un.e acheteur.se conscient.e. Ça prend des mois voir des années pour y parvenir réellement. Cependant avec le temps et en discutant autour de moi j’ai rassemblé trois conseils qui pourraient vous aider à résister à la tentation d’acheter n’importe quoi.

  1. Le premier conseil c’est d’apprendre à gérer son argent.

La plupart des gens qui sont dans la vingtaine ou qui arrivent dans la vie active ne font pas leurs comptes. Ils sont juste heureux de pouvoir disposer du fruit de leur travail… Et pour beaucoup cela se résume à dépenser son argent.

Cependant une des façons les plus simples pour résister à la tentation d’achats impulsifs c’est de ne pas avoir d’argent à dépenser.

Lorsque le compte de banque est vide et/ou que la carte de crédit a atteint sa limite, difficile de dépenser. En revanche, à l’inverse, lorsque les comptes en banque sont au vert on songe beaucoup moins à la façon dont on dépense. On achète un peu vite, les yeux fermés, et parfois même sans prendre la peine d’essayer un vêtement ou même de se demander si on en a réellement besoin…

Bref, pour vous aider à limiter les dépenses je vous encourage à cesser de faire la méthode de l’autruche et à regarder en face votre compte en banque et vos dépenses. À partir de votre propre situation et de vos projets octroyez-vous des enveloppes hebdomadaires ou mensuelles par catégories de dépenses. Exemple de catégories : dépenses quotidiennes (alimentaire, vêtement, loisir,…) ; épargne (oui l’épargne puisque obligatoire doit être comptée en tant que dépense) ; impôts ; vacances ; santé ; équipement (maison, voiture) ; logement.
De cette façon, avec moins de latitude au sein de votre budget vous mettez toutes les chances de votre coté pour éviter les achats compulsifs.

  1. Une autre technique pour parvenir à vaincre les achats impulsifs c’est de prendre le temps de réfléchir un peu.

Dès que je suis sur le point de magasiner ou de valider une commande en ligne, j’applique toujours la règle de « la nuit porte conseil ».

Vous savez ce proverbe qui affirme qu’une bonne nuit de sommeil permet d’avoir un nouvel éclairage au réveil sur les questions qui nous tourmentent et bien je m’y remets lorsque je dois faire des dépenses qui ne sont pas de nécessité.

Dès que je suis face à un objet qui me fait de l’œil, je le dépose et prends un moment de réflexion avant de l’acheter. Je prends toujours un moment de réflexion, peu importe l’objet. Même s’il s’agit d’un pull dans une friperie, même s’il est en rabais ou même si c’est une vente finale. Finalement, plus le prix est bas plus ce moment de réflexion est primordial. Car plus c’est peu cher moins notre cerveau a tendance à se poser les bonnes questions. Je préfère vous avertir avec un processus décisionnel plus long, il arrive qu’à l’issue de ma réflexion l’aubaine ne soit plus là. Mais dans la majorité des cas, l’envie me passe et je me félicite d’avoir pris le temps de réfléchir.

  1. Si vous êtes du type « visuel.le », je vous suggère de retirer l’argent que vous avez l’intention de dépenser à chaque début de mois.

L’argent liquide permet aussi de mieux contrôler les dépenses».

Avoir de l’argent comptant sur soi permet à certaines personnes d’être plus conscientes de la somme qu’elles dépensent. En effet, avez-vous déjà senti la différence d’impact psychologique entre dépenser un billet de 100 dollars sorti de votre portefeuille et de payer la même somme en carte bancaire? Le contact tactile avec les billets, le faite de les sortir un a un permet de ressentir le paiement, et de prendre conscience des dépenses de façon plus concrète.

Personne n’a dit qu’il était simple de résister… ⠀

Pourtant, il faut résister à acheter neuf. Il faut résister à acheter ce dont on n’a pas besoin. Mais aussi résister à acheter des vêtements ou des produit à des prix ridiculement bas, souvent réalisés, dans des conditions de travail déplorables ou dans des matières chargées de produits nocifs.  Car à chaque fois qu’on achète quelque chose, on approuve. Alors résistons!⠀

Enfin, dites-moi dans les commentaires si vous avez également des astuces pour résister aux achats impulsifs.

 

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Vetta Capsule une garde-robe minimaliste : 5 items 30 outfits

Quel est le véritable sens de la mode responsable? Est-ce qu’il s’agit d’acheter des vêtements conçus localement? Est-ce qu’il s’agit de choisir des matériaux responsables? Ou bien est-ce qu’il s’agit de ne pas utiliser de produits provenant d’animaux?

Il y a de nombreuses façons de concevoir et consommer la mode de façon plus responsable… Mais la plus responsable de toute, est sans doute d’en consommer moins.

Et c’est dans cette optique-là, d’acheter moins que Cara Bartlett et Vanessa Van Zyl ont crée VETTA Capsule.

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VETTA Capsule c’est le nom d’une startup new-yorkaise privilégie la qualité à la quantité. Crée par Cara Bartlett et Vanessa Van Zyl l’enseigne de vêtement propose des micro-collections composées d’une gamme de seulement cinq items. Pourquoi seulement 5 pièces? Parce que c’est largement assez pour pouvoir les assortir et les agencer de façon créative. En effet, avec cette micro garde-robe il est possible de créer 30 tenues différentes…

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Vetta Capsule : c’est une marque de vêtements qui crée des collections sous forme de gardes-robes minimalistes ou de capsule wardrobe en anglais.

Les collections Capsules de Vetta ont été créées pour lutter contre le cycle sans fin des achats impulsifs, qui ont des effets néfastes sur la population et la planète. Cara Bartlett et Vanessa Van Zyl se sont dit : “Il doit y avoir une meilleure solution”. La solution réside dans la créativité. Les deux femmes se sont alors efforcées de créer des vêtements polyvalents et fabriqués de manière responsable. Afin, que les vêtements ne soient pas soumis aux tendances éphémères, les fondatrices privilégient des coupes et des couleurs classiques. Chacune des collection capsules, comportent donc 5 items incontournables à avoir dans sa garde-robe.

Pour ce faire les créatrices de la start-up redoublent d’inventivité pour créer des vêtements versatiles. En effet, pour ce faire chaque collection Vetta mise sur des pièces polyvalentes. Grâce à des coupes ingénieuses,  les pièces minimalistes peuvent être mélangées et agencées de façons créative pour créer une très grande variété de looks.

Ainsi, une robe devient un t-shirt et une jupe, un chemisier à col en V pouvant être porté de deux manières, une tunique à manches courtes peut être nouée pour cintrer le look…

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3 façons de porter le « Wrap Top 2.0t » de la « relaxed capsule » de Vetta

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3 façons de porter la « Boyfriend Shirt » présentée au dessus, et qui fait partie de la « casual capsule » de Vetta

 

Vetta privilégie aussi une fabrication responsable

Conscients que chaque aspect de la chaîne d’approvisionnement a un impact sur les personnes et la planète, Vetta s’efforce de produire des vêtements tout en se souciant des travailleurs. Pour ce faire, ils se sont engagés à travailler avec des usines responsables qui paient les travailleurs décemment. Les usines avec lesquels Vetta travaille protègent les droits des travailleurs. Elles assurent également un environnement de travail sûr et interdisent le travail des enfants, le travail forcé et la discrimination. Les entreprises sont basées non loin des lieux de distribution, c’est-à-dire  à New York, et à Los Angeles.

Quels sont les matériaux utilisés par VETTA?

VETTA utilise des tissus “dead stock” de “fin de stock” ainsi que des tissus composés de fibres naturelles, et artificielles.

  • Utiliser des fins de stocks est également une belle façon d’éviter de créer de nouveaux déchets.

Parmi les fibres naturelles utilisées par Vetta Capsule, il y a :

  • Le lin est fabriqué à partir de fibres naturelles et ne nécessite pas de pesticides ou de produits chimiques. C’est un matériaux naturel et biodégradable.
  • Le tencel. Il s’agit d’un tissu de fibres de cellulose, c’est-à-dire fabriqué à partir de pulpe de bois de feuillus, d’eucalyptus ou encore de bambous.Le tencel a une texture fluide, entre le coton et la soie, qui vous charmera certainement! Son caractère résistant, absorbant (1.5X plus que le coton) et quasi infroissable sont d’autres atouts considérables.
  • Du coton biologique certifié GOTS.

Vetta Capsule utilise aussi du modal : une fibre textile artificielle, obtenue par le filage de fibres de cellulose de bois.

Je trouve le concept de Vetta Capsule très chouette. Les vêtements sont ravissants. Et les prix proposés sont plutôt abordables… compte tenu des conditions de fabrication et des matériaux utilisés. À bon entendeur ! 🙂

Lutter contre le réchauffement climatique avec sa garde-robe-1

Lutter contre le réchauffement climatique avec sa garde-robe

Si, comme beaucoup, vous vous sentez découragé par la décision du président Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, ou par la démission de Nicolat Hulot, vous pourriez également vous sentir impuissant face au changement climatique. Et pourtant, chacun d’entre nous a les moyens de changer les choses à son échelle, et votre garde-robe pourrait être un bon point de départ.

Saviez-vous que l’achat et l’utilisation de vêtements représentent environ 3 % des émissions mondiales de CO2? C’est plus que toutes les émissions combinées de l’industrie aéronautique!
De plus, en tant que consommateurs, nous sommes responsables de 70 % de ces impacts. Donc nous avons le pouvoir de modifier l’équation.

Voici 5 conseils pour diminuer l’impact environnemental de votre garde-robe :

1. Choisissez des fibres naturelles

Ces dernières années, l’utilisation du polyester n’a cessé de croître. Le polyester a même détrôné le coton. Désormais le polyester est la fibre textile la plus utilisée au monde. Mais notre dépendance au polyester s’accompagne d’une augmentation de l’impact environnemental de nos vêtements. Les émissions provenant de la production de polyester sont près de trois fois supérieures à celles du coton. D’ailleurs en parlant de coton, mieux vaut choisir du coton bio.

2. Choisissez des vêtements fabriqués localement

Aujourd’hui, la plupart de nos vêtements sont fabriqués loin de chez nous. La Chine est de loin le premier producteur mondial de textiles — représentant 43 % des exportations mondiales. En choisissant des vêtements fabriqués localement, vous réduirez les émissions dues au transport et, dans de nombreux cas, soutiendrez votre industrie textile locale.

3. Laver moins et sécher à l’air vos vêtements

Laver et sécher 1 kilogramme de vêtements sur tout son cycle de vie, en utilisant des méthodes typiques, crée 11 kilogrammes de gaz à effet de serre. En lavant moins souvent vos vêtements et en les laissant sécher à l’air frais au lieu d’utiliser un sèche-linge, vous réduirez l’empreinte carbonée de vos vêtements.

4. Faites durer vos vêtements plus longtemps

Aujourd’hui, 60 % de nos vêtements se retrouvent dans des sites d’enfouissement seulement un an après leur achat. En faisant durer vos vêtements un peu plus longtemps, vous pouvez faire une grande différence.

5. Considérez les vêtements de seconde main

Bon, OK, j’avoue que certains peuvent avoir des réticences à porter de vêtement qui ont déjà été porter. Pour ma part, mis à part les sous-vêtements, je trouve tout ce dont j’ai besoin en friperie. D’ailleurs pour les plus réticents, sachez qu’il y a aussi des vêtements neufs qui ont encore leurs étiquettes.

Choisir des vêtements en friperie, plutôt que dans des magasins conventionnels est un moyen de trouver de jolies pièces, tout en limitant notre impact sur l’environnement. Dans le cas des vêtements véritablement vintage, ils sont souvent de bien meilleure qualité que ceux vendus dans les enseignes de fast fashion. En achetant seconde main, vous contribuez à réduire également les émissions de CO2 provenant des vêtements qui seraient autrement destinés à l’enfouissement.

Aujourd’hui, dans le cadre de la Semaine Québécoise de Réduction des Déchets — (SQRD) je vous souhaite de commencer votre transition, vers une mode plus responsable, durable et éthique.

Pour tenter de « sauver la planète » (ou d’éviter le pire), chacun d’entre nous peut  doit apporter sa contribution.

 

Sources :
Style that’s sustainable: A new fast-fashion formula
International Carbon Flows
Man-Made Fibers Continue To Grow
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Des produits toxiques dans nos vêtements?

Pour rendre les vêtements aussi colorés, brillants, si faciles à repasser et si bon marché on retrouve dans nos vêtements des perturbateurs endocriniens, des métaux lourds ou des nano matériaux!

Les vêtements peuvent-ils constituer un danger pour nous?

Existe-t-il un risque pour notre santé?

Comme je vous le disais dans mon article intitulé 5 astuces pour une garde-robe responsable, il existe une loi sur l’étiquetage des textiles. Elle stipule que l’étiquette de composition doit indiquer le nom et le pourcentage des différentes fibres textiles présentent le vêtement. Les fibres représentant moins de 15 % de la composition du produit peuvent être désignées par les termes « autres fibres », ce qui n’est déjà pas très transparent…

Mais qu’en est-il des ajouts?

  • Qu’en est-il des substances qui ont servi à rendre les textiles plus souples ou plus résistants ?
  • Combien de substances chimiques sont présentes dans nos T-shirt?
  • Combien de substances chimiques interdites ou jugées dangereuses pour la santé se retrouvent dans notre pantalon?

Difficile à dire. Car il n’y a aucune obligation légale à noter les procédés de teinture sur l’étiquette du vêtement.

Ce manque d’information est problématique. Les consommateurs ignorent donc totalement les concentrations et des substances qui composent leurs vêtements. Et lorsqu’ils le découvrent c’est souvent à leurs dépens, suite à des complications.

­ Top 3 des substances chimiques qu’on retrouve dans nos vêtements

1. Parmi les produits chimiques que l’on retrouve le plus souvent dans nos vêtements, il y a le formaldéhyde.

Il est souvent présent dans les vêtements synthétiques, car il permet les rendre infroissables, résistants, et hydrofuges.

Le formaldéhyde permet également d’aider à fixer les colorants. C’est grâce à lui que nos jeans, pulls et autres chaussettes ne se décolorent pas au premier lavage.
Cependant l’utilisation du formaldéhyde n’est pas sans danger. Il a été classé comme étant une substance cancérogène avérée pour l’homme par le centre international de recherche sur le cancer. Le formaldéhyde provoque entre autres des irritations aux yeux et affecte les voies respiratoires. Il accroît le risque de pathologies d’asthmatiques et de sensibilisation allergique.

2. D’ailleurs, en parlant de repassage facilité c’est aussi grâce aux composés perfluorés (PFC) que la tâche est plus simple.

En effet, grâce aux PFC les graisses et l’humidité pénètrent plus difficilement dans les fibres. Ainsi les vêtements sont plus faciles à nettoyer et repasser.

On retrouve ces composés perfluorés dans des vêtements type Gore-Tex. Les PFC sont des perturbateurs endocriniens. Ils provoquent entre autres des problèmes d’infertilité et favorise le développement de cancers.Les PFC sont présent dans de nombreux textiles et plus généralement dans les vêtements pour le plein air.

3. Parmi les autres substances toxiques également présentent dans de nombreux vêtements il y a aussi les retardateurs de flamme.

Les retardateurs de flamme permettent d’éviter que les vêtements s’enflamment rapidement. Il s’agit généralement d’un mélange de substances regroupées sous le nom de polybromodiphényléthers (PBDE).

Ces substances sont également dangereuses pour la santé. Elles altèrent la tension, la mémoire et l’apprentissage même à des doses minimes. Et au contact de la peau, elles pénètrent dans le corps humain… et se rendent même jusqu’au foetus, puisqu’on en retrouve même dans des cordons ombilicaux.

Alors bien pratique les vêtements « easy care » (entretien facile) qui ne se froissent pas. Mais à quel prix?

Vous l’aurez compris, nos vêtements contiennent de nombreux produits chimiques.

De plus, comme il n’est pas nécessaire de mentionner la présence de produits toxiques sur les étiquettes, cela rend le contrôle et la régulation de l’utilisation de ces substances chimiques synthétiques extrêmement compliquées à mettre en place.

Les 3 substances chimiques mentionnées ci-dessus, ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. En effet, on estime que l’industrie textile utilise près de 1900 substances chimiques différentes. Parmi elles 1750 ne seraient pas classifiées en terme de dangerosité.

Cependant pour les 150 substances toxiques concernées peu d’États renforcent leurs règlementations au sujet de la présence des substances chimiques dans les textiles.

Les travailleurs sont les premières victimes

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Les travailleurs de l’industrie textiles, sont les premiers qui sont en contact avec les composés chimiques. Ils les inhalent, et les ingèrent.

Au Bangladesh, il est fréquent que des ouvriers de l’industrie textile trouvent la mort suite au contact prolongé avec ces substances. Il y a également trop fréquemment des explosions de produits toxiques. Probablement suite à des erreurs de manipulation.

Ce fut le cas de la tannerie Apex, où plusieurs employés ont perdu la vie suite à une explosion. Apex a versé 2500$ aux familles des victimes, mais l’incident a fait l’objet d’aucune enquête, et aucune mesure n’a été prise à l’issu de celui-ci.

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Mais ce ne sont pas les seuls à subir cette pollution. En effet, souvent c’est tout le village environnant qui pâtit de la pollution liée à ces substances.

C’est le cas notamment des citadins de la ville de Tiruppur, en Inde. Tiruppur est célèbre pour ses teintureries au sein desquelles les ouvriers utilisent des colorants azoïques (qui sont par ailleurs interdit en Europe) ou chlorés. Dans un reportage tourné par Arte on peut voir des travailleurs qui manipulent des colorants et les dissolvent dans l’eau sans la moindre protection. Les ouvriers sont donc directement exposés. Selon les professionnels de la santé interviewés dans le reportage intitulé « Du poison dans les vêtements », le nombre de personnes qui souffrent de cancer dans la ville aurait doublé durant les 10 dernières années.

Mais il n’y a pas que les travailleurs des usines du bout de la terre qui sont affectés par les substances chimiques.

Il y a aussi les ouvriers qui travaillent dans les ports ou dans les lieux d’embarquement et de réception des marchandises.

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Dans le port du Havre, en France les ouvriers se sont insurgés contre l’odeur et les vapeurs dégagées lorsqu’ils ouvraient les conteneurs. La seule mesure prise par le gouvernement, c’est de laisser le conteneur ouvert quelques temps afin que les émanations toxiques puissent s’en dégager. Dans le reportage mentionné ci-dessus, on apprend également que la plupart de ses composants chimiques retrouvés dans les conteneurs de marchandises sont interdits en Europe. Cependant aucune mesure restrictive n’a été prise pour de la part du gouvernement pour tenter d’endiguer le phénomène.

En effet, nous sommes dans une zone grise, dans un vide juridique par rapport à cette question. La réglementation européenne REACH s’applique uniquement si le produit a été fabriqué dans l’Union Européenne. Elle ne se s’applique donc pas à tout les vêtements et chaussures importés d’Asie, et du reste de la planète.

Même si les travailleurs sont les premiers à être contact avec des produits contenants de substances chimiques, mais ce ne sont pas les seuls.

En effet, nous en tant que consommateur nous y sommes également directement exposés. Différents scandales, ont éclaté ces dernières années à ce propos, notamment suite à la campagne internationale Detox de Greenpeace en 2011, qui a largement participé à sensibiliser les citoyens à la question.

Cependant sommes-nous tous autant sensibles à la présence de substances toxiques dans nos vêtements? Les enfants sont-ils plus vulnérables?

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La présence de toutes ces substances toxiques dans nos vêtements et particulièrement problématiques pour les enfants. Notamment ceux en bas âge qui mettent les textiles dans la bouche. Ils absorbent directement les substances chimiques par voie orale. La peau des enfants est également plus perméable que celle des adultes et absorbe donc plus facilement les polluants.

Mais compte tenu de l’étiquetage très lacunaire des vêtements, il est extrêmement difficile d’y voir clair et de contrôler cela.

Ainsi qui dit absence de contrôle, dit aussi porte ouverte à beaucoup d’abus !

Par ailleurs, les teintures chimiques synthétiques causent de nombreux problèmes environnementaux au niveau notamment de la gestion des eaux.

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Le problème de pollution de l’eau se pose au sein de l’usine dans lequel le textile est teint, mais aussi lorsqu’il est lavé dans nos machines à laver domestiques.

Les populations locales sont contraintes de vivre avec des eaux complètement polluées par les déchets des colorants toxiques. L’absence de réglementation autorise tacitement les usines à verser leurs eaux usées n’importe où.

Mais les vêtements polluent également lors du lavage. En effet, les vêtements en matières synthétiques comme le nylon, le polyester ou l’acrylique libèrent des microparticules de plastiques qui polluent les océeans! Les microparticules de plastiques comme leur nom l’indique sont minuscules. Ainsi même les stations de traitement des eaux usées ne sont pas capables de les filtrer. Ainsi, elles se retrouvent donc dans les océans.

Que faire pour éviter un maximum les substances chimiques présentes dans les vêtements?

des-produits-toxiques-dans-nos-vetements-eviter-les-substances-chimiquesTout d’abord privilégiez, les vêtements certifiés biologiques, et si possible privilégier les fibres naturelles comme le coton ou la laine.

Cependant en achetant un vêtement non labélisé vous n’êtes pas à l’abri de la présence de contaminants. Car les fibres naturelles sont également traitées avec des substances chimiques. Certaines sont traitées avec du nonylphénol éthoxylé. Il s’agit d’un perturbateur endocrinien qui intervient dans plusieurs étapes du processus de transformation de la fibre.

D’une façon générale il est toujours mieux de privilégier les vêtements labelisés par des labels indépendants et fiables tel que le label Oeko-Tex 100 qui limite les substances nocives dans les textiles.

Il est également préférable de toujours laver un vêtement neuf avant de le porter pour la première fois. Également si le vêtement dégorge au premier trempage, relaver-le. S’il perd encore de la couleur au second lavage, c’est mauvais signe… Recommencez-à nouveau.

Voici un petit tableau qui récapitule les principaux les labels qui certifient l’absence ou l’encadrement par règlementation des seuils autorisés de quelques-uns des très nombreux composés chimiques que l’on retrouve dans nos vêtements.

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Voilà j’espère que ce petit article vous aura plu. Je vous détaillerai sans doute prochainement les différents labels mentionnés au sein du tableau ci-dessous.

À bientôt

Sources:
http://www.reponsesbio.com/2012/04/04/textile-industriel-attention-danger/
https://www.bastamag.net/Textile-ces-vetements-qui-nous
http://www.danger-sante.org/toxique-vetements/
https://www.greenpeace.fr/dessous-toxiques-de-mode/
Crédits photo :
icci-ci.com
Du poison dans les vêtements
20 Minutes
Être Parent
5-bonnes-raisons-dacheter-de-seconde-main

5 bonnes raisons d’acheter de seconde main

Nous vivons dans une économie basée sur le consumérisme. Acheter des vêtements de seconde main est une pratique qui reste encore stigmatisée, surtout parce qu’elle ne rentre pas dans l’idéologie de la croissance sans limites.

Mais n’ayez pas peur, les magasins de seconde main sont souvent remplis de produits qui sont encore en parfait état. Voici quelques arguments à considérer avant de faire vos prochaines courses :

1. Tout d’abord, acheter en seconde main, c’est moins cher

  • Un ordinateur portable de qualité professionnelle et garantit un an à 250$ ? C’est ce que l’on trouve en seconde main dans une entreprise d’économie sociale.
  • Une table en bois à 30 $ qui ne demande qu’un coup de peinture ? Pareil.
  • Un mélangeur quasi neuf pour 12 $ ?

Bref, les bonnes affaires sont au rendez-vous.

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2. De plus, c’est meilleur pour l’environnement

Le réemploi offre des bénéfices directs pour l’environnement :

  • Tant qu’on réutilise un objet ou un appareil, on lui évite de devenir un déchet.
  • Réutiliser un objet permet aussi de ne pas en acheter un neuf, soit une sacrée économie de ressources (matières premières et énergie nécessaires à la fabrication de l’objet neuf).

Par exemple, la fabrication d’un frigo ou d’un ordinateur nécessite 900kWh d’énergie. Soit à peine moins que la consommation d’électricité annuelle d’un ménage économe en énergie. Fabriquer un smartphone produit 57 kilos de CO2 (soit l’équivalent de 600 km parcourus avec une petite voiture).

3. Le seconde main, c’est tendance!

Une jolie malle des années 20, un meuble des fifties, une jupe de l’époque flower power… La mode est un éternel recommencement. Grâce au seconde main, on trouve des objets et vêtements qui redeviennent tendance.

Plusieurs magasins d’économie sociale remettent aussi des meubles au goût du jour. La vieille penderie en chêne devient une belle armoire patinée après quelques petites transformations. Cela donne des objets uniques qu’on ne trouvera dans aucune chaîne de meubles neufs.

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4. Les achats de seconde main contribuent à l’insertion professionnelle des jeunes et à diminuer la précarité

De nombreuses friperies sont gérées par des OBNL (organismes à but non lucratif), qui aide des jeunes sans emploi à retourner sur le marché du travail, tout en donnant l’opportunité d’intégrer le marché de l’emploi.

Le seconde main permet à de nombreuses personnes d’accéder à des produits qu’elles n’ont pas les moyens ou l’envie d’acheter neufs.

La collecte, la réparation, la distribution et la revente créent des emplois.

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5. Les achats de seconde main sont de meilleure qualité

C’est dernière règle n’est pas universelle. Car dans les friperies et autres boutique d’achat usagé,  on trouve tout de même beaucoup de vêtements qui proviennent des enseignes de fast fashion.

Enfin, un vêtement ou un objet qui a déjà traverser plusieurs décennies sans prendre une ride, est un sacré gage de qualité pour un objet !

Une qualité qui se paie quand on achète du neuf.

Avouez que ça vous donne envie d’essayer ? Vous n’avez rien à perdre, mais plutôt tout à gagner…
Alors que ce soit pour l’environnement, ou votre porte feuille, achetez en seconde main comporte vraiment beaucoup d’avantage !

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Les premières Stan Smith vegan par Stella McCartney

La Stan Smith revue par Stella McCartney

Alors que les mastodontes du sportswear (Nike, Reebok et Fila) ont ressorti leurs modèles de Dad Shoes des nineties, Adidas renoue avec sa basket phare, la Stan Smith.  « Il y a plusieurs années, mon mari et Adidas m’ont offert une paire spéciale de Stan Smiths sans cuir », a déclaré Stella McCartney au magazine Vogue. En portant sa paire de baskets, et en observant les gens autour d’elle, Stella McCartney s’est mise à penser aux nombres de vies d’animaux qui pourraient être sauvées si Adidas acceptait de changer le matériau des Stan Smith. C’est donc suite à cette réflexion que Stella McCartney a proposé à Adidas de donner un coup de jeune à ce modèle emblématique.

Connue pour son engagement pour la cause animale, Stella McCartney la fille de l’ex-guitariste et co-compositeur des Beatles, Paul McCartney, n’a pas touché à la sobriété de la Stan Smith originelle.  Elle se présente dans sa forme habituelle et également dans un coloris à dominance blanc.

Stella McCartney a gardé le design iconique de la Stan Smith, mais y a quand même apporter quelques modifications.

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On peut retrouver le portrait de Stanley Roger Smith sur une des languettes ainsi que celui de Stella McCartney sur l’autre. Ajouter ces portraits sur chaque pied est une bonne façon de rappeler l’histoire de la basket. Avant d’être un modèle de chaussure Stan Smith était un joueur de tennis professionnel américain.

Également sur le côté de la chaussure,  trois lignées d’étoiles ont remplacé les bandes mythiques d’Adidas.   On retrouve également une petite inscription “Stella McCartney” étampée sur le côté.

Également l’arrière du modèle est décoré d’une bande lignée bleue et bordeaux. Ce léger détail coloré permet aussi d’apporter une touche de couleur offrant ainsi du relief à la chaussure.

Enfin le nom de la créatrice entoure le logo Adidas.

L’innovation de Stella McCartney et de fait technique puisque la jeune femme a remplacé le cuir par du polyester recyclé.

La designer américaine, impliquée depuis ses débuts “mode” dans le véganisme, collabore depuis 13 ans avec Adidas. Alors pour elle l’utilisation de matériaux autres / alternatifs au cuir était fondamental.

Cependant ce qui est particulièrement remarquable c’est l’utilisation de polyester recyclé.

En attendant parlé d’une basket Adidas Vegan, j’espérais qu’elle soit en polyester recyclé. Et compte tenu les récents engagements d’Adidas en faveur de l’environnement j’espérais que la basket ne soit pas composée que de 5 % de polyester recyclé “histoire de dire” ou “histoire de faire genre engagé”.

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Finalement cette basket est entièrement fabriquée à base de polyester recyclé.

Je trouve que le fait que cette chaussure soit composée de 100 % de polyester recyclé est tout de même louable de la part d’Adidas. Cependant, le polyester reste une ressource issue du pétrole, donc non renouvelable. Mais le polyester recyclé peut être une solution utile pour donner une seconde vie à la matière déjà existante. Le polyester recyclé est fabriqué à partir de bouteilles de plastique et de déchets industriels. Ils sont réduits en monomères puis retransformés. Cette méthode permet de recréer des matières quasi indéfiniment, alors c’est plutôt cool.

Bref, la Stan Smith fait son grand retour dans une version plus engagée, et tout aussi belle.

Cependant pour s’offrir cette paire de chaussures il faudra débourser tout de même 325 dollars (environ 250 euros).

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La mode éthique est-elle réservée aux riches?

Est-ce que le vêtement éthique n’est pas une préoccupation de consommateur aisé, de bourgeois bohème? 

Sans surprise, les personnes aux hauts revenus sont plus enclines à plébisciter assidûment la mode éthique… Mais elle ne leur est pas réservée. Et d’ailleurs contrairement à ce qu’on pourrait penser la mode éthique n’est pas nécessairement synonyme de dispendieuse.

Le vêtement éthique n’est pas réservé qu’aux riches.

Loin, très loin de là. Il est largement possible de s’habiller de façon cool et tendance, sans y laisser en salaire.

Cela passe par des achats mieux choisis, ou par des achats seconde main.

Les achats de seconde main ne permettent pas directement d’éliminer les produits toxiques (pesticides, colorants…). Cependant ils permettent de recycler des déchets de l’industrie textile.

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Les vêtements d’occasion sont les plus écologiques!

D’un point de vue environnemental, les achats de seconde main favorisent le développement de l’économie circulaire et les filières de recyclage. S’ils ne sont pas souvent écologiques et exempts de produits néfastes, ils sont l’alternative la moins polluante, puisque par définition, plutôt que de produire quelque chose de nouveau, on réutilise quelque chose qui existe déjà.
D’un point de vue social, les achats de seconde main permettent également de créer de l’emploi sur le territoire. Enfin, d’un point de vue économique ils sont également très concurrentiels pour le consommateur. En effet, les prix pratiqués en friperie sont hyper abordables pour tout le monde. Ils sont d’ailleurs bien plus accessibles que ceux pratiqués en dans les grandes enseignes de la fast-fashion.

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Une autre façon d’être stylée tout en maîtrisant son budget, c’est de favoriser le réemploi en ayant recours au troc ou au swap :

Une des alternatives les moins chères est le troc. Eh oui, on a tendance à l’oublier mais cette pratique vieille comme le monde a déjà fait ces preuves. Pas besoin de dépenser une fortune, pour organiser un après-midi entre copine, ou entre voisines… Le principe du troc est simple : chacune amène un nombre d’habits déterminé de pièces en bon état, dont elle souhaite se départir, et chacune repart avec le même nombre de pièces qu’elle a apporté.

Le troc permet de diminuer les dépenses inutiles et encourage une économie de proximitéé́. Enfin, le troc favorise l’entraide ou encore l’économie solidaire. C’est pourquoi on peut affirmer que le troc s’inscrit dans un processus d’achats responsables. Bref, consommer moins de produits neufs, permet de diminuer le stock physique de la consommation tout en permettant à l’économie de marché de diminuer.

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Mais consommer éthique c’est aussi un acte militant.

Et militer, n’est également pas réservé qu’aux classes sociales supérieures de la société.

Lorsqu’on achète en boutique type fast fashion, on finance un système. On finance un système ultra polluant. Un système qui appauvrit les sols, qui prône la culture intensive, qui rend nécessaire l’utilisation d’engrais, de pesticides et d’insecticides, qui gaspille tous les vêtements non vendus, qui favorise la surconsommation, la pollution, l’exploitation de millions d’animaux et de millions d’humains.

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Pour acheter des choses éthiques, c’est-à-dire qui ne détruisent pas le vivant, il faut acheter moins et mieux.

Cependant, il ne sera jamais possible d’acheter des vêtements éthiques au même prix que les vêtements issus de la fast-fashion, c’est normal. Les prix pratiqués par les enseignes de fast fashion, ne reflètent pas le prix juste. Ces vêtements vendus à des prix défiants toutes concurrence sont peu dispendieux, car ils sont souvent fabriqués par une main-d’œuvre bon marché et parfois exploitée.

Mais pour acheter/être un consommateur éthique, il faut également apprendre à acheter moins.

Consommer de façon responsable, c’est avant tout consommer de façon plus raisonnée. C’est d’ailleurs pour cela que l’on parle de « slow fashion » ou « mode lente ».

Pour cela il faut cesser de courir les magasins pour acheter des vêtements et accessoires à tout va, sans réfléchir, ce n’est pas du tout responsable. Vous avez certainement déjà entendu parler de la règle des 80/20 , et bien celle-ci s’applique également à votre garde-robe : on porte en général 20 % de nos vêtements 80 % du temps. Ça fait donc un sacré nombre de vêtements qui prennent la poussière et une sacrée somme d’argent qui y ont été gaspillés!

Choisir la mode éthique, c’est aussi avoir une réflexion plus profonde sur notre façon d’acheter.

Bref, ouvrons les yeux. Donnez-vous les moyens de vos convictions.  Car ces moyens, nous les avons ; il suffit de réapprendre à consommer.

Pour ma part, par exemple je ne suis pas millionnaire, mais j’essaie autant que faire se peut de financer un système différent. J’essaie de financer un système plus respectueux des sols, la plupart du temps plus respectueux de l’humain. Je me renseigne, j’apprends, je consomme de façon militante.

Cessons de croire que les grands méchants sont les multinationales.  Et surtout cessons de croire que nous sommes obligés de subir leur dictats. Elles ne font que produire les choses que nous, consommateurs, achetons au quotidien. Vous, nous, avons un grand pouvoir. Celui de ne pas donner notre argent à ces multinationales, et de financer un autre système, et d’impulser un élan vers une consommation plus raisonnée.

Personne ne fera les choses à notre place. Et le fait que personne ne se réveille n’est pas une bonne raison pour ne rien faire… Et l’excuse la mode éthique c’est que pour les riches n’est pas valable.

Faut-il-continuer-d'exporter-nos-vieux-vêtements-

Faut-il continuer d’exporter nos vieux vêtements?

Aujourd’hui, l’exportation de vêtements usagés représente un important business.

En effet, le commerce mondial de vêtements usagés représente aujourd’hui près de 4 milliards de dollars par an. C’est énorme.

Plusieurs entreprises ont flairé le bon filon. Les gens achètent tellement d’habits que désormais ils se séparent également de beaucoup de vêtements. Constatant cette surconsommation massive certaines entreprises se sont mises à récupérer les vieux vêtements usagés pour faire de l’argent. Alors elles se sont mises à implanter des cloches de dons un peu partout sur le territoire public ou privé. D’ailleurs certaines entreprises peu scrupuleuse s’implantent sans nécessairement avoir des autorisations requises pour le faire.

Leur mode de fonctionnement est assez simple. Tout d’abord, elles récupèrent les vêtements donnés via les cloches de dons. Ensuite, elles les envois dans des pays en voie de développement, comme en Afrique, sans même effectuer de tri préalable. Ainsi, les manteaux d’hiver et les grosses bottes d’hiver utiles au Québec s’en vont donc vers le continent africain, où ils n’auront pas de deuxième vie. Si ce n’est que de terminer dans une décharge à ciel ouvert.

La question de l’exportation des vêtements de seconde main vers les pays en voie de développement est de plus en plus problématique.

En effet, si l’industrie du vêtement neuf est extrêmement polluante la fin de vie des vêtements l’est tout autant.

Aujourd’hui le consommateur prend conscience, petit à petit de ses enjeux environnementaux liés aux vêtements. Ainsi ils se montrent plus exigeant et plus regardant quant aux impacts environnementaux et sociaux des vêtements qu’ils achètent.

Cependant qu’en est-il pour les vêtements d’occasion?

Peu de consommateurs se préoccupent de la seconde vie de leurs vêtements. Pour la majorité d’entre eux, le simple fait de déposer un habit dans une boîte de dons suffit à se donner bonne conscience.

Mais l’exportation de vêtements de seconde main vers les pays en voie de développement pour leur éventuelle réutilisation un impact environnemental important.

En effet, la plupart des vêtements donnés finissent leurs jours à des milliers de kilomètres.

Les gens ne s’en rendent peut-être pas compte lorsqu’ils donnent un vêtement usagé, mais la majorité des vêtements donnés se retrouveront dans des pays en voie de développement. Les principales destinations d’exportation sont le Ghana, le Bénin, mais aussi le Pakistan ou encore l’Ukraine et la Pologne.

Cependant une étude publiée par Oxfam suggère que malgré les dommages environnementaux liés au transport, l’exportation de vêtements de seconde main est globalement bénéfique.

Selon l’étude bien que les vêtements d’occasion ne représentent qu’une infime proportion du commerce mondial du vêtement ils représentent cependant 30 % à 50 % des importations de vêtements dans de nombreux pays d’Afrique Sub-saharienne. Dans les pays d’Afrique, il n’y a pas de tabou ou de gêne à acheter des vêtements de seconde main. À titre d’exemple, plus de 90 % des Ghanéens achètent des vêtements usagés. Ainsi, l’importation de vêtements de seconde main permettent d’habiller des centaines de milliers de personnes.

Cependant le truc le plus paradoxal est le plus WTF du système, c’est que les pays vers lesquels on envoie nos vieux vêtements sont aussi les pays qui produisent les vêtements que nous achetons neufs.

En effet les pays développés, (c’est-à-dire dans lesquelles on sur-consomme), envoient leurs vêtements vers les pays envoie de développement comme le Ghana le Bangladesh ou le Bénin. Ces pays sont donc à la fois le lieu d’importation et d’exportation. On fait produire nos vêtements dans ces pays là car la main-d’œuvre est bon marché. Mais, lorsque notre petit caprice d’achat est terminé, on leur renvoie.

Cependant l’ironie du sort ne s’arrête pas là. En effet, la plupart des personnes qui fabriquent nos vêtements n’ont pas les moyens d’acheter les vêtements qu’eux-mêmes produisent. C’est pourquoi ils se tournent davantage vers l’achat de vêtements usagés qui eux sont plus abordables.

D’ailleurs, une étude menée par le ministère allemand de la coopération économique et du développement en collaboration avec l’académie suisse pour le développement révèle que l’importation de vêtements d’occasion vers les pays en voie de développement est plus avantageuse pour les pays importateurs.
Et c’est assez logique! Car si la plupart des vêtements sont envoyés vers ces pays-là, c’est que dans nos pays dits développés, l’économie circulaire et l’achat de vêtements de seconde main a encore parfois mauvaise réputation. Du moins pour la majorité des consommateurs, c’est loin d’être un réflexe.

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Enfin, à force d’accepter des balles de vêtements que les pays développés leur envoient, peut-être qu’à un moment donné certains pays vont cesser d’accepter d’importer nos vêtements usagés. En effet, à force d’en accepter, il est envisageable que leur marché se retrouve également inondé. Ainsi au même titre que de la crise du recyclage en Chine, faut-il envisager une crise de l’exportation de vêtements usagés dans les prochaines années?

Avant, d’en arriver là, il est temps de se tourner vers des alternatives de consommation plus responsable.

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Que penser de l’initiative Go for Good des Galeries Lafayette?

Dernièrement, les Galeries Lafayette ont lancé l’initiative Go for Good. 

Le mouvement Go for Good c’est quoi?

Go for Good répond à la quête croissante de sens et de transparence exigée par les consommateurs. Pour répondre à la demande de leur clients, les Galeries Lafayette ont amorcé le processus. Ils ont crée le label Go for Good, pour contribuer à transformer positivement l’industrie de la mode.

Sur quels critères se base Go for Good ?

Pour rentrer dans la sélection Go for Good un produit doit remplir au moins un sous-critère des trois thématiques suivantes:

  • Le vêtement doit tenir compte de son impact environnemental.

Cela signifie tenir compte des matières utilisées et des procédés de fabrication. Mais il doit aussi tenir compte de l’usage et de la fin de vie du vêtement. (exemples : coton biologique, matière recyclée, upcycling, tannage végétal du cuir, certification Oeko-Tex, techniques de délavage durables des jeans, seconde main, etc).

  • La fabrication du vêtement doit tenir compte de l’impact social.

Elle doit contribuer à la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et au développement social.

  • La fabrication répond à un enjeu de relocalisation des productions.

Par exemple, la label Go for Good met de l’avant la fabrication locale. Une fabrication française contribue de manière significative à la préservation des savoir-faire et de l’emploi local.

En effet, parmi les trois principales thématiques 38 sous-critères ont ensuite été développés .

S’appuyant sur un cahier des charges définit par l’enseigne, la sélection Go for Good propose plus de 10 000 références.

Le mouvement Go for Good traduit l’engagement des Galeries Lafayette en matière de développement responsable.

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Voici mon avis sur l’initiative Go for Good.

Les critères de sélection ne sont pas très stricts. En effet, parmi les produits étiquetés Go for Good, on retrouve par exemple des jeans délavés au laser. Alors certes la technique du délavage au laser est moins polluante que le sablage, mais de là à se déclarer éthique… On en est tout de même loin! Quand on n’est pas foutu d’utiliser du coton biologique, ni de certifier un tannage sans chrome, prétendre avoir un impact environnemental positif c’est exagérer.

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Si vous voulez une métaphore, c’est comme mettre un cornichon cultivé localement dans un Burger McDo, et prétendre à une quelconque certification éthique. Ça n’a pas de sens.

La justification des Galeries Lafayette par rapport à ce laxisme, c’est qu’ils acceptent le produit s’il se distingue dans un seul des 38 sous critères des 3 grandes thématiques abordées ci-dessus. Donc pour qu’une marque bénéficie de l’étiquetage Go for Good, il faut qu’elle réponde minimalement à l’un des 38 critères. Ainsi pour être estampillé Go for Good nul besoin d’exceller dans chacun des critères. Il suffit de remplir ne serait-ce que l’un d’entre eux et c’est suffisant.

Pour moi, ce laxisme est assez problématique, car elle ne distingue pas une marque réellement engagée d’une marque qui souhaite se donner bonne conscience…

De plus, c’est un peu dommage pour le consommateur, car dans cette large sélection toutes les enseignes ayant fait un petit geste sont confondues.

Ainsi, pour une marque qui est très engagée en faveur d’une mode plus durable, elle se retrouve dans le même panier que celles qui font peu d’efforts.

Cependant l’initiative Go fo Good permet de faire des découvertes sympa.

Comme pas exemple ces baskets Ector. Elles sont éco-conçues, et fabriquées en France à partir de bouteilles et de plastiques recyclées.

ector baskets bouteilles en plastique fabriquee en france ector baskets bouteilles en plastique fabriquee en france

Mais on trouve également des articles, dont l’engagement est un peu moins clair.

Par exemple, le pantalon de la marque Comptoir des Cotonniers ci-dessous. Il est présent dans la selection Go for Good, car il contient du lyocell. C’est une fibre fabriquée à partir de pulpe de bois transformé. Le procédé est réputé pour utiliser une solution organique exempte de solvants toxiques et des eaux de process en circuit quasi fermé.

Cependant, le vêtement contient également du coton (non bio), et du polyester (non recyclé).  La culture du coton a un impact environnemental considérable. Tandis que le polyester est une matière textile synthétique dérivée du pétrole, ayant également un fort impact écologique.

Ainsi, le fait qu’un produit ayant une telle composition puisse être considéré comme ayant un impact environnemental positif, me dérange quelque peu.

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De plus, le fait qu’un produit bénéficie du label Go for Good, ne signifie pas grand chose, au niveau de l’engagement global de l’enseigne.

Prenons l’exemple de Comptoir des Cotonniers. Lorsqu’on tape »Comptoir des Cotonniers  » dans la barre de recherche, on s’aperçoit que le pantalon ci-dessus est le seul vêtement de la marque à bénéficier de l’étiquetage Go for Good.

C’est pourquoi, je pense que cette initiative est plus profitable aux marques qui en ont font le moins.

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C’est pourquoi le fait de ne répondre qu’à un seul critère est problématique. L’initiative est encore lacunaire du point de vue de ces exigences, mais elle a tout de même le mérite d’exister.

Il permet aux consommateurs de rechercher des produits selon certains critères. Donc soulignons tout de même l’initiative.

Bref, c’est un premier pas, mais on est encore loin d’une vision éthique du vêtement.

Cette stratégie inclusive au niveau du degré d’exigence en matière de l’engagement (si on peu encore parler d’engagement) en faveur d’un éthique est minime, permet à l’initiative de gagner en visibilité. En effet, avec 500 marques présentées et 10 000 références la visibilité de cette opération est indéniable. Ainsi de part sa visibilité le label Go for Good, permet tout de même une façon de sensibiliser le consommateur.

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Il s’agit tout de même d’un premier pas encourageant.

Cependant, il n’est pas dit que les Galeries Lafayette ne vont pas faire évoluer le label Go for Good au fil du temps.

En tout cas, c’est ce que je leur souhaite !

 

Crédit photos: Galeries Lafayette
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La nouvelle tendance instagram : le snap and send back 

À ce jour le hashtag «outfit of the day», #OOTD, compte plus de 200 000 000 de publications sur Instagram.

Depuis la création d’Instagram en 2010, une multitude hashtag sont utilisés de façon quotidienne. Parmi ces millers d’hastags #OOTD pour Outfit of the Day est l’un des plus utilisés.
Le concept derrière cet acronyme est simple, il s’agit de prendre en photo sa tenue du jour de la poster sur les réseaux sociaux…

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Si ce hashtag était jusqu’ici équivalent à un autre, il pourrait désormais constituer un obstacle à la mode durable.

Ce hashtag encourage les modeuses et plus généralement les utilisateurs à renouveler constamment leur garde-robe. Ainsi les plus pointus d’entre eux s’attachent à ne jamais porter deux fois la même tenue. En principe, c’est quasiment impossible! À moins d’avoir accès à un compte en banque bien garni. Et à moins d’avoir un dressing suffisamment grand pour pouvoir contenir le tout.
Alors dans la course aux abonnés certains ont trouvé une technique tout toute simple. Ils achètent des vêtements, font des photos avec sans enlever les étiquette et les renvois en boutique dans le but de se faire rembourser.

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Crédit photo : Suco Fashion

Le hashtag #OOTD alimente et encourager une consommation dysfonctionnelle.

Cette pratique d’achat-retour est loin d’être marginale. En effet selon l’enquête commandée par Barclays, un Britannique sur 10 avoue utiliser cette méthode. Mais plus étonnant encore, l’étude réalisée sur un panel de plus de 2000 personnes révèle que les hommes sont les plus nombreux à utiliser cette méthode. Si cette petite combine a d’abord de quoi surprendre, après réflexion elle n’est pas si étonnante. Sur les réseaux sociaux, on souhaite toujours montrer la meilleure version de nous-mêmes. C’est-à-dire démontrer une vie de rêve… Seulement lorsqu’on n’a pas les moyens de se l’offrir, certains trouvent des méthodes « créatives  » pour parvenir à créer l’illusion et tromper la galerie.

D’ailleurs le phénomène porte même un nom : le « snap and send back »

Cette pratique pourrait se traduire en français par photographier puis renvoyer.

C’est fou de voir à quel point les réseaux sociaux peuvent modifier la façon de consommer la mode.

En effet, si certains usent de stratégies pour ne pas finir fauchés, de nombreux influenceurs sont tellement sollicités qu’ils leur arrivent réellement de porter leurs vêtements une seule fois  pour faire des photos ou des vidéos.

Cette tendance émergente est particulièrement problématique car elle encourage le gaspillage vestimentaire, et la surconsommation.

De plus, ce rapport à la mode modifie également l’expérience d’achat.

Les acheteurs ne pensent plus en terme de qualité lorsqu’ils font un achat, ils pensent en terme de likes. Ils se préoccupent parfois plus de savoir quel vêtement pourrait faire une belle photo à poster sur les réseaux sociaux, plutot que de celui qui leur va réellement bien.

Mais du côté des enseignes la multiplication des retours engendrent un véritable manque à gagner.

Bien que tous les retours ne soient pas liés à ce mouvement de « snap and send back », les détaillants pourraient à l’avenir pourraient être amenés à modifier leurs politiques de retour… Dans de nombreuses enseignes, les retours sont souvent pris en charge « gratuitement ». Mais si le manque à gagner des enseignes devenait trop important, il serait peut-être envisageable que les détaillants mettent en place des politiques de retour plus strictes.

Mais malgré le manque à gagner qui représenterait environ sept milliards de livres par an, je pense que la plupart des enseignes ne vont pas prendre de mesures pour atténuer le phénomène de « snap and send back » .

En effet, le manque à gagner lié aux multiples retours est fort probablement compensé par une augmentation des ventes induites par les publications sur les réseaux sociaux. Le contenu généré par les utilisateurs génère également un gros volume de ventes. Alors bien que ce modèle totalement fake conduit au gaspillage vestimentaire, il est sans doute là pour rester.

La réalité commerciale prend hélas trop souvent le dessus.