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L’Éthiopie en passe de devenir le nouveau Bangladesh?

Une étude du centre Sterne basé à New York a révélé que les travailleurs éthiopiens étaient les moins bien payés du secteur textile.

Dernièrement les multinationales ont posé leur dévolu sur le marché éthiopien.

Là-bas les travailleurs acceptent de travailler pour seulement 26 $ par mois. Avec un salaire mensuel aussi faible, l’Éthiopie est devenue le nouveau lieu de production de la mode rapide. Il y a également plusieurs facteurs qui ont favorisé l’implantation du marché là-bas. Premièrement le faible coût de la main-d’œuvre, mais aussi un accès commercial préférentiel pour distribuer les marchés américains et européens. Le tout est combiné a des incitations fiscales généreuses du gouvernement éthiopien. Enfin le tout est soutenu par un afflux d’investissements étrangers importants. Bien que le gouvernement est supervisé et mis en place des incitations pour attirer des investissements mondiaux pour le secteur textile cela ne s’est pas traduit par une prospérité pour les employés.

Les multinationales continuent dans leur quête des ouvriers les moins bien payés allant de délocalisation en délocalisation.

En raison de l’augmentation des salaires et de la progression des luttes ouvrières en Asie, un nombre croissant d’entreprises étrangères ont commencé à transférer leur production en Éthiopie.

Selon le directeur de l’usine Joseph Elisso, les conditions dans ce pays d’Afrique de l’Est sont beaucoup plus favorables. « L’Éthiopie est stable et paisible, l’électricité est bon marché et le coût de la main-d’œuvre est très bas », explique-t-il. Les salaires d’entrée des travailleurs de l’industrie textile éthiopienne varient de 26 à 40 dollars (23 à 37 euros) par mois. Ce qui est bien inférieur au salaire minimum de 68 dollars par mois du Bangladesh et de loin inférieurs au salaire moyen de 500 dollars dans le secteur textile chinois.

De plus, en Éthiopie il n’y a pas de salaire minimum.

Une particularité qui n’a pas échappé aux géants de l’industrie textile. De plus en raison du chômage élevé, les travailleurs sont souvent forcés d’accepter le salaire qui leur est offert.

Les bas salaires attirent les entreprises textiles internationales en Éthiopie.

Les bas salaires, le pouvoir bon marché et une situation politique stable ont incité des entreprises textiles étrangères à s’approvisionner en Éthiopie. C’est le cas entre autres de Guess, Tommy Hilfiger, Calvin Klein, H & M et Lévis.

Des multinationales aux larges profits, mais dont les employés sont les moins bien payés du secteur textile!

Cependant ces salaires de misère ne suffisent pas pour vivre décemment.

Mais, dans de nombreux cas, les travailleurs eux-mêmes ont du mal à joindre les deux bouts.

En effet, ces derniers ont du mal à épargner, à faire vivre leur famille, ou à se procurer des biens de première nécessité comme un logement ou de la nourriture. En effet les salaires sont si bas que les travailleuses ne parviennent même pas à en vivre.

Une femme éthiopienne coud dans une entreprise textile chinoise

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Crédit Photo : Jeroen van Loon

Les machines à coudre cliquettent dans l’immense usine GG Super Garment à Debre Zeyit, à 45 kilomètres au sud-est d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne. Des centaines de femmes et quelques hommes cousent des chemises et des T-shirts, destinés à la société suédoise H & M.

Bien que les travailleurs éthiopiens soient en général satisfaits de voir que l’augmentation des investissements étrangers crée des emplois, ils sont en revanche nombreux à ne pas parvenir à joindre les deux bouts.

« Je ne reçois que 850 birrs éthiopiens (environ 38 euros) par mois et j’ai du mal à couvrir toutes mes dépenses », dit Tigist Teshome. L’ouvrier de 23 ans, vit chez des amis pour partager les frais. « J’aimerais vivre seul, mais le loyer est déjà de 600 birrs. Comment vais-je faire pour payer la nourriture et les vêtements? demande-t-elle.

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Crédit Photo : Jeroen van Loon

Les chaussures de Guess et Toms sont fabriqués par les quelque 4 000 ouvriers de l’usine de Huajian en Éthiopie.

À Duken, à environ une demi-heure de route de l’usine de vêtements Debre Zeyit, se trouve une grande usine de chaussures de la société chinoise Huajian. Environ 3 800 Éthiopiens et Éthiopiennes s’affairent à marteler des semelles de chaussures, à coudre des morceaux de cuir ensemble, à faire fonctionner des machines et à vérifier les produits finis. “L’ancien Premier ministre éthiopien Meles Zenawi nous a invités à installer une usine en Éthiopie parce que le taux d’emploi est très bas et parce qu’ils ont donc besoin d’une industrie qui répond à la pénurie de travail”, dit Song Yiping, directeur chez Huajian.

La société prévoit de produire 2 millions de paires de chaussures cette année, principalement pour des clients américains et européens comme Guess, Naturalizer et Toms. L’Éthiopie possède l’un des plus grands troupeaux de bovins d’Afrique et le cuir est largement disponible dans le pays. L’entreprise prévoit d’accroître sa production, afin d’augmenter le nombre d’employés du secteur.

Bien que Huajian ait créé de nombreux emplois dans le secteur, les employés de l’entreprise se plaignent que leurs salaires sont trop bas.

“Mon salaire de base n’est que de 600 birrs (26 euros) et seulement quand je travaille 10 heures au lieu de 8 heures par jour, je touche 750 birrs (32 euros) par mois, ce qui ne suffit toujours pas. Mon loyer à lui seul est déjà de 400 birrs”, dit Abu Ibrahim, un coupeur de cuir de 24 ans. “De plus, nos patrons chinois nous crient dessus en chinois tout le temps et parfois nous ne sommes même pas autorisés à aller aux toilettes”, ajoute-t-il.

Un t-shirt H&M made in Ethiopia

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Crédit Photo : Jeroen van Loon

Le géant de l’habillement H & M est l’une des entreprises qui produit ses vêtements en Éthiopie.

Manager Song, cependant, dit que la faible rémunération reflète aussi la faible qualité du travail. “Le manque de compétences des travailleurs a eu un impact sur la qualité. Beaucoup de chaussures ont été rejetées par nos clients et nous avons dû payer 4,5 millions d’euros à titre de compensation au cours des deux premières années”, déclare Song.

Mais ce n’est pas tout! Les employés éthiopiens sont également soumis, à des exercices militaires chinois.

La société Huajian, fondée en Chine dans les années 1980 par l’ancien officier militaire Zhang Huarong, a également adopté une méthode assez inhabituelle pour motiver son personnel. Tous les jours, tous les travailleurs doivent faire la queue sur le stationnement devant l’usine pour effectuer un exercice militaire. Les ouvriers marchent, crient, et saluent leurs responsables. “Dans l’armée, ils marchent pour être disciplinés et obéir aux ordres. Nous voulons créer le même effet”, déclare Zeng Lizhuo, responsable des ressources humaines.

Tous les travailleurs n’apprécient pas les conditions de vie induites par l’emploi

“Je dois marcher de longues distances pour aller chercher de l’eau, cela me contraint à faire encore de l’exercice physique en parallèle de mon emploi déjà demandant”, dit Abebeye Makonen, un travailleur de 25 ans. Il déclare aussi détester le “chant huaient” que les ouvriers sont obligés de chanter en mandarin pendant l’exercice quotidien.

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Crédit Photo : Jeroen van Loon

 

Les travailleurs ont trop peur de fonder un syndicat.

Au-delà des faibles salaires, le pays est très peu syndiqué.

Bien que la constitution éthiopienne garantisse aux travailleurs le droit de former des syndicats, la plupart des usines, y compris Huajian, ne disposent pas de syndicats.

À Huajian, les travailleurs qui ont tenté de créer un syndicat ont été licenciés, selon Abu Ibrahim. “Il y avait quelques employés qui ont essayé de fonder un syndicat, mais quand ils ont collecté de l’argent pour cela, Huajian les a licenciés. Maintenant, tout le monde a trop peur pour fonder un syndicat”, dit le tailleur de cuir.

Ainsi les employés ne peuvent pas s’organiser pour faire entendre leurs doléances. Avec de telles conditions de travail, la démotivation des employés est grande. L’absentéisme aussi. Et les arrêts de travail sont nombreux. En moyenne les employés ne restent pas plus d’un an dans la manufacture.

La façon dont les travailleurs sont traités à l’usine de Huajian n’est pas inhabituelle.

Environ 75 pour cent de toutes les entreprises éthiopiennes refusent toujours d’autoriser les syndicats, selon Angesom Yohannes, de la Fédération industrielle des syndicats éthiopiens du textile. “La plupart des propriétaires, en particulier les Chinois, ne veulent pas d’un syndicat parce qu’ils savent que la prochaine étape sera la négociation collective et que certains avantages seront retirés au propriétaire ou à l’usine”, ajoute Yohannes.

Angesom Yohannes et ses collègues de la Fédération industrielle des syndicats éthiopiens du textile négocient néanmoins avec les usines dans le but d’obtenir de meilleurs salaires pour les travailleurs et les travailleuses. Parfois, grâce à leur pugnacité ils arrivent à améliorer les conditions des travailleurs. En effet, après trois ans de négociations, ils ont obtenu une augmentation de salaire de 25 % dans le cadre d’une convention collective avec l’usine turque Ayka, qui emploie 7.000 Éthiopiens.

Plus de pression de l’extérieur pour faire bouger les choses.

Cependant, le syndicat Fédération industrielle des syndicats éthiopiens du textile ne compte que cinq employés à temps plein. Ainsi ils n’ont pas la main-d’œuvre et le poids politique nécessaire pour faire pression sur les entreprises. Mais Angesom Yohannes affirme que les pressions exercées par les clients à l’étranger sont efficaces. Ce fut le cas pour Tchibo, par exemple. Il espère que H&M feront également pression sur GG Super Garment pour augmenter les salaires des travailleurs.

Dereje Feyissa Dori, professeur de recherche à l’International Law and Policy Institute d’Addis-Abeba, estime que l’Éthiopie ne deviendra pas un deuxième Bangladesh, avec des conditions de travail dangereuses.

Les usines ne sont pas installées dans des immeubles délabrés comme en Asie, mais dans de grands halls de production. Dereje Feyissa Dori pense que l’attitude laxiste de l’Éthiopie à l’égard des investisseurs étrangers ne durera pas. “Le gouvernement cherche désespérément à attirer les investissements étrangers. Il ne veut pas effrayer ou chasser les investisseurs en imposant trop de conditions. Il se montre indulgent mais il deviendra plus stricte dans quelques années” , dit Dereje Feyissa Dori.

En revanche les travailleurs d’usines éthiopiennes ne sont pas aussi optimistes que Dereje Feyissa Dori quant à l’avenir.

Selon eux les conditions de travail à Huajian se détériorent. “Au début, on nous accordait deux pauses par jour. Maintenant nous avons seulement une seule pause. Alors que nous devons travailler 10 heures par jour”, dit Abu Ibrahim le tailleur de cuir. Selon lui “les politiciens sont satisfaits de tous les investissements. C’est pourquoi pour stimuler la croissance, ils choisiront toujours de se ranger du côté des entreprises étrangères.”

Alors l’Éthiopie serait-elle en train de devenir le nouveau Bangladesh?

 

Source : https://www.dw.com/en/low-wages-draw-international-textile-companies-to-ethiopia/a-18877027

 

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Une mode traçable et transparente, ça signifie quoi?

La transparence signifie une divulgation publique de données et d’informations crédibles, complètes sur les marques et leurs chaînes d’approvisionnement. Cela signifie avoir des information détaillées sur les pratiques commerciales ainsi que sur les impacts de ces pratiques sur les travailleurs, les communautés environnantes et l’environnement. Une plus grande transparence dans l’industrie de la mode signifie divulguer et rendre publique des relations avec les fournisseurs. Cela signifie aussi dévoiler les politiques et procédures sociale et environnementale des entreprises, de leurs buts et objectives, de leurs performances et de leurs progrès.

La transparence ne consiste pas seulement à partager les bonnes histoires.

La transparence n’est pas synonyme de storytelling ou de marketing. Le but n’est pas divulguer que les fournisseurs conformes et performants. Il s’agit de présenter un tableau complet de la chaîne d’approvisionnement. L’idée de c’est de présenter la situation telle que est actuellement. Avec des forces et des faiblesses. Rendre public cette information, peut permettre de faire un examen plus approfondi et d’aider à accélérer les processus d’amélioration.

Ce type de transparence exige que les marques et les détaillants sachent exactement qui fabrique les produits qu’ils vendent.

Ce n’est pas toujours le cas dans l’industrie de la mode. Parfois certaines marques ignorent quelles sont les entreprises qui fabriquent les vêtements qu’elles commercialisent. (J’en parle d’ailleurs dans cet article : Pour plus de transparence dans l’industrie de la mode).

Ainsi pour être capable d’être transparent, il faut être capable d’affirmer qui a cousu ce vêtement, jusqu’à celui qui a teint le tissu en passant par celui qui a cultivé le coton.

Et, ce qui est crucial, c’est que les marques soient en mesure de retracer le parcours de leurs produits, de la commercialisation, jusqu’au stade de la matière première.

Il est important que cette information puisse être accessible publiquement. L’accès à l’information constitue également   un petit  pas vers une plus grande transparence et une plus grande responsabilisation.

La transparence n’est pas une divulgation sélective à des tiers.

Certaines enseigne choisissent de divulguer des informations sur la chaîne d’approvisionnement à des personnes ou des groupes de personnes. Elle divulguent les informations à des ONG ou des syndicats sélectionnés. Mais tous les consommateurs devraient pouvoir accès à cette information. De la même façon que dans l’industrie agroalimentaire, on peut savoir si notre tomate vient du Québec, ou du Mexique. On devrait savoir par quel pays notre t-shirt à transité. L’information communiquée sur l’étiquette est très partielle. Ainsi elle ne reflète pas vraiment le parcours du vêtement. À défaut de pouvoir tout inscrire et tout lire sur l’étiquette, l’information doit être disponible et accessible par tous.

D’ailleurs je vous parle un peu plus en détails de la problématique de l’étiquetage lacunaire des vêtements dans cet article : Des produits toxiques dans nos vêtements?

Des incidents liés à la santé et à la sécurité, et même des décès continuent de se produire dans l’industrie.

Ainsi, la transparence n’est pas une fin en soi.

La transparence est seulement un outil. Elle ne suffit pas à elle seule à résoudre les problèmes de l’industrie. Mais la transparence est une première étape nécessaire vers un changement systémique plus large.

L’industrie de la mode dans son ensemble a besoin d’un changement de paradigme radical.

Il faut changer la façon dont la plupart des vêtements sont fabriqués. Mais il faut également la façon dont les vêtements sont consommés. Et cela passe entre autre par davantage de transparence.

 

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Que penser de la collection H&M Conscious exclusive?

Alors que Le Monde vient de réveler qu’en Éthiopie, les petites mains de H&M gagnent 23 euros par mois. (Soit 35 $ canadien), H&M vient de lancer sa nouvelle ligne de mode dite durable.

Chaque année, la marque scandinave dévoile sa collection Conscious Exclusive.

La collection Conscious Exclusive est un concept qui a été lancé en 2010 afin de promouvoir des designs élégants avec un impact environnemental moins important. Cette fois-ci, H&M a fait un pas de plus avec une gamme qui, pour la première fois, utilise de nouveaux matériaux non conventionnels afin de réduire l’empreinte carbone de ses vêtements.

H&M fabrique des vêtements à partir d’algues, d’orange et de feuilles d’ananas mises au rebut.

L’industrie mondiale de la mode est une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre et d’autres formes de pollution. Les Nations Unies appellent les entreprises à mettre en place des chaînes d’approvisionnement circulaires d’ici 2030.

C’est donc dans cette idée que le géant suédois  H&M a développée des vêtements faits de feuilles d’ananas, d’écorces d’orange et d’algues!!

Bien qu’il s’agisse de fibres d’origine naturelle, pas de risque pour autant, les vêtements ne pourriront pas sur votre corps!! Pour sa neuvième ligne Conscious Exclusive, la marque  H&M s’associe à trois entreprises qui fabriquent des vêtements à partir de matières organiques qui, autrement, seraient mises au rebut.

La première fibre utilisée au sein de cette nouvelle collection est le Piñatex.

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Réalisé à partir de fibres de feuilles d’ananas, le Piñatex est un matériau écoresponsable et vegan.

Le Piñatex® est une matière innovante élaborée à partir de fibres de feuilles d’ananas issues d’une production agricole préexistante. Cette matière non-tissée peut servir d’alternative au cuir. Je vous ai déjà parlé du Pinatex à plusieurs reprises sur le blog : ici ou  .

La seconde fibre mise de l’avant dans la collection Conscious Exclusive est l’Orange Fiber.

Le textile Orange Fiber est fabriqué à partir des déchets d’agrumes.

L’Orange Fiber ® est une matière élaborée à partir de peaux d’agrumes issues de la production de jus de fruits. Les peaux sont transformées en textile durable de haute qualité, ce qui permet de préserver les ressources naturelles et de réduire les déchets. Extrêmement doux au toucher, l’Orange Fiber ressemble à de la soie. Pour obtenir un textile extrêmement doux, il n’est pas nécessaire d’ébouillanter de petits vers innocents. Ainsi  l’Orange Fiber pourrait constituer une alternative végane à la soie.

Enfin la dernière fibre innovante utilisée dans cette collection Conscious est fabriquée à base d’algue par BLOOM Foam.

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Bloom, est un équipementier capable de créer des semelles à base d’algues marines. Adieu la pétrochimie, vive le végétal!

La mousse BLOOM™ est partiellement élaborée à partir de la biomasse algale. Cette matière très performante a servi à fabriquer la semelle de ces chaussons. Grâce à un processus de production innovant, cette matière contribue au nettoyage et à la restauration de l’environnement. Le type d’algues sélectionné permet également de maîtriser la prolifération des micros algues. En effet parfois les micros algues sont nuisibles pour les animaux et pour les hommes. À cause du réchauffement climatique et des produits chimiques comme les phosphores et les nitrates des engrais versés dans l’eau, les micros algues envahissement et prolifèrent dans certaines rivières.

Bref, la collection comprend non seulement des nouveaux innovants, mais également des matériaux plus conventionnels.

On retrouve entre autres des robes longues en soie bio, des jupes vaporeuses en lyocell Tencel. Mais également des sacs ou des bottes en polyester recyclé.  On encore, du lin ou du coton bio.

La collection Conscious Exclusive comprend également de jolis bijoux.

Ils ont été confectionnés à partir de plastique recyclé provenant de bouteilles, de sacs en plastique et flacons de shampoing. Les bagues en argent ont été fabriquées à partir d’argent recyclé. Il provient d’anciens chandeliers, de couverts en argent massif, de pièces et de bijoux en vrac.

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Les matériaux d’origine végétale sont-ils l’avenir de la mode rapide?

Tout d’abord il faut toujours investiguer un peu plus la question.

Toutes les fibres d’origine végétale ne sont pas nécessairement bonne pour l’environnement.

En effet, parfois le processus de transformation de la fibre est hautement toxique. C’est le cas par exemple de la fibre de rayonne. La rayonne est une fibre artificielle réalisée à partir de cellulose (pâte de bois). Elle est connue sous le nom de viscose, Bemberg, Modal, Tencel, et Lyocell. Son processus de transformation utilise parfois des procédés chimiques, vraiment toxique comme de la soude. D’autres fois le processus de transformation est fait en toute sécurité. La fibre est d’abord broyée. Puis, à l’aide d’enzymes naturelles et de procédés d’ébullition elle est transformée en pulpe. La fibre est peignée, puis filée.  Parfois la pâte de bois provient de forêts tropicales en voie de disparition, d’autre fois de forêts gérées durablement et certifiés FSC. Dans les cas mentionnés ci-haut qui utilisent des déchets plutôt que des d’arbres, on pourrait se dire génial! Bingo… À condition bien sur que cela reste le cas. En effet, si on remplacerait la production de polyester par celle d’Orange Fiber ou de Pinatex, il n’y aurait sans doute pas assez de déchets d’agrumes ou d’ananas pour assurer la production.

C’est pourquoi, bien que ces fibres innovantes soient une bonne nouvelle pour l’industrie, elle ne représente pas à elle seule la solution miracle. Pour une industrie de la mode plus durable, il faut la transformer radicalement!

En ce moment, l’industrie de la mode fonctionne sur un système complètement linéaire.

On cultive des fibres pour créer des textiles et pour fabriquer des vêtements. Ces derniers finissent ensuite prématurément dans des sites d’enfouissement. Le schéma est simple. On extrait des ressources que nous consommons et que nous jetons ensuite.

Afin d’apporter un peu plus de circularité H&M a mis en place un programme de recyclage.

L’enseigne encourage ses clients à apporter des vêtements usagés en magasin. En échange de leur geste, H&M leur remet un bon de réduction de -15% valable sur un article de leur choix (hors promotions et soldes). Les vêtements collectés sont ensuite transformés en nouveaux produits ou éliminés d’une manière responsable.

Cet effort s’inscrit dans un mouvement plus large visant à créer des chaînes d’approvisionnement circulaires, ou boucles fermées, dans lesquelles aucun déchet n’est réellement produit et tous les matériaux peuvent être réutilisés et recyclés de manière durable.

Cette tendance doit s’intensifier pour rendre l’industrie de la mode plus durable dans son ensemble.

Premièrement, les systèmes de recyclage doivent devenir plus sophistiqués afin de pouvoir mieux trier et réutiliser les fibres. Cela implique une transformation fondamentale dans la façon dont les vêtements sont conçus, achetés et vendus.

Le modèle de mode rapide actuel est devenu insoutenable.

Entre les années 2000 et 2014, le consommateur moyen a acheté 60 % de vêtements en plus et a conservé chaque article deux fois moins longtemps, selon le World Resources Institute. Les consommateurs et les entreprises doivent s’habituer à acheter/à vendre moins de vêtements et de meilleure qualité. Il faut que les entreprises privilégient les matériaux éthiques et durables. Il faut que les consommateurs se tournent davantage vers des entreprises de location de vêtements pour les occasions spéciales. Et il faut que les gens s’habituent à donner et à échanger leurs vêtements afin de faire évoluer l’industrie de la mode dans le bon sens.

En incorporant des feuilles de bananier et des écorces d’orange dans ses vêtements, H&M montre qu’elle est prête à faire preuve de créativité mais il en faut faire davantage.

D’après moi, H&M  devraient davantage se préoccuper des conditions de vie et de travail de leurs employés…

Bien que ce type d’initiative soit super, j’ai la sensation au vu du prix des items et compte tenu qu’il s’agit d’une collection très limitée, qu’il s’agit plus d’un coup de communication, qu’un véritable engagement. C’est parfois complexe en tant que consommateur d’interroger les initiatives des entreprises de fast fashion et de déceler lesquelles sont sincèrement engagées et celles qui font du greenwashing.

Ça vous intéresserait un article : comment déceler le greenwashing d’un véritable changement vertueux?

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Pour plus de transparence dans l’industrie de la mode

Pourquoi une plus grande transparence est importante pour l’industrie de la mode?

Lorsque le bâtiment du Rana Plaza s’est effondré il y a 6 ans au Bangladesh, tuant et blessant des milliers de travailleurs de l’habillement, les gens ont dû creuser dans les décombres. Les décombres ont été fouillés tout d’abord pour tenter de secourir les victimes ensevelies. Mais également pour prouver la responsabilité de certaines entreprises. En effet, c’est grâce à la présence d’étiquettes de vêtements sur les lieux, que certaines marques ont découvert qu’elles étaient liées à la catastrophe. Dans certains cas, il a fallu des semaines aux marques et aux détaillants pour déterminer pourquoi leurs étiquettes se trouvaient parmi les ruines et quels types d’accords d’achat ils avaient avec ces fournisseurs. Certaines de marques de vêtements ignoraient que leurs produits y étaient fabriqués dans les usines de Rana Plaza .

La grande majorité des marques de mode et des détaillants d’aujourd’hui ne sont pas propriétaires de leurs installations de fabrication.

Ainsi cela rend difficile la surveillance ou le contrôle des conditions de travail dans la chaîne d’approvisionnement hautement mondialisée.

Cela peut également  parfois servir d’excuse aux marques.

En effet, le fait que ce ne soit pas leur nom, leur permet en partie de se soustraire à leur responsabilité. Cela s’avère utile en cas d’accidents, ou des pratiques inopportunes.

Les marques et les détaillants peuvent travailler avec des centaines, voire des milliers d’usines à tout moment. Pendant le processus de fabrication, nos vêtements sont touchés par de nombreuses paires de mains avant même qu’ils n’arrivent en boutique ou, de plus en plus, sur les sites de vente en ligne.

Une marque peut passer une commande auprès d’un seul fournisseur, qui séparer la commande et sous-traite le travail à d’autres usines.

Cela se produit régulièrement dans l’ensemble de l’industrie. C’est pourquoi il est extrêmement difficile de surveiller les pratiques des géants de l’industrie textile.

La sous-traitance est parfois non autorisée. Ainsi cela rend les travailleurs invisibles dans la chaîne d’approvisionnement. Dans ce cas là les risques de violation des droits de l’homme sont souvent plus élevé. Le manque de transparence a coûté des vies.

Après la catastrophe du Rana Plaza, il est devenu évident que l’industrie de la mode avait besoin de changement.

Depuis l’effondrement du Rana Plaza certaines choses ont changées.

De nombreuses usines ont été modernisées surtout au Bangladesh.

Cependant, il n’y a pas eu assez de changements dans les chaînes d’approvisionnement mondiales de la mode. Et les pratiques commerciales de l’ensemble de l’industrie sont encore très secrètes. En effet il est encore extrêmement difficile, d’obtenir des réponses sur la provenance de nos vêtements. Il est quasi impossible, pour un consommateur de savoir où ses vêtements sont fabriqués, par qui et dans quelles conditions. Ainsi cela signifie qu’il est extrêmement difficile de connaître les impacts réels, tant positifs que négatifs, de nos achats de vêtements sur la vie des gens et sur l’environnement.

Jamais plus une tragédie comme celle de Rana Plaza ne devrait se produire…

Pourtant les incendies d’usine, les accidents de sécurité et les bâtiments défectueux… font partie de la vie quotidienne des ouvriers textiles. Les personnes qui fabriquent nos vêtements subissent la pollution et les déchets créés par l’industrie.

Et le fait de demander davantage de transparence constitue le premier pas vers le changement.