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Le cuir vegan / cuir végétalien – qu’est-ce que c’est ?

Depuis quelques années, je suis devenue plus consciente de la façon dont je magasine et de l’impact de mes achats sur le monde qui m’entoure. Étant donné la popularité des produits en cuir végétalien, je pensais, comme sans doute beaucoup de monde, que le cuir végétalien était une nouvelle alternative plus éthique au cuir véritable.

On s’est désormais que l’élevage d’animaux destiné à l’abattage présente des facteurs nuisibles pour l’environnement.

En effet, selon l’ONU, l’agriculture animale est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. Et 70% de la déforestation en Amazonie est due au fait de défricher des terres pour la culture de céréales pour le bétail.

Il me semblait donc logique qu’une version végétalienne d’un matériau à base de peau animale soit une solution plus « éthique » et « durable », mais en réalité les choses ne sont pas si simples…

Le cuir végétalien a gagné en popularité au cours des 10 dernières années.

Il s’est notamment taillé une place de choix auprès des milléniaux. Et plus particulièrement, cet avènement est lié au succès de la ligne de vêtements et d’accessoires végans de Stella McCartney.

Depuis, des marques comme American Apparel, TopShop et des marques de mode rapide comme Forever21 et H&M ont adopté la tendance, en produisant à leurs tours, des sacs et portefeuilles, mais aussi des chaussures et vestes « en cuir végétalien ».

Bien qu’il soit facile de savoir qu’il ne s’agit pas — d’un produit issu d’un animal — la question « qu’est-ce qu’est le cuir végétalien? », demeure.

Le cuir végétalien est un terme valise.

Il est utilisé pour décrire beaucoup de choses. Il peut désigner une matière fabriquée à partir de matériaux renouvelables comme le liège ou de l’ananas. Mais la méthode la plus couramment utilisée pour fabriquer du cuir synthétique, en particulier lorsqu’il est fabriqué en grande série, est du textile enduit avec du polyuréthane ou polychlorure de vinyle (PVC).

Donc, en d’autres termes : la plupart des cuirs végétaliens ne sont que du plastique.

Autrefois on les appelait « faux cuir », « similicuir » ou « cuir synthétique ». Désormais on l’appelle « cuir végétalien », c’est plus trendy.

Cette appellation a une meilleure conation aux yeux des acheteurs. Ainsi, cela vient donner un second souffle à ces appellations démodées et vectrices de qualité médiocre.

Cependant ce n’est pas parce qu’il est fabriqué avec autre chose que du cuir qu’il est nécessairement végétalien. Beaucoup de fabricants se revendiquent comme utilisant du « cuir végétalien ». Mais ces matières n’ont parfois rien de végétal, et ne sont pas nécessairement vegan. Parfois les fabricants utilisent même des colles et des adhésifs qui ont été testés sur les animaux par exemple.

Pour s’assurer du bien-fondé des marques, il est donc nécessaire de vérifier de plus près la qualité des produits et l’implication des entreprises dans la cause vegan ou non.

Mais revenons-en au polyuréthane et au polychlorure de vinyle (PVC)

Le PVC est fabriqué par un procédé appelé polymérisation, dans lequel les molécules de chlorure de vinyle monomères se combinent. Le procédé libère des dioxines, un produit chimique toxique pour l’environnement et le corps humain lorsqu’il est chauffé. Mais le plus gros problème réside dans le fait que le PVC est un plastique rigide. Pour rendre ce matériau dur flexible, il faut traiter le plastique avec des phtalates.

Les phtalates sont un ensemble de produits chimiques connus pour endommager le foie, les reins, les poumons et le système reproducteur.

Tous les matériaux à base de PVC utilisent des phtalates, de sorte que les sacs en cuir végétalien peuvent être sans cruauté pour les animaux, mais dangereux pour le corps humain.

Ce qui est doublement déroutant, c’est que Greenpeace — un grand défenseur d’alternative plus durable — a considéré le PVC comme étant le « type de plastique le plus nuisible à l’environnement », car il a un impact négatif sur les humains et l’environnement par sa production, pendant son utilisation et après son utilisation, et une fois jeté.

Si les fabricants n’utilisent pas de PVC, l’autre alternative couramment répandue consiste généralement à enduire un support en tissu de polyuréthane pour lui donner un aspect et un toucher cuir.

Le polyuréthane est moins toxique que le PVC.

En effet, le polyuréthane se dégrade dans le temps. Il peut être incinéré de manière plus sûre, alors que des composants toxiques tels que l’acide chlorhydrique par exemple, peuvent être dégagés pendant la combustion de PVC. Également le polyuréthane contient nettement moins de COV (composés organiques volatils) que le PVC.

Mais le polyuréthane s’accompagne de préoccupations environnementales. Le polyuréthane est une matière synthétique contenant des substances cancérigènes et mutagènes pour le système immunitaire jusqu’ici sous-évalué.

L’emploi de polyuréthane nécessite des solvants chimiques qui, selon leur qualité et leur coût de production, peuvent être dangereux pour l’homme et l’environnement. Bien que l’utilisation de solvants de meilleure qualité et plus sûrs puisse réduire les risques pour l’environnement, les fabricants produisent des matériaux derrière des portes fermées, souvent dans de grandes usines où les processus chimiques sont tenus secrets. Il est difficile pour les consommateurs de savoir quelles entreprises le font bien, surtout si l’on considère que la fabrication est souvent sous-traitée.

En revanche les « cuirs végétaliens » utilisent moins d’eau que le cuir issu de l’élevage.

Également au niveau des émissions de gaz à effet de serre, le cuir végétalien émet moins de CO2, que ceux issus de l’élevage.

Mais les produits en cuir végétalien ont comme la plupart des plastiques, une durée de vie plus courte que ceux en cuir issu de l’élevage.

En effet, contrairement au cuir véritable, qui devrait durer toute une vie avec un entretien approprié, le cuir végétalien a tendance à se décolorer et à se détériorer après quelques années. Ainsi cela signifie que vous allez remplacer et jeter les produits plus que vous ne l’auriez fait avec du cuir.

Bref, considérant tout cela, l’appellation « cuir végétalien » paraît inappropriée voir erronée.

Cette appellation englobe aujourd’hui de multiples matières qui ne peuvent être regroupées en une seule entité. De plus, ces matières ne possèdent pas les propriétés du cuir.

De belles alternatives au cuir existent.

Elles doivent se faire une place, pas en temps que substitut, mais en temps matière à part entière.

D’ailleurs, en France, le terme cuir est un terme déposé. Cela signifie que son utilisation est encadrée par un décret. Cela désigne une « matière issue de la peau animale, transformée pour être rendue imputrescible ». Elle peut-être issue des bovins, ovins, caprins, porcins, équidés, reptiles, poissons et oiseaux.

  • Il existe quelques options de matériaux plus éthiques durables, mais ils ont un prix.
  • Paguro Upcycle, par exemple, fabrique ses sacs en caoutchouc recyclé. Le caoutchouc recyclé est une alternative au cuir. Il a un toucher et une densité similaire à celle du cuir, mais sans l’impact environnemental.
  • Minuit sur Terre également vous propose ses chaussures véganes pour hommes et femmes, certifiées PETA Approved Vegan. Conçues sans aucun produit d’origine animale, elles ne contiennent pas de cuir. Les chaussures véganes Minuit sur Terre sont conçues dans le respect des animaux, mais aussi des travailleurs et de l’environnement. Elles sont confectionnées au Portugal, dans la région de Porto, connue pour son savoir-faire dans la chaussure. Elles sont acheminées en France par camions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport.
  • Balzac Paris a mis au point des sandales en Piñatex®. Le piñatex est une alternative au cuir animal fabriquée à partir de fibres de feuilles d’ananas. (je vous parle plus en détail de ce matériau ici)
  • La veste Grand Cerf revisite, en alter-cuir par Poétique
  • Travel Bag en bâche de camion recyclée par Freitag
  • Modern Meadow aussi a dévelopé un procédé appelé biofabrication pour cultiver un matériau semblable au cuir. Il est également possible de fabriquer du textile à partir de soie d’araignée, de champignons, cellulose microbienne et autres bactéries. Les produits ne sont pas encore en vente.
Sources :
http://en.wikipedia.org/wiki/Pvc
http://toxtown.nlm.nih.gov/text_version/chemicals.php?id=24 http://www.freepatentsonline.com/7306825.html http://oecotextiles.wordpress.com/2012/05/29/what-about-chrome-free-or-eco-leather/ 
https://www.greenpeace.org/usa/toxics/pvc-free/ https://www.atsdr.cdc.gov/substances/toxsubstance.asp?toxid=79
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7 marques éthiques qui utilisent le pinatex

Qu’est-ce que le pinatex ?

Le Pinatex est une alternative naturelle, durable et respectueuse au cuir. C’est une fibre textile, dont je vous ai déjà parlé ici, ici ou encore ici qui est fabriquée à partir de fibres de feuilles d’ananas.

Plutôt cool, hein ? 

Mieux encore, dans la fabrication du pinatex, ce sont les résidus de la récolte de l’ananas qui sont utilisés. Ainsi aucune ressource supplémentaire (terre, eau, engrais ou pesticides) n’est nécessaire pour produire du pinatex. Ce matériau permet également aux agriculteurs philippins de bénéficier d’un revenu supplémentaire.

Ce super matériau a été développé par Carmen Hijosa.

Après pas moins de sept années de recherche et développement. Elle a auparavant travaillé comme consultante dans l’industrie de la maroquinerie aux Philippines dans les années 1990, et elle été choquée par l’impact environnemental de la production du cuir et du tannage chimique.

Sachant que les alternatives au cuir conventionnel n’étaient pas la solution, Carmen a décidé de s’atteler à créer un nouveau textile durable. Elle voulait quelque chose qui puisse être « produit commercialement, avoir un impact social et économique positif tout en ayant une faible empreinte environnementale tout au long de son cycle de vie ».

Voici donc des marques fabriquent de superbes pièces à partir de feuilles d’ananas (pinatex).

SACS À MAIN EN PINATEX PAR EDUN

 C’est l’une de mes utilisations préférées du Pinatex que j’ai vues. J’aime la façon dont les coutures et les poignées artisanales en bois recyclé sont en accord avec le Pinatex. Ce Bibi Bag blanc cassé est fabriqué par EDUN, au Kenya dans des conditions de commerce équitable.

EDUN est une marque de mode haut de gamme dont la mission est de créer un changement social positif grâce à une mode durable et éthique. Ils sont basés à New York et s’approvisionnent auprès d’artisans africains.  

CHAUSSURES EN PINATEX PAR MANAVAI

 Manavai est une nouvelle marque de chaussures végétaliennes chiliennes qui privilégie une mode durable et des conditions de fabrication éthiques. Ces mules à talons Labradorita associent le Pinatex à un talon en bois. Le pinatex est doublé avec une doublure et semelle intérieure en coton biologique certifié GOTS. Tandis que l’extérieur de la chaussure est recouvert d’une semelle en caoutchouc. Enfin, une petite touche de déco avec des des pierres naturelles vient orner le tout. 

La marque propose également de jolies bottines. 

VESTE STYLE PERFECTO / DE MOTARD EN CUIR VÉGÉTALIEN PAR ALTIIR

Le pinatex n’est pas seulement réservé aux accessoires. Altiir démontre que Pinatex peut également être utilisé dans les vêtements. Leurs vestes de motards audacieuses et affirmées sont un clin d’œil à la contre-culture rock’n’roll des années 60. Elles se déclinent en version or, argent, noir et brun.

Les vestes Altiir sont fabriquées en Italie et sont doublées de cupro, une fibre de cellulose régénérée extraite du coton.  

SACS ET SACS À CEINTURE EN CUIR VÉGÉTAL PAR LE COLLECTIF HFS 

HFS Collective (anciennement appelé Hipsters For Sisters) est merveilleux pour de nombreuses raisons. Passionné de mode durable, éthique et végétalienne, le collectif fabrique des sacs mains en mode bandoulière conçus pour libérer les femmes de leurs mains. HFS est dirigé par une équipe mère-fille à Los Angeles. C’est également là où leurs sacs sont fabriqués. L’entreprise affirme « Nous connaissons toutes les personnes qui coupent et cousent nos sacs. Nous leur fournissons un salaire équitable dans un milieu de travail sûr, heureux et sain “.

CHAUSSURES EN PINATEX PAR BOHÈME BOURGEOIS

 Bourgeois Boheme est un créateur de chaussures végétaliennes éthiques pour hommes et femmes, confectionnées avec amour. Bourgeois Boheme est constamment à la recherche de matériaux innovants et durables. C’est donc tout naturellement qu’ils ont opté pour le Pinatex dans certains de leurs modèles. Si vous êtes à la recherche de chaussures, n’hésitez pas à parcourir leur site web, ils utilisent également des matériaux écologiques comme le liège et des revêtements biopolyols à base de graines.

Bourgeois Boheme est basée à Londres, et leurs chaussures sont toutes fabriquées équitablement au Portugal.

SACS À MAIN VÉGÉTALIENS PAR ALEXANDRA K

 Vous pouvez toujours compter sur la designer polonaise Alexandra K pour des sacs à main végétaliens de luxe. Ses dernières collections sont de plus en plus axées sur le développement durable et mettent en vedette des matériaux écologiques novateurs comme le Pinatex, le cuir de pomme, le quartz et les textiles recyclés.

Les accessoires Alexandra K sont fabriqués à la main en quantités limitées en Europe.

REMBOURRAGE DE CHAISE PAR TAMASINE OSHER

 Pour montrer que l’utilisation de Pinatex va au-delà de la mode, en voici un exemple d’utilisation dans l’ameublement. 

Cette chaise Spider est fabriquée par Tamasine Osher Design, une compagnie de meubles artisanale basée à Londres qui crée des pièces uniques et en édition limitée. Leurs créations allient les méthodes traditionnelles à la technologie moderne pour créer des meubles durables. 

Parmi tous ces items, lequel est votre préféré?

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Que penser de la collection H&M Conscious exclusive?

Alors que Le Monde vient de réveler qu’en Éthiopie, les petites mains de H&M gagnent 23 euros par mois. (Soit 35 $ canadien), H&M vient de lancer sa nouvelle ligne de mode dite durable.

Chaque année, la marque scandinave dévoile sa collection Conscious Exclusive.

La collection Conscious Exclusive est un concept qui a été lancé en 2010 afin de promouvoir des designs élégants avec un impact environnemental moins important. Cette fois-ci, H&M a fait un pas de plus avec une gamme qui, pour la première fois, utilise de nouveaux matériaux non conventionnels afin de réduire l’empreinte carbone de ses vêtements.

H&M fabrique des vêtements à partir d’algues, d’orange et de feuilles d’ananas mises au rebut.

L’industrie mondiale de la mode est une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre et d’autres formes de pollution. Les Nations Unies appellent les entreprises à mettre en place des chaînes d’approvisionnement circulaires d’ici 2030.

C’est donc dans cette idée que le géant suédois  H&M a développée des vêtements faits de feuilles d’ananas, d’écorces d’orange et d’algues!!

Bien qu’il s’agisse de fibres d’origine naturelle, pas de risque pour autant, les vêtements ne pourriront pas sur votre corps!! Pour sa neuvième ligne Conscious Exclusive, la marque  H&M s’associe à trois entreprises qui fabriquent des vêtements à partir de matières organiques qui, autrement, seraient mises au rebut.

La première fibre utilisée au sein de cette nouvelle collection est le Piñatex.

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Réalisé à partir de fibres de feuilles d’ananas, le Piñatex est un matériau écoresponsable et vegan.

Le Piñatex® est une matière innovante élaborée à partir de fibres de feuilles d’ananas issues d’une production agricole préexistante. Cette matière non-tissée peut servir d’alternative au cuir. Je vous ai déjà parlé du Pinatex à plusieurs reprises sur le blog : ici ou  .

La seconde fibre mise de l’avant dans la collection Conscious Exclusive est l’Orange Fiber.

Le textile Orange Fiber est fabriqué à partir des déchets d’agrumes.

L’Orange Fiber ® est une matière élaborée à partir de peaux d’agrumes issues de la production de jus de fruits. Les peaux sont transformées en textile durable de haute qualité, ce qui permet de préserver les ressources naturelles et de réduire les déchets. Extrêmement doux au toucher, l’Orange Fiber ressemble à de la soie. Pour obtenir un textile extrêmement doux, il n’est pas nécessaire d’ébouillanter de petits vers innocents. Ainsi  l’Orange Fiber pourrait constituer une alternative végane à la soie.

Enfin la dernière fibre innovante utilisée dans cette collection Conscious est fabriquée à base d’algue par BLOOM Foam.

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Bloom, est un équipementier capable de créer des semelles à base d’algues marines. Adieu la pétrochimie, vive le végétal!

La mousse BLOOM™ est partiellement élaborée à partir de la biomasse algale. Cette matière très performante a servi à fabriquer la semelle de ces chaussons. Grâce à un processus de production innovant, cette matière contribue au nettoyage et à la restauration de l’environnement. Le type d’algues sélectionné permet également de maîtriser la prolifération des micros algues. En effet parfois les micros algues sont nuisibles pour les animaux et pour les hommes. À cause du réchauffement climatique et des produits chimiques comme les phosphores et les nitrates des engrais versés dans l’eau, les micros algues envahissement et prolifèrent dans certaines rivières.

Bref, la collection comprend non seulement des nouveaux innovants, mais également des matériaux plus conventionnels.

On retrouve entre autres des robes longues en soie bio, des jupes vaporeuses en lyocell Tencel. Mais également des sacs ou des bottes en polyester recyclé.  On encore, du lin ou du coton bio.

La collection Conscious Exclusive comprend également de jolis bijoux.

Ils ont été confectionnés à partir de plastique recyclé provenant de bouteilles, de sacs en plastique et flacons de shampoing. Les bagues en argent ont été fabriquées à partir d’argent recyclé. Il provient d’anciens chandeliers, de couverts en argent massif, de pièces et de bijoux en vrac.

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Les matériaux d’origine végétale sont-ils l’avenir de la mode rapide?

Tout d’abord il faut toujours investiguer un peu plus la question.

Toutes les fibres d’origine végétale ne sont pas nécessairement bonne pour l’environnement.

En effet, parfois le processus de transformation de la fibre est hautement toxique. C’est le cas par exemple de la fibre de rayonne. La rayonne est une fibre artificielle réalisée à partir de cellulose (pâte de bois). Elle est connue sous le nom de viscose, Bemberg, Modal, Tencel, et Lyocell. Son processus de transformation utilise parfois des procédés chimiques, vraiment toxique comme de la soude. D’autres fois le processus de transformation est fait en toute sécurité. La fibre est d’abord broyée. Puis, à l’aide d’enzymes naturelles et de procédés d’ébullition elle est transformée en pulpe. La fibre est peignée, puis filée.  Parfois la pâte de bois provient de forêts tropicales en voie de disparition, d’autre fois de forêts gérées durablement et certifiés FSC. Dans les cas mentionnés ci-haut qui utilisent des déchets plutôt que des d’arbres, on pourrait se dire génial! Bingo… À condition bien sur que cela reste le cas. En effet, si on remplacerait la production de polyester par celle d’Orange Fiber ou de Pinatex, il n’y aurait sans doute pas assez de déchets d’agrumes ou d’ananas pour assurer la production.

C’est pourquoi, bien que ces fibres innovantes soient une bonne nouvelle pour l’industrie, elle ne représente pas à elle seule la solution miracle. Pour une industrie de la mode plus durable, il faut la transformer radicalement!

En ce moment, l’industrie de la mode fonctionne sur un système complètement linéaire.

On cultive des fibres pour créer des textiles et pour fabriquer des vêtements. Ces derniers finissent ensuite prématurément dans des sites d’enfouissement. Le schéma est simple. On extrait des ressources que nous consommons et que nous jetons ensuite.

Afin d’apporter un peu plus de circularité H&M a mis en place un programme de recyclage.

L’enseigne encourage ses clients à apporter des vêtements usagés en magasin. En échange de leur geste, H&M leur remet un bon de réduction de -15% valable sur un article de leur choix (hors promotions et soldes). Les vêtements collectés sont ensuite transformés en nouveaux produits ou éliminés d’une manière responsable.

Cet effort s’inscrit dans un mouvement plus large visant à créer des chaînes d’approvisionnement circulaires, ou boucles fermées, dans lesquelles aucun déchet n’est réellement produit et tous les matériaux peuvent être réutilisés et recyclés de manière durable.

Cette tendance doit s’intensifier pour rendre l’industrie de la mode plus durable dans son ensemble.

Premièrement, les systèmes de recyclage doivent devenir plus sophistiqués afin de pouvoir mieux trier et réutiliser les fibres. Cela implique une transformation fondamentale dans la façon dont les vêtements sont conçus, achetés et vendus.

Le modèle de mode rapide actuel est devenu insoutenable.

Entre les années 2000 et 2014, le consommateur moyen a acheté 60 % de vêtements en plus et a conservé chaque article deux fois moins longtemps, selon le World Resources Institute. Les consommateurs et les entreprises doivent s’habituer à acheter/à vendre moins de vêtements et de meilleure qualité. Il faut que les entreprises privilégient les matériaux éthiques et durables. Il faut que les consommateurs se tournent davantage vers des entreprises de location de vêtements pour les occasions spéciales. Et il faut que les gens s’habituent à donner et à échanger leurs vêtements afin de faire évoluer l’industrie de la mode dans le bon sens.

En incorporant des feuilles de bananier et des écorces d’orange dans ses vêtements, H&M montre qu’elle est prête à faire preuve de créativité mais il en faut faire davantage.

D’après moi, H&M  devraient davantage se préoccuper des conditions de vie et de travail de leurs employés…

Bien que ce type d’initiative soit super, j’ai la sensation au vu du prix des items et compte tenu qu’il s’agit d’une collection très limitée, qu’il s’agit plus d’un coup de communication, qu’un véritable engagement. C’est parfois complexe en tant que consommateur d’interroger les initiatives des entreprises de fast fashion et de déceler lesquelles sont sincèrement engagées et celles qui font du greenwashing.

Ça vous intéresserait un article : comment déceler le greenwashing d’un véritable changement vertueux?

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Juch les baskets éco-responsables en Pinatex

Le mouvement contre l’usage de peaux d’animaux prend de plus en plus d’ampleur.

Consciente des enjeux environnementaux la marque Juch, saute le pas et lance à son tour des chaussures éco-responsables.

Financée il y a près de 3 ans, grâce au succès grâce à une campagne de crowdfundingJuch est une marque française de chaussures née de la rencontre entre deux jeunes ; Julia et Charles-Hugo, dont le nom de la marque est la contraction de leurs deux prénoms.

À l’instar des grandes marques, de plus petites entreprises commencent à proposer des chaussures en matières véganes, et c’est tant mieux !

Devenir végane, c’est renoncer à consommer des produits d’origine animale et issue de l’exploitation animale. Le cuir est l’un des principaux composants exclus par les véganes et c’est également l’un des textiles les plus difficiles à remplacer.

Pourtant, de plus en plus d’alternatives véganes et éco-responsables se développent.

En effet, dernièrement de nombreux similicuirs se sont développés. Mais parmi les alternatives les plus écoresponsables il y a le Pinatex. C’est une fibre végétale en laquelle je crois énormément. D’ailleurs je vous ai déjà parlé plus longtemps, il y a près d’un an dans cet article: Le cuir d’ananas, le matériau de demain?).

Et c’est justement le Pinatex que Juch a choisi pour son dernier modèle de baskets : la Pinya !

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Pour rappel, le Pinatex est un textile élaboré à partir de fibres d’ananas extraites des feuilles du fruit.

Initiée par Carmen Hijosa, le Pinatex est une fibre particulièrement écologique, puisqu’elle est créée à partir de matériau de récupération. Cependant à l’inverse du cuir, le Pinatex n’entraîne pas la mort d’animaux.

La basket Pinya a un design sobre et très élégant.

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Vous aimez ces baskets en « cuir végétal » ?

Vous pouvez en essayer un paire  au sein de leur toute première boutique au 39 rue Dauphine 75006 Paris. Elles y sont vendues au prix de 160 euros, un prix plutôt abordable! Si ce montant peut paraitre cher pour certains, il est le reflet d’une fabrication respectant les normes européennes. Les chaussures Juch ne sont pas fabriquées à l’autre bout de la planète, mais dans des ateliers au Portugal, ou en Hongrie. Juch élimine les intermédiaires pour ne proposer des chaussures à un prix à la fois accessible et une fabrication de qualité. En effet, Juch choisit également soigneusement ces partenaires qui sont à la fois soucieux des détails, rigoureux et professionnel.

 

Est-ce que pour vous la quête de chaussures respectueuses de l’environnement représente parfois un véritable défi ?

Si oui partage cet article, et contribue à ta manière à faire évoluer les mentalités, et nos habitudes de consommation ! 😉

 

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Le cuir d’ananas, le matériau de demain?

Aujourd’hui, en 2017, il est très compliqué de trouver des habits ou des accessoires dont le processus de fabrication respecte à la fois l’environnement, la planète et l’humain. En effet, actuellement les marchés sont dominés par des lobbyistes de l’industrie textile. Ils fabriquent en quantité massive. Mais cette production démesurée à des limites. Ce système de pose de problèmes éthiques et écologiques. Et nous, consommateurs, on achète des vêtements sans se poser de questions. On ne se préoccupe ni de la provenance de la matière première, ni de la personne qui l’a récolté, et encore moins des conditions de fabrication des vêtements. Si cela nous préoccupe si peu, c’est que la majorité, voir l’intégralité du processus de production se passe à des centaines de milliers de kilomètres, de la boutique au sein de laquelle nous sommes en train de faire nos emplettes. Cependant cette situation désastreuse préoccupe de plus en plus. Une créatrice sensible au développement durable s’est emparée de la problématique. En s’intéressant aux vêtements traditionnaux, elle a par la suite inventé le cuir d’ananas.

Le cuir d’ananas, le matériau de demain?

Lancé par la société textile Ananas Annam, le Piñatex est un textile non tissé innovant fabriqué à partir des feuilles d’ananas. Cette fibre est élaborée à partir de fruits tropicaux. Elle est à la fois naturelle, durable. Ces caractéristiques font de cette fibre une potentielle alternative au cuir animal.

Comment cette fibre a-t-elle vu le jour??

C’est lors d’un voyage d’affaires que la créatrice espagnole, Carmen Hojisa, découvre que les hommes aux Philippines se parent d’un vêtement transparent appelé Barong Tagalog pour assister aux cérémonies officielles. La particularité de cette chemise traditionnelle légèrement transparente, c’est sa composition. Elle est tissée à partir des fibres de feuilles d’ananas. Cette matière est semblable à du cuir. Intriguée par l’usage philippin de ce matériau, Carmen Hojisa envisage l’éventualité de remplacer le cuir traditionnel par un cuir végétal. Suite à cette découverte inopinée, elle se lance dans un processus de plusieurs années de recherche. Elle travaille avec des Philippins afin de récolter les feuilles non utilisées des récoltes d’ananas. Ensuite, elle fait extraire les fibres des feuilles et les envoye à une usine textile. Enfin, les fibres sont transformées en tissu biologique.

De processus de fabrication quatre coloris ont vu le jour; crème (naturel), doré charbon, et marron .

Mais est-ce vraiment écolo? 

480, c’est le nombre de feuilles d’ananas qui sont nécessaires pour pour produire un mètre carré de Piñatex.

Cela peut paraître énorme, mais en fait cela représente environ 16 ananas.

Cette alternative semble intéressante sur tous les plans: aussi bien sur le plan écologique, mais aussi d’un point de vue social. En effet, l’introduction du Piñatex permettrait aux communautés agricoles locales de bénéficier d’une source de revenus supplémentaires. De plus, pour produire cette fibre,nul besoin d’accroitre la production d’ananas, puisque le Piñatex est fabriqué à partir de la partie non comestible du plant.

C’est aussi une belle avancée éthique, car cela permettrait de tuer moins d’animaux pour la confection de textiles. Ce fruit tropical pourrait bien faire définitivement sa place dans l’industrie du cuir.

Le cuir d’ananas constitue-t-il réellement une alternative viable pour l’industrie? Quel est son coût de fabrication?

Le piñatex est une alternative envisageable. Son prix de revient est plus faible que celui du cuir classique. En effet, en moyen le prix de revient du piñatex est d’environ 23 euros par mètre carré tandis qu’il faut compter minimum 30 euros pour une quantité de cuir « classique » équivalent.

Plusieurs multinationales se sont déjà emparées de cette innovation comme Puma ou Campers, et travaillent à l’élaboration de prototypes.

On fabrique quoi avec du cuir d’ananas??

Quelques réalisations réalisées en partenariat avec différents créateurs sont déjà en vente sur le site. Et de nombreux prototypes le seront également bientôt! La diversité des objets déjà réalisés laisse percevoir le large éventail de possibilités offertes par cette fibre végétale.
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Une innovation félicitée :

Le Pinatex a un processus de fabrication tellement cool, qu’il a été félicité et récompensé.

En effet, Carmen Hijosa a récemment remporté un prix décerné par l’Award Arts Foundation en 2016 à Londres.

Mais ce n’est pas tout, une association qui lutte activement pour la protection des animaux, à aussi souhaiter remercier la créatrice pour son invention prometteuse.

En bref :

Je suis vraiment enthousiasmée par la création de ce cuir d’ananas.

Cette alternative végétale au cuir animal me parait beaucoup plus durable et plus saine que celles à base de pétrole et autres matières synthétiques.

Et, entre nous, ce cuir naturel est vraiment stylé !
Même si on se doute qu’il va falloir attendre un certain laps de temps avant que le cuir végétalien occupe le marché…, en attendant vous pouvez déjà magasiner quelques accessoires à base de Piñatex sur le site!