mode éthique

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Cessez d’acheter de la merde, les entreprises arrêteront d’en produire!

Il est difficile de croire que nos décisions d’achat ont un impact sur l’industrie de la mode.

Mais cette semaine, nous avons vu que oui. Félicitations ! On a tué la marque d’Ivanka Trump !

Mardi, la première fille de Donald Trump a annoncé qu’elle fermait sa ligne de vêtements.

Dans une déclaration officielle, elle a expliqué que c’était parce qu’elle voulait se concentrer sur son rôle de conseillère auprès de l’administration de son père. Mais le timing de l’annonce était curieux : elle aurait pu mettre fin à sa marque le jour où elle a pris la position de Conseillère spéciale à la Maison Blanche, mais elle n’avait pas choisi de ne pas le faire.

La vrai raison de cette fermeture, c’est que les affaires ne semblaient pas fonctionner! 

La marque d’Ivanka Trump a été la cible d’un boycottage massif, mené par le mouvement Grab Your Wallet, qui incite les gens à protester contre les manquements éthiques de la famille Trump en refusant de faire leurs achats chez les détaillants vendant leur marque.

Dans une enquête portant sur la chaîne d’approvisionnement de la marque, des journalistes ont également découvert une multitude de violations des droits humains — que ce soit une rémunération inférieure au salaire minimum ou l’obligation de travailler 57 heures par semaine pour atteindre ses objectifs — ces découvertes ont sans doute dissuadé certaines femmes des vêtements commercialisés sous la bannière d’Ivanka Trump. De plus, la conception des produits était déplorable : les acheteurs se plaignent de la qualité médiocre des matériaux utilisés.

La bonne nouvelle, c’est que la campagne Grab Your Wallet semble avoir fonctionné!

Le mouvement Grab Your Wallet, a été lancé par Shannon Coulter, spécialiste du marketing basé à San Francisco. Elle a encouragé les gens à cesser d’acheter des produits chez les détaillants qui vendaient des produits de marque Ivanka Trump.

Bien qu’il soit impossible de quantifier avec précision l’efficacité de la campagne   dans la fermeture de la marque Ivanka Trump, nous savons que Shannon Coulter possède une tribune puissante. Elle compte plus 80 000 abonnés sur Twitter, dont plusieurs d’entre eux ont contacté des magasins comme Nordstrom et Macy’s, leur demandant de retirer les produits Ivanka Trump de leurs rayons.

Suite à cette campagne, des dizaines de détaillants ont fini par cesser de vendre les produits Ivanka Trump. Nordstrom, Neiman Marcus et Shoes.com, La Baie d’Hudson entre autres, ont cessé discrètement d’offrir les produits Ivanka Trump en ligne et en magasin.

Peu importe la raison pour laquelle les consommateurs ont décidé de boycotter la marque, le fait est que chacun de nos choix en matière d’achat est important.

Nous avons le pouvoir de vie ou de mort sur l’industrie!

Nous pouvons donc les contraindre à produire mieux sous peine de disparaitre.

Il peut être difficile de se rendre compte que nos décisions d’achat sont importantes quand on considère l’énormité même de l’industrie de la mode…

La mode est un secteur économique qui pèse près de 2,4 billions de dollars et qui emploie 70 millions de personnes dans le monde. Et la mode, est aussi le deuxième plus gros pollueur après l’industrie pétrolière.

Eh oui, nous sommes submergés de vêtements. Il suffit de mettre les pieds dans un H&M ou un Old Navy pour apercevoir des milliers de produits bon marché qui seront remplacés la semaine prochaine par de nouveaux vêtements.  

Mais en tant que blogueuse, je vois à quel point l’industrie se transforme petit à petit à mesure que les consommateurs se conscientisent. Et bien sûr, mon souhait est d’accélérer cette prise de conscience et cette transition au sein de l’industrie. Plus nous serons nombreux à clamer haut et fort qu’il faut cesser de produire des vêtements comme s’ils étaient jetables, et qu’il faut se préoccuper de la façon dont les employés du secteur sont traités, plus les choses avanceront ! .

La mode rapide est peut-être à bout de souffle.

D’après H&M, qui a dû admettre dans son rapport financier de mars qu’il lui restait 4,3 milliards de dollars de stocks invendus sur ses étagères, et que ses ventes ont chuté de façon massive.

Ce genre de nouvelle est catastrophique d’un point de vue environnemental, mais annonce un changement de la part des consommateurs.

D’un point de vue environnemental ce genre de nouvelle est déplorable, car on s’est bien que les invendus ne sont pas redistribués à des associations. Non, ils sont bel et bien brulés.

Imaginez cet immense gaspillage vestimentaire.

Des matières premières, au transport des marchandises, en passant par la main-d’œuvre et par la manutention. L’ampleur des déchets liée aux invendus est terrifiant. Mais la bonne nouvelle c’est que les consommateurs commencent à tourner le dos aux vêtements produits à bas coûts dans des conditions déplorables. Cet acte de résistance, envoie également un message très fort à l’entreprise. Cela veut dire « nous ne voulons plus de la mode rapide. »

La promesse initiale de la mode rapide était qu’elle démocratiserait le grand design.

H&M, avec d’autres géants de la vente au détail comme Zara, Forever21 et TopShop, étudiaient les looks que les créateurs présentaient à la fashion week. Puis ils concevaient des styles similaires à prix plus abordables. Pour ce faire, ils ont mis en place une chaîne d’approvisionnement mondiale. Malheureusement celle-ci s’est développée en exploitant une main-d’œuvre peu rémunérée et capable de produire des modèles avec une rapidité déconcertante.

Mais la mode rapide a également entraîné les consommateurs à considérer les vêtements comme des articles jetables.

Lorsque vous pouvez acheter une robe tendance au prix de 5,99 $… Il est très facile de revenir une semaine plus tard pour en acheter une nouvelle. Et de délaisser l’ancienne.

Nous savons désormais que ce comportement a d’énormes conséquences environnementales. En effet, comme le signalent les médias, au cours des deux dernières décennies les Américains ont doublé la quantité de vêtements qu’ils jettent annuellement. Autrefois c’était 7 millions de tonnes de vêtements jetés annuellement, maintenant, c’est environ 17 millions de tonnes. C’est énorme !! Ça représente près de 80 livres par personne et par an.

Par ailleurs, même si les vêtements ne sont pas jetés mais donnés, ils engendrent également une situation problématique.

Les dons de vêtements entraînent des difficultés dans les pays en voie de développement. Ils en reçoivent tellement qu’ils sont complètement submergés, par l’export des vêtements que l’on désire plus. Certains pays sont d’ailleurs en train de tenter d’interdire l’importation de vêtements de seconde main.

Et il n’y a pas seulement les revenus de H&M qui chutent de façon spectaculaire.

La société mère de Zara, Inditex, voit également ses ventes stagner cette année. Ainsi les actions Inditex sont à leur plus bas niveau depuis plusieurs années. Également, Forever 21 a enregistré une perte de 40 millions de dollars à la fin de 2017.

H&M semble comprendre le message. Elle s’affaire maintenant à trouver des concepts alternatifs. Par exemple, elle développe un nouveau concept store. Appelé ARKET, cette nouvelle marque met l’accent sur la création de produits durables utilisant les matériaux de la plus haute qualité sur le marché. ARKET n’est actuellement disponible qu’en Europe. Même si les vêtements sont fabriqués en Asie, l’offre est plus dispendieuse. Il faut débourser près de 90 $, vous pouvez vous procurer une robe en satin classique que vous pourrez porter chaque été pendant des années.

ARKET c’est le signe que les dirigeants de H&M constate que les consommateurs souhaitent un changement radical.

Il n’y a pas que la qualité et l’impact environnemental de notre garde-robe qui préoccupent les consommateurs. De nombreux consommateurs sont plus préoccupés par la façon dont les travailleurs de l’habillement sont traités dans le monde entier.

Beaucoup d’entre nous ont changés leurs façons de consommer, suite à la catastrophe du Rana Plaza.

L’effondrement du Rana Plaza est l’effondrement d’un immeuble de confection textile à Savar, au Bangladesh. La tragédie avait fait au total 1138 morts et 2600 blessés. Le New York Times a constaté qu’un grand nombre de blessés souffrent encore cinq ans plus tard et qu’un certain nombre d’entre eux se sont suicidés. Ces travailleurs qui ont perdu la vie sur leur lieux de travail fabriquaient des vêtements – pour des marques comme The Children’s Place, Mango et Primark.I

Dans le passé, la plupart des marques étaient réticentes à partager des détails sur leur chaîne d’approvisionnement. Mais les choses ont changé!

Au cours des dernières années, les consommateurs exigent de savoir qui fabrique leurs vêtements.

D’ailleurs de nombreuses jeunes entreprises de mode choisissent de fabriquer dans des usines où les travailleurs sont bien traités et reçoivent un salaire minimum vital.

Certains, comme American Giant ou Reformation, construisent des usines aux États-Unis, où la réglementation sur le lieu de travail est plus stricte et où les entreprises peuvent surveiller la production de près. D’autres, comme Everlane et Known Supply, recherchent les usines les plus éthiques du monde et donnent à leurs clients un aperçu de la vie des travailleurs via leur site Web. Ces marques connaissent toutes une croissance rapide, ce qui oblige le reste de l’industrie à en tenir compte et à modifier leur comportement. H&M, n’est pas en reste, puisqu’elle rend désormais publique une partie de sa liste de fournisseurs.

Mais en tant que consommateurs, notre travail est loin d’être terminé.

Bien qu’il y ait des preuves que les jeunes souhaitent davantage acheter des produits éthique et respectueux, les grandes entreprises de vêtements sont souvent lentes en matière de changement. Elles ont tellement de pouvoir sur le marché, qu’elles ont tendance à croire que leurs clients vont continuer d’acheter ce qu’ils mettent sur leurs rayons.

En effet, pas plus tard que cette semaine, Walmart et H&M ont été accusés d’avoir fermé les yeux sur le sort des travailleurs du sud de l’Inde. 100 ouvriers sont morts au cours de la dernière année. Également les travailleurs de la marque d’Ivanka Trump étaient si peu payés qu’ils devaient vivre dans des pensions à proximité de leur lieu de travail, car ils n’avaient pas les moyens de payer l’essence pour visiter leurs familles et enfants. Les travailleurs de l’usine chinoise d’Ivanka Trump étaient payés en dessous du salaire minimum et travaillent 15 heures par jour avec seulement deux jours de congé par mois.

Lorsque nous entendons parler d’abus généralisés dans des usines situées à des milliers de kilomètres… Il est alors facile de tomber dans l’apathie. Certains pensent qu’il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire pour changer le statu quo. Mais nos achats peuvent changer la donne. De plus, nous pouvons laisser les horreurs se faire. Nous devons changer notre comportement. Et nous inciter les multinationales à faire de même. Les choses ne changeront pas du jour au lendemain. Mais, petit à petit, tranquillement pas vite les choses évolueront.

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5 façons de créer une garde-robe plus éthique (peu importe votre budget)

Voici un commentaire qui revient souvent quand je parle de mode équitable sur le blogue : « J’aimerais bien créer une garde-robe plus éthique, mais je ne peux pas me permettre d’acheter des marques éthiques! ». Et je peux tout à fait comprendre. Dans un monde idéal, mon garde-robe ne comprendrait que des robes Reformation, des pantalons Elizabeth Suzann et des camisoles de soie Cuyana, mais en réalité, je n’ai tout simplement pas les moyens d’acheter exclusivement des marques durables et encore moins de remplacer toute ma garde-robe existante par des alternatives éthiques. Et je ne pense pas que beaucoup de personnes décident du jour au lendemain de changer leur garde-robe et de remplacer chacun des items.

Mais la bonne nouvelle c’est que pour avoir une garde-robe plus éthique il n’est pas nécessaire d’envoyer tout valser et de repartir de zéro.

En effet, acheter des vêtements de marques éthiques n’est pas la seule façon de « écologiser » votre garde-robe. En fait, il existe même bien d’autres façons de diminuer l’impact environnemental de notre garde-robe. Et soutenir des marques éthiques n’est que la pointe de l’iceberg d’un ensemble de stratégies que vous pouvez mettre en place.

Chacune de ces stratégies contribuent à réduire l’impact environnemental de votre garde-robe et contribuent à diminuer votre contribution à l’impact négatif de l’industrie de la mode rapide sur les travailleurs et l’environnement.

Et chacune de ces options est plus souhaitable que de se procurer une pièce de vêtement à faible coût, qui passera une partie de sa vie dans le fond de votre armoire avec tous les items que vous ne portez pas, et qui passera le reste de ces jours en décharge.

Examinons donc de plus près chacune des cinq façons de créer un dressing plus éthique :

 

  1. Valoriser et prendre soin des vêtements que vous possédez déjà.

Prendre soin des vêtements que vous possédez (quelle que soit leur marque) est la meilleure et la plus simple chose que vous pouvez faire pour bâtir une garde-robe plus éthique. Réparez ce qui est cassé, lavez à la main ce qui doit être lavé à la main, pliez les pulls lourds au lieu de les suspendre, etc.

Les vêtements bien entretenus durent plus longtemps.

Cela signifie que les vêtements que vous possédez devront être remplacés moins souvent et que vous aurez moins besoin d’acheter de vêtements. Ainsi vous réduirez votre consommation de vêtements, et donc votre empreinte environnementale.

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  1. Achetez moins, choisissez mieux : n’achetez que des pièces que vous aimez à 100 %.

L’industrie de la mode rapide doit son nom à la rapidité avec laquelle les défilés et les collections sont livrés aux consommateurs.

Mais on l’appelle « fast fashion » également par rapport au fait que nous les consommateurs, nous la consommons presque comme du fast food. Et pour cause, aujourd’hui un t-shirt parfois vendu au même prix qu’un hamburger. Ainsi, avec ces petits prix la fast fashion, nous incite à consommer.

Mais la fast fashion  décrit aussi la façon dont nous faisons nos achats aujourd’hui. Nous achetons, en ligne, à la va-vite, sans trop y penser et parfois même sans essayer.

Ainsi, nous nous ramassons avec de nouvelles pièces sans même avoir conscience de ces achats. La fast fashion est tellement bon marché, que l’on se dit parfois « que l’on peut se le permettre ». Le résultat : nous sommes nombreux et nombreuses à avoir des garde-robe plein à craquer avec la sensation de ne rien avoir à se mettre. Cette sensation de vide, nous pousse à magasiner… Bref c’est un cycle sans fin.

Alors comment pouvez-vous briser ce cycle? Commencez à mieux choisir!

N’achetez pas simplement la première paire de jeans qui vous va bien. Tentez de trouver celle que vous aimez réellement. Celle qui vous fait sentir belle. Celle que vous porterez pendant des années. Bref, cessez d’acheter pour une saison seulement, ou pour une photo Instagram.

Apprenez à être plus sélectif quand il s’agit d’acheter de nouveaux vêtements.

Pour cela, moi je me pose souvent une série de question. Combien de fois vais-je porter ce vêtement? Est-ce que si ce vêtement était 10 fois plus cher, est-ce que je l’achèterais également?

N’achetez pas sur le coup de l’émotion, ou d’une journée pourrie. Vous risquerez d’acheter des choses qui ne sont pas idéales et que vous voudrez remplacer bientôt. Au lieu de cinq chandails médiocres et bon marché, continuez à chercher jusqu’à ce que vous trouviez celui que vous aimez à 100 %.

En apprenant à attendre, vous parviendrez à acheter moins.

À la fois sur le court terme, mais aussi à long terme. En effet, en réfléchissant davantage, vous obtiendrez un dressing beaucoup plus satisfaisant et de meilleure qualité.

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  1. Optez pour des vêtements de qualité et durables.

 

Peu importe la marque, l’achat de vêtements bien coupés, bien confectionnés, et composés de matériaux de haute qualité est plus écologique que l’achat de vêtements de qualité médiocre.

Acheter des vêtements dans des tissus durables, avec des coutures solides, permet de les faire durer plus longtemps et de les remplacer moins souvent. Favoriser l’achat de vêtements de qualité permet également d’avoir moins de besoins de remplacer ces vêtements.

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  1. Acheter vintage ou occasion

Une autre excellente alternative économique à l’achat de marques éthiques est d’acheter des vêtements usagés afin d’éviter qu’ils ne se retrouvent dans des sites d’enfouissement. Aujourd’hui entre les multiples applications de vide-dressing et les friperies, il y a vraiment énormément de choix sur le marché de l’occasion. Cependant, parfois si on cherche une pièce bien précise, il fois parfois prendre son mal en patience. En effet, pour trouver ce que vous recherchez dans un magasin de seconde main, il faut parfois s’y rendre plusieurs fois, avant de trouver la pièce convoitée… En revanche, d’un point de vue environnemental comme d’un point de vue économique, le jeu en vaut la chandelle!

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  1. Soutenir les marques éthiques

Si vous voulez soutenir des marques éthiques, vous avez le choix entre de nombreuses options. Pour découvrir des marques éthiques, je vous invite à consulter mes articles sur l’initiative Go for Good ou sur l’application Good On You.

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Mode : l’heure de la révolution textile a sonné

C’est la semaine de la Fashion Révolution !!

Si tu n’a jamais entendu parler de cet évènement, saches que j’y ai déjà consacré plusieurs articles sur le blog. Vous pouvez les consulter ici.

Cet évènement a été créé pour honorer les 1138 personnes qui ont péri en 2013 dans l’effondrement de l’usine textile Rana Plaza au Bangladesh.

mode-fashion-revolution-week-revolution-textile-a-sonne-Fast fashion isn't free. Someone, somewhere is paying-

Cette semaine appelée la Fashion Revolution Week a pour but d’interpeller les marques et d’exiger plus de transparence sur les conditions de fabrication et de travail des personnes qui fabriquent nos vêtements.

Cette semaine est également consacrée à des discussions, des échanges, des ateliers, des défilés éthiques… afin de soulever le débat autour d’un mode plus responsable.

Fashion Revolution Week a pour but d’inciter à consommer la mode autrement. Elle a pour objectif  d’interroger sur ceux qui la fabriquent ainsi qu’à réfléchir aux atteintes portées à l’homme et à l’environnement. Car rappelons-le la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde.

Comment exiger plus de transparence?

Interpeller les marques que vous portez!

Nous vous rappelons le principe de la démarche de la Fashion Revolution :

Chacun est invité à interpeller les marques sur la provenance de ses vêtements. Pour cela, il suffit de choisir une pièce dans son dressing, de la porter à l’envers, étiquettes apparentes, de prendre un selfie et de le publier avec le hashtag : #WhoMadeMyClothes sur vos réseaux sociaux.

Vous pouvez aussi leur faire parvenir une demande par courriel.

L’avantage du courriel, c’est que ça sort du contexte des réseaux sociaux et que celui-ci est facilement transférable. Même si les employés vont sans doute se renvoyer la balle pour y répondre et que parfois vous n’en obtiendrais peut-être pas, le fait d’envoyer la demande par courriel peut être contribuer à donner plus de visibilité à votre requête. En tout cas, c’est mon point de vue!

De plus, interpellez les marques de vêtement que vous portez par courriel peut également avoir un autre point positif : celui de ne pas faire de publicité à des enseignes un peu opaques à ce sujet là…

Interpeller les enseignes par courriel, c’est très facile!

Chaque jour de semaine, regardez les étiquettes des vêtements que vous portez, et adressez-leur un courriel. L’an passé pour interpeller les entreprises j’ai tout simplement pioché dans mon linge sale de la semaine pour bâtir ma liste d’envoi. C’est aussi simple que cela !

Voici un exemple de courriel que vous pouvez copier/coller et envoyer aux marques.

Celui-ci est inspiré du courriel proposé par le collectif Fashion Revolution. En effet, le collectif fournit même des modèles de courrier électronique que vous pouvez envoyer à vos marques de mode préférées, afin de vous faciliter le plus possible l’approche des grandes enseignes.

Lorsqu’on achète un vêtement aujourd’hui on ne pense pas au chemin que celui-ci a parcouru avant d’arriver dans les boutiques et dans nos placards.

Cependant lorsqu’on y pense à deux fois nos vêtements sont de véritables puzzles industriels dont l’étiquette ne reflète pas tout le chemin parcouru. En effet, nos vêtements font parfois le tour du monde avant de se retrouver en boutique. Un simple T-shirt en coton parcourt de multiples pays et des centaines de kilomètres avant de se retrouver dans nos placards. En effet le coton est souvent cultivé en Inde.  Puis filé au Pakistan, teint en Chine et confectionné en Chine, au Pakistan, au Sri Lanka en Turquie ou encore en le Cambodge et le Bangladesh.
Et si le vêtement en question comporte des boutons, des glissières ou encore des fermetures éclair, il se peut qu’elles proviennent encore d’un endroit différent! Bref, tout ça pour dire que peut importe ce qui est mentionné sur l’étiquette est grandement insuffisant pour avoir des informations nécessaires.

C’est ce que Lucy Siegle souligne dans son livre « To Die for: Is Fashion Wearing Out the World? »

Les entreprises de fast fashion mentent souvent par omission. Quand on les interroge au sujet de leur marge et des prix bas qu’ils parviennent à appliquer, la réponse se fait attendre.

Une des raisons de ces mensonges, c’est que chaque vêtement est issu d’une chaîne complexe :

La chaîne est compliquée à retracer. Les multinationales de la fast fashion sont rarement propriétaires des usines dans lesquelles leurs vêtements sont fabriqués. Il est d’ailleurs très fréquent qu’elles ignorent dans quelles usines leurs vêtements sont cousus.

Les entreprises de fast fashion préfèrent faire appel à des sous-traiteurs.

Cela leur permet en cas de problème de se déresponsabiliser en cas de problème ou de catastrophe, le cas échéant. Ainsi, les multinationales du textile préfèrent faire appel à une multitude de fournisseurs et de sous-traitants différents, qui eux-mêmes font appel à une multitude de fournisseurs et de sous-traitants différents, qui eux-mêmes… Bref. Cette chaîne à rallonge ne facilite pas la transparence. Ni une très grande éthique à l’égard des travailleurs et de l’environnement.

Afin de tenter de comprendre le cheminement que parcourent nos vêtements le collectif Fashion Revolution a suggéré d’interpeller les marques.

Aller aux évènements organisés dans votre commune

Découvrez les événements près de chez vous sur le site de Fashion Revolution!

Le cas échéants, renseignez-vous pour en organiser !

Soutenez les marques qui répondent avec #IMADEYOURCLOTHES.

Voici les bonnes nouvelles, les marques répondent!

Beaucoup de marques de mode éthiques et durables sont en mesure de vous montrer exactement qui a fait leurs vêtements et où ils sont faits. Elles peuvent prouver que leurs travailleurs reçoivent des salaires équitables et travaillent dans des conditions sûres.

Trouvez, suivez et soutenez ces marques!

Réinventer l’industrie textile !

La fast fashion est basé sur un monde consumériste et destructeur.

Je crois que nous sommes la génération du changement. Nous sommes la génération qui se soucie, qui pose des questions, qui demande plus qu’un joli produit. Nous demandons aussi un produit juste.

Si vous voulez participer à la génération du changement, passez le mot!

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Sarahlazarovic

Partagez cet article ! Publiez- le sur les réseaux sociaux. Et achetez de vêtements dans des enseignes adéquates, et en seconde main… Que si vous en avez vraiment besoin !

Enfin, souvenez-vous acheter, c’est voter. Ainsi, nous avons le pouvoir de faire bouger les choses !

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La mode éthique est-elle vraiment plus chère?

La réponse numéro un que j’obtiens quand je parle de mode éthique et durable, c’est que c’est trop cher. Je comprends, le prix de vente d’un vêtement éthique est plus élevé qu’un vêtement d’une enseigne de fast fashion. Cependant depuis que je fais plus attention à la provenance de mes vêtements, et que j’ai banni certaines compagnies de mes habitudes d’achats, je n’ai pas dépenser beaucoup plus d’argent. Ceci est notamment du au fait que j’achète moins de vêtements, mais de meilleure qualité. Désormais, j’achète de vêtements en les essayant. J’ai stoppé les commandes sur internet, avec lesquelles je finissais toujours pas gardé les articles « bof ». Vous savez le genre d’article qui vous plait moyennement, mais que vous gardez parce que vous avez la flemme de les rapporter. Bref, je suis parvenue à mieux dépenser grâce au concept du Cost Per Wear ou du rapport qualité-prix.

Le  Cost Per Wear c’est quoi?

Pour acheter des vêtements avec un bon rapport qualité/prix : calculer le coût par utilisation.

Calculer le coût par utilisation d’un vêtement permet d’évaluer son rapport qualité-prix. Comme vous le savez, je suis désormais une grande fervente de vêtements de qualité. Vous savez le type de vêtement, qui perdure à travers les années, sans prendre une ride, ou plutôt sans prendre une bouloche. Je suis sûr qu’il fut un temps dans votre vie où vous pensiez que dépenser plus de 200 $ pour une paire de jeans était absurde (c’est peut-être même le cas en ce moment). Pour la plupart des gens, il est invraisemblable de dépenser cinq fois plus d’argent pour une paire de denims brut plutôt que pour des jeans pas chers disponibles dans n’importe quelle grande chaîne de magasins.

J’étais dans cet état d’esprit. Pourtant, aujourd’hui, je verrais à peu près n’importe quel achat au centre commercial comme un gaspillage de mon argent. La raison de ce choix est liée à un concept appelé « Cost Per Wear », ou le « coût par utilisation » en français. Au lieu de vous attarder au prix de vente d’un article, vous devriez davantage prêter attention au coût par utilisation, lorsque vous envisagez de faire un achat.

Qu’est-ce que le coût par utilisation?

Le coût par utilisation (CPU) est une idée simple : la valeur d’un article est directement liée à son utilisation.

Considérez tout ce que vous possédez (ou pourriez posséder) moins comme des objets statiques et plutôt comme des choses dont vous pouvez tirer profit. Si vous achetez une chemise pour 100 $ et que vous la portez une seule fois, elle vous coûte 100 $; si vous la portez de nouveau, chaque vêtement coûte maintenant 50 $; cent fois et chaque vêtement coûtent 1 $, vous comprenez le principe?

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Vous pouvez calculer le coût par utilisation sur n’importe quel article. Il suffit de prendre en compte son prix d’achat, plus le coût de l’entretien et en le divisant par le nombre total de fois qu’il a été utilisé.

Supposons que vous achetez une paire de bottes pour 200 $ et que vous les portez 300 fois. Puis, au bout de 300 utilisations, elles sont légèrement abîmées alors vous dépensez 100 $ pour les faire ressemeler. (PS : pas. d’inquiétude, mon cordonnier n’est pas un voleur, j’essaie juste de simplifier le calcul pour faciliter la compréhension du concept). Après réparation de vos bottes, vous les portez à nouveau 300 fois de plus. Votre coût total est de 300 $ pour environ 600 utilisations. Cela signifie que votre paire de bottes vous coûte environ 50 cents à chaque fois que vous les portez.

Comparez cela à une paire de baskets qui coûte 100 $. La différence entre la paire de baskets et la paire de bottes, c’est que les baskets sont rarement réparables. Ainsi, vos portez vos baskets environ 150 fois, et elles sont bonnes à jeter. Ainsi la paire de baskets vous revient à 66 cents l’utilisation.

La morale de cette histoire, c’est que même si les bottes coûtent trois fois plus cher que les baskets à l’achat, elles serviront quatre fois plus longtemps que les chaussures de sport. Ainsi elles seront donc « moins chères » à long terme.

L’esprit du coût par utilisation

La durabilité est certainement le facteur clé dans le coût par utilisation.

Cependant la plupart des gens se lassent de leurs vêtements avant la fin de vie des vêtements et s’en débarrassent bien avant qu’ils ne soient usés. Pour tirer le meilleur parti de CPU, vous devez vraiment aimer et apprécier les choses que vous possédez.  Pour tirer le meilleur parti du CPU il faut à la fois, aimer les habits que l’on achète, mais également les aimer longtemps.

Également, il faut acheter de la qualité, pour que le principe du coût par utilisation soit vraiment rentable.

En effet, si j’achète par exemple une paire de sandales jolies comme tout chez Zara pour 50 $, que je les porte durant l’été, mais à la fin de l’été elles ont besoin d’un ressemelage, car la mine semelle est bientôt trouée. Le problème avec ce type d’article dont le coût d’achat est bas, c’est que ce n’est pas vraiment rentable de dépenser 30 $ pour réparer un article de 50 $.

Acheter des produits de qualité

Si au lieu d’acheter un portefeuille chez Ardenne pour 15 $ chaque saison, je choisit d’en acheter un de la marque Longchamp à 300 $, c’est certain que je ne vais pas vouloir le changer, dès qu’un autre modèle verra le jour.

Voici un exemple, de 2 portefeuilles, l’un coûte 300$ l’autre coûte 15$. Leur prix d’achat est très différent, mais leur coût d’utilisation est le même.

 

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Un portefeuille Longchamp que j’utilise depuis 5 ans

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Un portefeuille à 15 $ que je vais portez durant 3 mois, ensuite il sera probablement trop sale, et je déciderais de le remplacer.

Attention cependant,  un coût d’achat élevé n’est pas nécessairement synonyme de qualité.

En revanche, le contraire est plutôt vrai. La plupart des vêtements que l’on trouve dans les boutiques de fast fashion sont si bon marché qu’ils en deviennent presque jetables.

Et c’est certain que si la fermeture de mon portefeuille Ardenne à 15$ brise, je ne vais pas prendre le temps de l’apporter chez un cordonnier ou un couturier pour le réparer. Je vais plutôt aller en acheter un nouveau. Car dans le cas d’un article à 15$, il est moins cher d’en acheter un neuf que de le faire réparer. En revanche, si la fermeture de mon portefeuille Longchamp se casse, il est fort probable que je demande à un couturier ou un cordonnier de la changer. En effet, si vous possédez des objets plus chers, vous les traiterez avec beaucoup plus d’attention.  Vous aurez aussi plus de chances de faire réparer et de les entretenir, afin de prolonger leur durée de vie.

De plus, je ne voudrais pas être mauvaise langue, mais il est fort probable également, qu’en dépensant une plus grosse somme d’argent dans une pièce de qualité, et bien que vous n’ayez pas de problème de bris de fermeture, par exemple.

Le problème c’est que les achats plus onéreux sont moins faciles, et moins accessibles. En effet, ce n’est pas n’importe quel ménage qui peut se permettre de dépenser 300 $ dans un portefeuille. Cependant, en considérant ce type de dépenses comme de véritables investissements sur le futur vous permettront de finalement mieux dépenser votre argent.

Acheter des choses qui peuvent être réparées

Si vous êtes capable de réparer quelque chose, il est beaucoup plus probable qu’il durera plus longtemps que quelque chose non réparable.

Certains articles sont même spécifiquement conçus pour être irréparables (comme par exemple les collants en nylon), afin que vous soyez contraint d’en acheter un autre. Combien de paires de collants avez-vous achetées depuis les 10 dernières années? Personnellement j’en ai plusieurs paires, mais je n’en porte qu’une seule, et ce depuis près de 10 ans. Il s’agit d’une paire de collants Wolford. Certes, ils sont plus dispendieux à l’achat, mais ils sont durables. De plus, ils sont ultra confortable, et lorsque je les mets le matin je n’ai pas d’inquiétude à l’idée qu’ils soient abîmés lors de mon 5à 7.

Chaque fois que vous faites un nouvel achat, pensez d’abord à savoir si l’objet que vous envisagez d’acheter peut être réparé : cette paire de pantalons pourrait-elle être rapiécée ou réparée? Les verres de ces lunettes de soleil peuvent-ils être remplacés s’ils se rayent ou se fissurent? Cette chaussure pourrait-elle être ressemelée? La surface de ce bureau pourrait-elle être refaite? etc.

Et au-delà du concept de base que les « choses réparables durent plus longtemps », le simple fait de prendre soin de quelque chose peut également les faire durer plus longtemps.

Qu’il s’agisse de cirer vos bottes, de recoudre un trou ou dans votre chandail ou de changer la chaîne sur un vélo… Prendre soin de nos affaires permet d’allonger leurs durées de vies.

En électronique, c’est ce qu’on appelle l’« effet Tamagotchi ». C’est en référence aux animaux de compagnie numérique qui étaient populaire auprès des enfants dans les années 90.

Les jeunes de ma génération ont connu ce petit jouet. Le principe était de nourrir, laver et soigner l’animal virtuel. L’objectif était de le faire vivre pour  le plus longtemps possible. On s’attachait à notre animal de compagnie virtuel, parce qu’on prenait soin de lui, en appuyant sur un bouton pour remplir ces besoins primaires… Et bien il en va de même pour ce que nous possédons. Lorsque nous prenons soin de nos affaires, elles durent plus longtemps.

Quels sont vos meilleurs et vos pires achats du point de vue de CPU? Dites-le-moi dans les commentaires!

Pour moi, l’article coût par utilisation le moins cher que je possède est une paire de bottes. C’est ma grand-mère m’avait offerte alors que j’étais au collège. Il me semble que j’avais 14 ans. Je crois qu’elles avaient coûté près de 150 euros. Plus de 10 ans plus tard, elles sont toujours en superbe état. Et devinez quoi : elles n’ont jamais vu le cordonnier.. Pour moi, qui détruit les chaussures de façons assez rapides c’est un miracle!

Enfin, l’article coût par utilisation le plus cher c’est difficile à déterminer. Car désormais dans mon placard, il n’y a que des choses que je porte. Cependant, je pense que l’article CPU le plus cher est sans doute une paire d’escarpins. Je l’avais payé environ 100 $ et j’ai dû les porter 2 fois. Désormais, je sais que je préfère de loin porter des chaussures plates plutôt que des escarpins. Alors je fais attention, à ne plus acheter des chaussures que je trouve simplement jolies. Je pense toujours à combien de fois est-ce que je pense les porter avant de les acheter.

L’idée du coût par utilisation c’est de réfléchir également aux choses que nous possédons.

Je pense que ça va clairement le coût d’investir dans tout ce dont vous allez vous servir au quotidien. Mais de ne pas acheter en trop.

Par exemple pour sortir un peu du registre vestimentaire, offrez vous des belles assiettes pour tous les jours. En effet, plutôt que d’investir dans un beau set que vous n’utiliserez que lorsque vous recevez des d’invités, offrez vous de beaux objets pour le quotidien.  Ainsi plutôt que d’avoir en double de la vaisselle dans vos placards, vous posséderez 1 seul set, mais qui vous rend vraiment heureux!

Bref, le principe du coût par utilisation est bénéfique pour vous, pour l’environnement et pour votre portefeuille!

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Everlane : une marque de mode eco-responsable? 

Connaissez -vous la marque de mode Everlane?

Je vous en ai déjà parlé ici mais pour ceux qui débarquent sur mon blog, sachez qu’Everlane est un détaillant de vêtements californiens. Créé il y a quelques années la marque s’est rapidement fait connaître pour ses vêtements intemporels à prix relativement abordable.

J’aime Everlane pour ses coupes intemporelles. Les modèles aux coupes classiques sont de qualité et sont susceptibles d’être portés très longtemps.

Bref, Everlane c’est un peu ovni dans le milieu de la mode.

La star-up américaine a conquis le monde du prêt-à-porter en quelques années seulement. Et elle a bâti sa renommée sur son concept de « Radical transparency » ou de « transparence radicale» en français.

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Le principe c’est donc de proposer un produit transparent..

Pour ce faire l’enseigne partage de belles infographies. Elle n’hésite pas à publier des nombreuses informations sur les lieux de fabrication et sur les coûts associés à ses produits.

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Mais la transparence ne s’arrête pas au prix des vêtements..

C’est pourquoi Everlane tente d’être le plus transparent possible également au sujet de ces lieux de production. Pour ce faire on peut consulter sur le site web d’Everlane une carte interactive où sont répertoriées diverses usines.

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Ainsi on peut voir que Everlane produit ses vêtements et ses accessoires en Chine au Vietnam, au Sri Lanka, en Italie en Espagne au Pérou et aux États-Unis. Bien que l’enseigne possède ou exploite des usines dans une demi-douzaine de pays, on peut cependant remarquer que la majorité des usines de fabrication sont situées en Chine.

Le site web est vraiment top. On peut carrément passer du temps à naviguer sur les différents vêtements, mais à travers la planète, grâce aux récits de ces multiples sous-traitants aux 4 coins du globe ! En effet, on peut consulter les différentes fiches des lieux de fabrication. Pour chacun d’entre eux, il y a des photos, d’ouvriers, visiblement contents de travailler ! Avec avec ces photos de promotion d’employés souriants et en train de jouer…on est loin de l’image que l’on peut avoir du made in china, du travail forcé et des ouvriers qui travaillent à même le sol et des usines qui exploitent les enfants.

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Bref, les conditions de travail que l’on peut observer par le prisme des photos mises en ligne sur le site web Everlane ont l’air décentes.

En réalité, Everlane maitrise au mieux son image… Mais il faut savoir un peu lire entre lignes, pour analyser le côté éthique de la marque. Tel que je vous l’ai dit plus haut, Everlane est majoritairement implanté en Chine. Bien que, la Chine dispose désormais d’usines et de savoir faire, produire à l’autre bout de la Terre est écologiquement pas si écolo.

De plus, d’un point de vue éthique ça ne l’est pas beaucoup plus. En effet, même si les employés de l’entreprise Everlane disposent du salaire minimum. Il faut noter que le salaire minimum est environ de 250 $ alors qu’un salaire qui permettrait de vivre décemment serait plutôt autour des 600 $.

Ainsi bien que les employés soient payés au salaire minimum celui-ci est encore loin du salaire vital. Le salaire minimum est insuffisant pour pouvoir garantir les besoins fondamentaux de l’ouvrier sa famille entre parenthèses loyer alimentation santé protection sociale éducation et transports).

De plus, pour l’impact environnemental des vêtements qui viennent du bout de la terre ce n’est pas l’idéal.

Mais derrière cette volonté de transparence radicale, l’impact lié à la provenance des matériaux utilisés n’est pas exemplaire.

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En effet, près de 80 % des vêtements fabriqués par Everlane sont fabriqués à partir de matériaux tels que le cuir la laine le cachemire, le coton ou la soie. La plupart de ces matériaux sont des matériaux à l’impact écologique fort que ce soit en demande d’énergie ou en demande d’eau.

Ensuite, bien que Everlane n’utilise pas de fourrure ni d’angora, il n’en reste pas moins qu’Everlane utilise beaucoup de cuir, de laine et de cachemire dans ses collections.

Et nous consommateurs, n’avons pour le moment pas de traçabilité sur l’approvisionnement de ses

matières premières. Ainsi, vous l’aurez donc compris le bien-être des animaux ne peuvent être garantis lorsqu’une marque n’indique pas la source de ses matières premières.

Notons tout de même que la seule collection de Everlane que l’on peut dont on peut donc on peut tracer la provenance c’est sa collection « luxe wool ». Ainsi, on peut imaginé que si la marque dévoile la provenance de la laine que dans ce cas de figure là ce n’est pas si anodin…

Vous l’aurez compris bien que Everlane partage et rend publiques une liste de fournisseurs, il ne s’agit cependant que d’une partie des fournisseurs avec lesquels elle travaille puisque la liste n’inclut pas la provenance de la matière première.

De plus, bien que les images et le Story Telling réalisées par l’enseigne présentent de bonnes conditions de travail, il est difficile de confirmer que ces conditions de travail soient belles bien réelles et représentative des fournisseurs avec lesquels elle travaille.

En effet, jusqu’ici aucune des usines n’a été auditée par une tierce partie indépendante. De plus, on ne connaît pas non plus à quelle fréquence des vérifications sur la chaîne d’un positionnement en lieu.

Le code de conduite d’Everlane.

Everlane déclare avoir un « vendor code of conduct », ou en français un code de conduite envers les fournisseurs. Cependant il est confidentiel et n’est pas accessible par le public. C’est pourquoi temps que le code de conduite d’Everlane demeure non accessible au public il n’y a aucune garantie que les travailleurs perçoivent réellement un salaire décent et qu’ils bénéficient par exemple du droit de se syndiquer.

C’est pourquoi la marque qui se revendique radicalement transparente pourrait l’être encore davantage.

Parler de mode éthique et de transparence c’est parler :

  • des conditions de travail,
  • des conditions de production,
  • de matériaux,
  • mais aussi de produits utilisés…

Bref, pour analyser si une marque est réellement responsable, il faut creuser et voir au-delà de ces propres déclarations. Chose que la plupart des consommateurs lambdas n’ont pas vraiment le temps de faire.

Everlane peut encore s’améliorer en matière de transparence. Mais je dois avouer que c’est déjà un bon début. Et que même si Everlane n’est pas parfaite je dois donner admettre que les vêtements sont sublimes. C’est vraiment une valeur sûre pour acheter des basiques à des prix abordables.

Vous l’aurez compris, j’apprécie énormément le fait qu’ils mettent l’accent sur des coupes intemporelles plutôt que sur des tendances éphémères. Je salue également l’initiative de communiquer sur la transparence sur le coût des différentes étapes. D’une part, cela contribue à la fois à éduquer le consommateur sur le prix juste d’un vêtement. D’autre part, cela permet également de rendre les vêtements produits plus humains.

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Enfin pour conclure j’utiliserai la citation de Lizzie Widdicombe. Elle a déclaré dans le New York Yorker : « La chose qui est sans doute la plus radicale chez Everlane est son marketing » !

Je pense qu’il y a plein de petits créateurs qui pourraient s’inspirer de la stratégie d’Everlane, basée sur la transparence.

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La mode éthique est-elle réservée aux riches?

Est-ce que le vêtement éthique n’est pas une préoccupation de consommateur aisé, de bourgeois bohème? 

Sans surprise, les personnes aux hauts revenus sont plus enclines à plébisciter assidûment la mode éthique… Mais elle ne leur est pas réservée. Et d’ailleurs contrairement à ce qu’on pourrait penser la mode éthique n’est pas nécessairement synonyme de dispendieuse.

Le vêtement éthique n’est pas réservé qu’aux riches.

Loin, très loin de là. Il est largement possible de s’habiller de façon cool et tendance, sans y laisser en salaire.

Cela passe par des achats mieux choisis, ou par des achats seconde main.

Les achats de seconde main ne permettent pas directement d’éliminer les produits toxiques (pesticides, colorants…). Cependant ils permettent de recycler des déchets de l’industrie textile.

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Les vêtements d’occasion sont les plus écologiques!

D’un point de vue environnemental, les achats de seconde main favorisent le développement de l’économie circulaire et les filières de recyclage. S’ils ne sont pas souvent écologiques et exempts de produits néfastes, ils sont l’alternative la moins polluante, puisque par définition, plutôt que de produire quelque chose de nouveau, on réutilise quelque chose qui existe déjà.
D’un point de vue social, les achats de seconde main permettent également de créer de l’emploi sur le territoire. Enfin, d’un point de vue économique ils sont également très concurrentiels pour le consommateur. En effet, les prix pratiqués en friperie sont hyper abordables pour tout le monde. Ils sont d’ailleurs bien plus accessibles que ceux pratiqués en dans les grandes enseignes de la fast-fashion.

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Une autre façon d’être stylée tout en maîtrisant son budget, c’est de favoriser le réemploi en ayant recours au troc ou au swap :

Une des alternatives les moins chères est le troc. Eh oui, on a tendance à l’oublier mais cette pratique vieille comme le monde a déjà fait ces preuves. Pas besoin de dépenser une fortune, pour organiser un après-midi entre copine, ou entre voisines… Le principe du troc est simple : chacune amène un nombre d’habits déterminé de pièces en bon état, dont elle souhaite se départir, et chacune repart avec le même nombre de pièces qu’elle a apporté.

Le troc permet de diminuer les dépenses inutiles et encourage une économie de proximitéé́. Enfin, le troc favorise l’entraide ou encore l’économie solidaire. C’est pourquoi on peut affirmer que le troc s’inscrit dans un processus d’achats responsables. Bref, consommer moins de produits neufs, permet de diminuer le stock physique de la consommation tout en permettant à l’économie de marché de diminuer.

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Mais consommer éthique c’est aussi un acte militant.

Et militer, n’est également pas réservé qu’aux classes sociales supérieures de la société.

Lorsqu’on achète en boutique type fast fashion, on finance un système. On finance un système ultra polluant. Un système qui appauvrit les sols, qui prône la culture intensive, qui rend nécessaire l’utilisation d’engrais, de pesticides et d’insecticides, qui gaspille tous les vêtements non vendus, qui favorise la surconsommation, la pollution, l’exploitation de millions d’animaux et de millions d’humains.

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Pour acheter des choses éthiques, c’est-à-dire qui ne détruisent pas le vivant, il faut acheter moins et mieux.

Cependant, il ne sera jamais possible d’acheter des vêtements éthiques au même prix que les vêtements issus de la fast-fashion, c’est normal. Les prix pratiqués par les enseignes de fast fashion, ne reflètent pas le prix juste. Ces vêtements vendus à des prix défiants toutes concurrence sont peu dispendieux, car ils sont souvent fabriqués par une main-d’œuvre bon marché et parfois exploitée.

Mais pour acheter/être un consommateur éthique, il faut également apprendre à acheter moins.

Consommer de façon responsable, c’est avant tout consommer de façon plus raisonnée. C’est d’ailleurs pour cela que l’on parle de « slow fashion » ou « mode lente ».

Pour cela il faut cesser de courir les magasins pour acheter des vêtements et accessoires à tout va, sans réfléchir, ce n’est pas du tout responsable. Vous avez certainement déjà entendu parler de la règle des 80/20 , et bien celle-ci s’applique également à votre garde-robe : on porte en général 20 % de nos vêtements 80 % du temps. Ça fait donc un sacré nombre de vêtements qui prennent la poussière et une sacrée somme d’argent qui y ont été gaspillés!

Choisir la mode éthique, c’est aussi avoir une réflexion plus profonde sur notre façon d’acheter.

Bref, ouvrons les yeux. Donnez-vous les moyens de vos convictions.  Car ces moyens, nous les avons ; il suffit de réapprendre à consommer.

Pour ma part, par exemple je ne suis pas millionnaire, mais j’essaie autant que faire se peut de financer un système différent. J’essaie de financer un système plus respectueux des sols, la plupart du temps plus respectueux de l’humain. Je me renseigne, j’apprends, je consomme de façon militante.

Cessons de croire que les grands méchants sont les multinationales.  Et surtout cessons de croire que nous sommes obligés de subir leur dictats. Elles ne font que produire les choses que nous, consommateurs, achetons au quotidien. Vous, nous, avons un grand pouvoir. Celui de ne pas donner notre argent à ces multinationales, et de financer un autre système, et d’impulser un élan vers une consommation plus raisonnée.

Personne ne fera les choses à notre place. Et le fait que personne ne se réveille n’est pas une bonne raison pour ne rien faire… Et l’excuse la mode éthique c’est que pour les riches n’est pas valable.

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G-Star conçoit un jean durable certifié Cradle to Cradle™

Bien que je sois parfois très critique envers les géants de l’industrie de la mode, en hurlant et en dénonçant le greenwashing, j’aime tout de même me tenir informée et vous parler de leurs efforts… plus ou moins sincères, selon les groupes. C’est pourquoi il m’arrive parfois de pointer du doigt le greenwashing d’une enseigne et à la suite de vous parler d’une collection plus responsable. La raison de cette ambivalence, c’est parce que je pense que le changement vers un monde meilleur et plus durable doit également passer par eux. Car même un infime geste c’est de la part de H&M ou d’une autre grande entreprise de la fast fashion contribue tout de même à énormément faire bouger les choses. C’est pourquoi bien que je me montre parfois critique, je n’en appelle pas pour autant au boycottage et je reste toujours attentive aux bonnes initiatives.

Ainsi c’est dans la continuité de cela que j’aimerais aujourd’hui vous parler de G-Star qui a conçu un jean durable :

Ce jean a été développé avec le premier tissu en denim de l’histoire à être certifié Cradle to Cradle™.

Pharrell Williams, désormais copropriétaire depuis 2016, a déclaré à ce propos : « C’est un grand honneur de recevoir cette reconnaissance pour créer un avenir durable. Nous espérons que le reste de l’industrie du denim suivra notre mission de réduire l’impact des êtres humains sur la planète. »

La certification Cradle to Cradle a été émise par le Products Innovation Institute.  Lancé en 2005 par MBDC, C2C est un programme de certification à multi- attributs qui évalue les produits en se basant sur les principes de cradle to cradle , une philosophie de conception, fabrication et réutilisation des produits et matériaux. Ce label a un le processus de certification très rigoureux, qui analyse chaque étape du processus de conception du jean et explore toutes les possibilités de réduire l’impact environnemental à chaque stade.

Il a reçu la mention GOLD dans les catégories réutilisation des matières, énergie renouvelable, gestion du carbone, gestion patrimoniale de l’eau, équité sociale et la mention PLATINUM dans la catégorie matières saine. Il a également  obtenu la toute première certification GOLD au monde pour la fabrication de denim.

Voici les mesures entreprises par G-Star pour obtenir cette certification :

1. Travailler sur un procédé de teinture indigo plus propre :

G-Star RAW a collaboré avec DyStar et Artistic Milliners pour créer un processus de teinture indigo plus propre. Il consiste à associer l’indigo pré- réduit à un agent organique liquide qui remplace l’hydrosulfite de sodium traditionnel, un problème majeur de la teinture indigo.

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70 % de produits chimiques en moins et sans sels  :

De ce fait G-Star RAW utilise 70 % de produits chimiques en moins, aucun sel et aucun dérivé de sel. Cela permet d’économiser de l’eau et de rejeter une eau propre après la teinture indigo.

Cela signifie également l’élimination des risques pour la santé des personnes impliquées dans le processus. C’est également bénéfique pour l’environnement, car l’eau rejetée n’est pas pleine d’agents chimiques. Ainsi c’est également bon pour l’atmosphère ou les sols.

2. Les techniques de délavage les plus durables

G-Star a travaillé avec Saitex, un partenaire de longue date, pour faire délaver les jeans G-Star RAW. Ils ont mis au point un processus qui élimine le travail manuel et l’utilisation de substances nocives. Ainsi G-Star a banni l’utilisation de pierres et du permanganate de potassium au cours du processus de vieillissement. Ce procédé chimique propre permet de réduire la consommation d’eau par vêtement de 75 %.

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3. Le jean G-Star RAW est fabriqué à 100 % en coton biologique.

Le coton bio est en revanche complètement exempt de pesticides toxiques et destructifs et d’engrais chimiques. Cultiver du coton bio aide à améliorer la qualité des sols. Le coton bio contribue aussi à prévenir la contamination des eaux et à préserver la biodiversité.

g-star-concoit-un-jean-durable-certifie-cradle-to-cradle- coton biologique

 Le coton bio, un choix durable :

Il engendre une diminution de 91 % d’eau, de 62 % d’énergie en moins. De plus, il n’utilise pas d’OGM et produit jusqu’à 46 % de CO2 en moins par rapport au coton traditionnel.

L’utilisation de coton cultivé sans engrais synthétiques ni pesticides toxiques. Cette mesure permet de lutter contre l’appauvrissement des sols. Elle contribue ainsi à améliorer la santé des écosystèmes et de la société dans son ensemble. Car la culture du coton non biologique est une véritable catastrophe environnementale pour les travailleurs, et les personnes vivant à proximité des champs de culture.

4. Boutons écofinis, rendant chaque vêtement 98 % recyclable.

g-star-concoit-un-jean-durable-certifie-cradle-to-cradle-boutons écofinis 98 % recyclable

Lors du recyclage du denim, la partie supérieure est souvent jetée. En effet, cette partie est compliquée à recycler, car il faut retirer les fermetures zippées et les rivets du denim. Afin de faciliter le recyclage, G-Star a remplacé les fermetures zippées par des boutons en métal de finition écologique et retiré les rivets de la conception pour que chaque vêtement soit à 98 % recyclable. L’enseigne affirme également ‘nous ne nous arrêterons pas tant que les 100 % ne seront pas atteints.’

Enfin, les emballages d’étiquettes et de cartons proviennent de sources responsables.

g-star-concoit-un-jean-durable-certifie-cradle-to-cradle- sources responsables

Des boutons exempts de produits chimiques :

G-Star a collaboré avec YKK pour créer des boutons en métal de finition écologique qui ne nécessitent pas de bains galvaniques au cours de la production, éliminant ainsi les produits chimiques acides et toxiques.

Cela résulte dans une diminution de la consommation d’eau et de la quantité de boue dans les eaux usées par rapport à une production normale de boutons en métal.

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5.  Une innovation en Open-Source afin l’ensemble de l’industrie du denim s’y mette également :

Afin que cette innovation puisse inspirée d’autres entreprises de dénim, G-Star a partagé cela en libre d’accès. Ainsi, si vous vous rendez à la Fashion Positive Materials Library, pour pourrez découvrir tout le processus de développement du jean G-Star certifié Cradle to Cradle Certified™ au niveau Gold. Il peut être consulté et utilisé par n’importe qui grâce à la bibliothèque Fashion Positive Materials de Cradle to Cradle Institute.

N’hésiter à partager cet article, avec les enseignes qui devraient suivre l’exemple !