Voilà, c’est fait. J’ai franchi le seuil de cette étape tant évoquée : la trentaine.
Pourtant, je ressens cette appartenance au club des trentenaires depuis ma vingt-neuvième année. Cette année charnière avant le « cap », où l’on te rappelle inlassablement que bientôt tu souffleras tes trente bougies. On te demande si tu es prête pour « le début de la fin », comme si les trente ans sonnaient le glas d’une jeunesse insouciante.
Mais est-ce vraiment cela, avoir trente ans ?
Pour certains, c’est synonyme de grandir, tandis que pour d’autres, c’est le signe de vieillir. Est-ce qu’une fois franchi ce cap, nous sommes condamnés à renoncer à notre part d’enfance ? Devrions-nous impérativement adopter un comportement adulte, ne jamais poser nos coudes sur la table, rester droits en toute circonstance, dire toujours merci et sourire à toute personne croisant notre chemin ?
Pour d’autres, avoir trente ans signifie entrer dans le moule préétabli.
C’est se conformer à ce que la société attend d’une personne à cet âge. Il existe des règles, bien que l’on ignore souvent qui les a édictées. Enfreindre ces règles, c’est prendre le risque d’être regardé de travers. Ça fait déjà cinq ans que ma mère me parle inlassablement de devenir grand-mère.
Comme j’ai la chance d’être en couple depuis près de 8 ans, j’ai le privilège de devoir répondre à la fameuse question : « Alors, et vous… c’est pour quand ? » .
Chaque réunion de famille se transforme en un jeu de devinettes, où chaque invité essaie de deviner que vous avez forcément une nouvelle à annoncer. Ma belle soeur a déjà cru deux fois que j’étais enceinte ou que je lui annonçait une grossesse !!
La pression est palpable, toute la table est suspendue à vos lèvres. Si ce n’est pas un mariage ou une grossesse vous décevez l’assemblée. Parce qu’à trente ans, il serait grand temps de franchir une étape majeure, n’est-ce pas ?
C’est incroyable comme l’étape des trente ans est symbolique.
On semble avoir un billet pour un package bien spécifique : bébés, fiançailles, prêt immobilier. Faut-il réellement suivre un rythme préétabli, une chronologie où avoir des enfants plus tard que ses amies serait une faute impardonnable ? Ne pas se conformer au rythme des autres équivaudrait-il à décevoir son entourage et à faire preuve d’égoïsme ?Pourquoi culpabiliser les couples qui ne se sentent pas prêts à écrire cette nouvelle page de leur vie ? Chacun avance, évolue et envisage l’avenir à sa manière.
Bref, laissez les trentenaires en paix !
J’espère que cela résonne en vous, que vous approchiez de la trentaine ou que vous ne l’ayez pas encore atteinte. J’avais envie de partager ces réflexions ici, car finalement, avoir trente ans n’est pas si dramatique, n’est-ce pas ?
Et vous, ce cap des trente ans, qu’en pensez-vous ?
Fondatrice & Directrice artistique Voyageuse, curieuse, ses inspirations graphiques viennent du bout du monde ou du coin de la rue.