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La mode rapide — qu’est-ce que c’est ?

Le Royaume-Uni a mis sur pied un comité d’audit environnemental afin d’étudier l’impact social et environnemental de la ‘fast fashion’.

J’ai trouvé le rapport percutant, et j’ai eu envie de vous partager certains faits saillants, ainsi que certaines conclusions. Tout d’abord, commençons par le commencement, la mode rapide — qu’est-ce que c’est ?

  • un processus de fabrication rapide;
  • une production flexible qui permet aux fabricants d’augmenter rapidement la production si les articles se vendent bien;
  • des articles à coût modique.

La mode rapide ce sont des vêtements qui s’adressent aux consommateurs qui veulent changer leur garde-robe régulièrement. Elle s’adresse aux consommateurs qui sont sensibles aux tendances, mais qui sont soucieux de leur budget.

La mode rapide répond à une conjonction de facteurs tels que les prix bas, les nouvelles tendances continuelles et la rapidité de production.

Le tout donne des vêtements de faible durabilité.  

Ce point a une place centrale dans le rapport du comité d’audit environnemental intitulé « Fast fashion : clothing consumption and sustainability . Ce dernier affirme que « la façon dont nous fabriquons, utilisons et jetons nos vêtements est non durable ».

Impacts et enjeux de la mode rapide — sur l’environnement.

L’amour de la mode a entraîné une demande croissante de vêtements. Par conséquent, les détaillants se sont mis à produire de plus en plus de produits pour répondre à la demande. Cependant, ces dernières années avec l’effondrement du Rana Plazza, ainsi que quelques lanceurs d’alertes il y a eu une prise de conscience quant aux effets néfastes du consumérisme et de la culture vêtement du jetable.

Le rapport du Comité comporte de nombreux faits marquants, entre autres :

  • Le Royaume-Uni achète plus de vêtements par personne que tout autre pays d’Europe.
  • 300 000 tonnes de déchets textiles finissent chaque année dans les poubelles des ménages.
  • 99 % des matériaux utilisés pour produire des vêtements ne sont pas recyclés à la fin de leur vie utile.

La mode rapide engendre également des impacts sociaux et environnementaux importants :

    .

  • La mode est la 2ème industrie la plus polluante. Elle émet davantage de gaz à effet de serre que l’industrie du transport (vols internationaux et transport maritime combinés).
  • Les taux de recyclage dans l’industrie est très faible. Ce qui entraîne la mise en décharge d’énormes volumes de vêtements.
  • L’utilisation et pollution de l’eau et des terres est particulièrement évocatrice. Le coton représente 2,5 % des surfaces cultivées dans le monde. Mais c’est le 3ème consommateur d’eau d’irrigation de la planète. Selon les techniques utilisées, il faut entre 5 400 et 19 000 litres d’eau pour produire 1 kg de coton.
  • Le coton engendre également de la pollution de l’eau. À ce propos la Fondation Ellen MacArthur estime que 20 % de la pollution industrielle de l’eau est lié aux textiles. Cela est du en partie à cause des nombreux pesticides. Mais cela est aussi du aux rejets de colorants durant la fabrication. Également durant son utilisation, le vêtement continuer de polluer. En effet, actuellement la majorité des vêtements est réalisée en fibres synthétiques, or ces derniers se dégradent à chaque lavage, et rejettent des microfibres de plastique lorsqu’ils sont lavés. Une étude de l’Université de Plymouth a révélé que chaque cycle de machine à laver pouvait libérer plus de 700 000 microfibres plastiques dans l’environnement.
  • Les conditions de travail de l’industrie textile sont également difficiles. Les salaires sont si bas, qu’ils ne suffisent pas à faire vivre une famille. Ainsi afin de survivre, les enfants sont contraints de rejoindre les bancs de l’usine, et les champs de cultures. Le travail des enfants dans l’industrie textile est considéré comme endémique dans les chaînes d’approvisionnement de l’industrie.

Après des constats alarmants, le rapport du Comité formule un certain nombre de recommandations qui pourraient inspirer d’autres gouvernements.

  • Le rapport mentionne que des objectifs environnementaux pourraient entre obligatoires pour tout détaillant de mode dont le chiffre d’affaires est supérieur à 36 M£.
  • Il mentionne également que l’instauration d’un système de responsabilité élargie des producteurs (Extended Producer Responsibility (EPR) pourrait être bénéfique. Le système pourrait ainsi récompenser les entreprises qui créent des produits ayant un impact environnemental moindre et pénaliser celles dont l’impact environnemental est nocif. Il suggère également l’introduction d’une redevance de 1 centime pour chaque vêtement produit, afin de financer le contrôle de ce système de responsabilité élargie.
  • Le système fiscal pourrait également  être mis à profit pour rééquilibrer les incitations en faveur de la réutilisation, de la réparation et du recyclage : le gouvernement pourrait réduire la TVA sur les services de réparation, comme l’a fait la Suède.
  • Des cours sur la conception, la création, la réparation et la réparation de vêtements devraient être réintroduits dans les programmes scolaires.
  • Il est également recommandé de contraindre les détaillants à publier une liste des contractuels, et des fournisseurs, afin de s’assurer que l’ensemble des sous-traitant se conforme à leur déclaration sur l’esclavage moderne en vertu du Modern Slavery Act 2015 (MSA 2015). Il faut également que les entreprises déploient des politiques, des procédures afin de prévenir encore efficacement l’esclavage et la traite de personnes.
  • Également il faudrait augmenter les sanctions pour les entreprises qui ne se conforment pas au Modern Slavery Act.
  • La vérification préalable de la chaîne d’approvisionnement devrait être rendue obligatoire.
  • Également les rapports annuels devraient être renforcées pour inclure spécifiquement les questions liées à l’esclavage.

Les recommandations du Comité comportent malheureusement très peu de mesures immédiates.

Peu de recommandations pratiques peuvent être mise en œuvre par les marques pour améliorer leur impact environnemental. 

Il y a maintes demandes pour que le gouvernement légifère, entreprenne d’autres recherches ou finance la mise en place de réglementations. Mais il est peu probable que le gouvernement donne suite à toutes ces recommandations à court terme, car les intérêts financiers des gouvernements vont parfois à l’encontre du respect des normes éthiques et environnementales.

Bien qu’une législation puisse être nécessaire pour favoriser un meilleur comportement de la part des entreprises, le gouvernement du Royaume-Uni ne prendra pas le risque de désavantager des entreprises qui ne se conforment pas à leurs exigences.

L’industrie de la mode est une industrie de taille au Royaume-Uni. Elle pèse près de 32 milliards de livres sterling pour l’économie britannique en 2017. Ainsi tout changement visant à améliorer la durabilité, et les conditions des travailleurs devra donc faire en sorte que le Royaume-Uni reste un endroit désirable pour acheter et vendre des vêtements… Ce qui est à mon sens assez contradictoire.

Un défi majeur demeure. La majorité de la production se fait à l’étranger. Ainsi la production ne peut pas directement soumise à la réglementation d’un autre pays.

 

Bref, bien que les recommandations du rapport soient intéressantes et pertinentes… Il est parfois frustrant de constater des les conditions sociales et environnementales passent après les interêts financiers.

En dépit de l’action concrète des gouvernements, je vous invite à faire de votre mieux. Je vous invite aussi à partager l’article pour sensibiliser l’opinion publique!

Crédit photo : Clealala pour Fashion Revolution

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