Outfit of the Day

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La nouvelle tendance instagram : le snap and send back 

À ce jour le hashtag «outfit of the day», #OOTD, compte plus de 200 000 000 de publications sur Instagram.

Depuis la création d’Instagram en 2010, une multitude hashtag sont utilisés de façon quotidienne. Parmi ces millers d’hastags #OOTD pour Outfit of the Day est l’un des plus utilisés.
Le concept derrière cet acronyme est simple, il s’agit de prendre en photo sa tenue du jour de la poster sur les réseaux sociaux…

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Si ce hashtag était jusqu’ici équivalent à un autre, il pourrait désormais constituer un obstacle à la mode durable.

Ce hashtag encourage les modeuses et plus généralement les utilisateurs à renouveler constamment leur garde-robe. Ainsi les plus pointus d’entre eux s’attachent à ne jamais porter deux fois la même tenue. En principe, c’est quasiment impossible! À moins d’avoir accès à un compte en banque bien garni. Et à moins d’avoir un dressing suffisamment grand pour pouvoir contenir le tout.
Alors dans la course aux abonnés certains ont trouvé une technique tout toute simple. Ils achètent des vêtements, font des photos avec sans enlever les étiquette et les renvois en boutique dans le but de se faire rembourser.

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Crédit photo : Suco Fashion

Le hashtag #OOTD alimente et encourager une consommation dysfonctionnelle.

Cette pratique d’achat-retour est loin d’être marginale. En effet selon l’enquête commandée par Barclays, un Britannique sur 10 avoue utiliser cette méthode. Mais plus étonnant encore, l’étude réalisée sur un panel de plus de 2000 personnes révèle que les hommes sont les plus nombreux à utiliser cette méthode. Si cette petite combine a d’abord de quoi surprendre, après réflexion elle n’est pas si étonnante. Sur les réseaux sociaux, on souhaite toujours montrer la meilleure version de nous-mêmes. C’est-à-dire démontrer une vie de rêve… Seulement lorsqu’on n’a pas les moyens de se l’offrir, certains trouvent des méthodes « créatives  » pour parvenir à créer l’illusion et tromper la galerie.

D’ailleurs le phénomène porte même un nom : le « snap and send back »

Cette pratique pourrait se traduire en français par photographier puis renvoyer.

C’est fou de voir à quel point les réseaux sociaux peuvent modifier la façon de consommer la mode.

En effet, si certains usent de stratégies pour ne pas finir fauchés, de nombreux influenceurs sont tellement sollicités qu’ils leur arrivent réellement de porter leurs vêtements une seule fois  pour faire des photos ou des vidéos.

Cette tendance émergente est particulièrement problématique car elle encourage le gaspillage vestimentaire, et la surconsommation.

De plus, ce rapport à la mode modifie également l’expérience d’achat.

Les acheteurs ne pensent plus en terme de qualité lorsqu’ils font un achat, ils pensent en terme de likes. Ils se préoccupent parfois plus de savoir quel vêtement pourrait faire une belle photo à poster sur les réseaux sociaux, plutot que de celui qui leur va réellement bien.

Mais du côté des enseignes la multiplication des retours engendrent un véritable manque à gagner.

Bien que tous les retours ne soient pas liés à ce mouvement de « snap and send back », les détaillants pourraient à l’avenir pourraient être amenés à modifier leurs politiques de retour… Dans de nombreuses enseignes, les retours sont souvent pris en charge « gratuitement ». Mais si le manque à gagner des enseignes devenait trop important, il serait peut-être envisageable que les détaillants mettent en place des politiques de retour plus strictes.

Mais malgré le manque à gagner qui représenterait environ sept milliards de livres par an, je pense que la plupart des enseignes ne vont pas prendre de mesures pour atténuer le phénomène de « snap and send back » .

En effet, le manque à gagner lié aux multiples retours est fort probablement compensé par une augmentation des ventes induites par les publications sur les réseaux sociaux. Le contenu généré par les utilisateurs génère également un gros volume de ventes. Alors bien que ce modèle totalement fake conduit au gaspillage vestimentaire, il est sans doute là pour rester.

La réalité commerciale prend hélas trop souvent le dessus.