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Le jour du déménagement à Montréal

Lorsqu’Aaron, mon tout premier colocataire montréalais, me décrivait, ce qu’était le fameux 1er juillet, jour du déménagement, j’avais un peu de mal à y croire. En réalité, il s’agit d’un véritable phénomène sociétal.

En effet, tous les baux locatifs démarrent et prennent fin le premier jour du mois de juillet.

Officiellement le déménagement a lieu début juillet pour ne pas perturber l’année scolaire. Officieusement, il s’agit en fait de contrarier le gouvernement fédéral.

Cette fameuse date  constitue un prétexte pour bouder la fête nationale qui se tient aussi ce jour-là.

Et dans les rues c’est l’anarchie. La circulation est bloquée, et des vestiges d’ameublement se retrouvent devant la plupart des appartements.
La majorité des Montréalais ne font pas appel à une société de déménagement, dont les prix augmentent aux alentours de cette date, et de façon exponentielle le jour J, mais à la solidarité des voisins, des amis et même des passants.

Si en Europe, le déménagement est souvent vécu comme une corvée à Montréal, c’est la fête de l’entraide !

Mes spots préférés

Le cafe plume

Situé à quelques mètres de mon ancien chez moi. Je m’y rends régulièrement pour rédiger quelques articles.

Sa particularité, c’est qu’il est situé au premier étage d’une maison typique du plateau. L’atmosphère est chaleureuse, on se sent un peu chez soi. Quelques fleurs, des photos, des magazines, une décoration minimaliste, et une playlist pointue.

 

Le moineau masqué, un café caché

Situé dans un coin tranquille du Plateau, il n’est doté de quelques places pour flâner et profiter d’une charmante cour où l’on peut travailler à l’ombre d’un arbre. Des chaises
aux couleurs acidulées, une atmosphère DIY. Des pots de fleurs confectionnés en béton, des tables de bois.

On y trouve aussi de quoi paresser : journaux, magazines, et livres.

Le bar inc

On l’aime pour sa terrasse ensoleillée. Elle fait de lui un est l’endroit idéal pour boire un verre en fin de journée avec des amis. Le nombre de places est restreint et le bar en bois et bordé de hauts tabourets.
Dernier avantage, les boissons y sont plutôt bon marché.

Under Pressure, c’est de la bombe !

Soleil et bombes aérosol prennent le dessus rue Sainte-Catherine ce week-end pour la 19èmee édition du festival Under Pressure.
Possibilité de voir les artistes en pleine action, de discuter avec eux, ils sont ouverts et très généreux.

Ici, c’est la motivation, et l’amour du graff qui rassemble les participants.

En effet, contrairement, à de grandes murales que l’on peut voir dans la ville, ici personne n’est payé, les artistes ne reçoivent aucune directive marketing des commanditaires puisqu’il n’y en a pas.
Under Pressure, c’est un événement communautaire qui dépasse les frontières sociales.
Cette année, plus de 80 artistes de graffiti de styles et d’horizons différents se sont rassemblés autour d’un intérêt commun, celui d’utiliser les rues comme leur toile, de nombreux musiciens et danseurs étaient présents.

Pour ceux qui apprécient les expériences marginales artistiques aventureuses, rendez-vous à la galerie Fresh-Paint est un espace culturel, éphémère d’art urbain. La galerie est gérée par des bénévoles, et permet aux artistes de s’exprimer, dans un lieu fermé, ce qui apporte une certaine diversité, on voit naître d’autres types de créations visuelles, à mi-chemin entre 
le graffiti et l’installation.

La galerie sert également de vitrine et de tremplins pour certains.


Du surf sur le Saint-Laurent

Oui, je ne te niaise pas!

Oui, c’est possible de surfer à Montréal sur le Saint-Laurent!!

Qui pourrait imaginer qu’en face du vieux port de Montréal, on pouvait faire du surf ? Certes, l’eau est plus fraiche qu’en Australie, mais ici pas de requins !

Bon, alors tout d’abord, je m’excuse vis-à-vis des amateurs de palmiers et de sable chaud, car ce n’est pas à Montréal que vous serez servis. Cependant, pour les amateurs de surf, sachez que Montréal a plusieurs petits spots.

Comment ça du surf sur un fleuve ?

Bien sûr, il n’y a pas d’océan à Montréal, donc il s’agit de surf de rivière, ou plutôt du surf de fleuve, dans le cas de Montréal. Puis là, vous êtes sans doute déjà en train de penser de vagues dans un fleuve… N’importe quoi!

Et bien, certaines conditions sont nécessaires pour former une vague. Tout d’abord il faut un certain débit d’eau ainsi qu’un brusque changement du fond. À Montréal, derrière Habitat 67, se trouve un spot. Vous savez l’ensemble d’habitations avant-gardiste de l’architecte Moshe Safdie sur l’île Sainte-Hélène. Cette expérience urbaine est possible grâce à la vague permanente due à une fosse creusée durant les travaux de construction de l’île Notre-Dame pour Expo 67. Les conditions ont été crées artificiellement et accidentellement. En effet, les ouvriers manquaient de terre de remblai et une digue fut construite afin d’aller en chercher dans le fond du fleuve. Le trou creusé est à l’origine de cette fameuse vague.

Découvrez cette petite vidéo qui présente différents spots, en guise de mise en bouche!

 

Soyez prudent!!

Soyez prudent tout de même, car il s’agit de rapide, et le courant est important. De plus si l’accès n’est pas surveillé, il reste pas moins interdit. En effet, à l’entrée du parc de la Cité-du-Havre, il y a des pancartes qui stipulent : « Accès, baignade ou toute autre activité formellement interdite en tout temps ».

Un poème dans la brique

Le « Tango de Montréal », un poème gravé dans la brique

Tout les jours, des centaines de personnes attendent leur autobus à l’arrière de la station de métro Mont-Royal sans même remarquer que, dans la vaste façade de briques, de l’autre côté de l’arrêt, se célèbre un poème de la littérature québécoise.

où ? 4443, rue Rivard, Métro : Mont-Royal

 

Inaugurée en 1999, l’œuvre a été conçue dans le cadre du réaménagement du square entourant l’accès au métro, créant ainsi la place Gérald-Godin, en hommage au poète et député québécois. Le poème s’intitule « Tango  de Montréal » est issu du recueil Sarzènes publié en 1983.

En voici un bel hommage. Ça change des statues de bronzes, ou des signatures aposées

« Nous nous sommes posé la question : comment souligner la mémoire de quelqu’un ? En représentant son visage ? Pas très bouddhiste comme idée. En inscrivant son nom quelque part ? Un nom ne dit rien à quelqu’un qui ne le connaît pas. En citant un de ses poèmes ? Une citation, c’est toujours un peu le viol d’une oeuvre… Dans ma réflexion, je me suis souvenu que Gérald Godin écrivait parfois ses poèmes sur le côté de sa maison du carré Saint-Louis. C’est ce qui nous a convaincus d’intégrer un de ses poèmes dans notre oeuvre. »
Affirme Richard Purdy, (Info STM, Les artistes du métro de Montréal: Richard Purdy, Métro, 13 octobre 2004, p. 9)

Voici la transcription de ces vers:

« Sept heures et demie du matin métro de Montréal
c’est plein d’immigrants
ça se lève de bonne heure
ce monde-là

le vieux coeur de la ville
battrait-il donc encore
grâce à eux

ce vieux coeur usé de la ville
avec ses spasmes
ses embolies
ses souffles au coeur
et tous ses défauts

et toutes les raisons du monde qu’il aurait
de s’arrêter
de renoncer »

L’info qui tue ;

Cependant, suite au dévoilement de la murale, il a fallu remplacer une des briques du poème car il y avait une faute dans l’œuvre originale de Godin.

Les serres victoriennes, calme et sensualité

La rencontre du calme et sensualité

Enchâssées entre la bibliothèque municipale et le Victoria Hall,

Les serres victoriennes de Westmount sont un endroit sublime. Quand on pénètre sous les verrières, le temps semble s’arrêter. Sa toiture de verre et d’acier nous fait immédiatement replonger dans une autre époque. Il s’agit de l’époque victorienne.

C’est un lieu propice à la relaxation.

Les serres victoriennes sont également appelées la « Maison des Palmiers. »Cet authentique petit bijou d’architecture a été bâti en 1927.Au fil du temps, la “Maison des Palmiers” a subi diverses restaurations. Un vestibule a été ajouté et l’on a aménagé un bassin-étang dans la grande serre.

Le bâtiment accueille un petit jardin anglais du XIXe avec une superbe exposition florale composée, entre autres, d’orchidées et de jacinthes. On peut même y voir un bananier!

Quelques bancs et tables ont été installés pour permettre de prendre le temps de profiter de l’ambiance calme et reposante du clapotis de l’eau de la fontaine. J’aime la zénitude qui s’échappe des lieux. Ces serres font l’effet d’un havre de paix. On vient s’y ressourcer.

C’est aussi dans cette serre que l’on fait pousser les 8000 plantes qui vont être utilisées pour créer la gigantesque horloge florale située dans le parc Westmount juste à côté.

Accès à ce point bout de paradis :

On peut accéder à la serre par un passage depuis la bibliothèque. C’est  très pratique pour faire une pause nature entre deux lectures. Mais c’est aussi très agréable l’hiver quand il fait froid et que le sol est enneigé.

4574, rue Sherbrooke Ouest
• Métros : Atwater ou Vendôme

RIEN QUE POUR TES YEUX : LE BELVÉDÈRE CACHÉ DU MONT ROYAL

Accès montant : avenue des Pins et du Redpath-Crescent
Accès descendant : à gauche du chalet 

Impossible de visiter Montréal sans apercevoir le mont Royal.

Dans le cœur des habitants, il est beaucoup plus qu’une montagne, c’est un symbole, 
celui d’une ville et d’une population qui ont su se préserver du développement urbain. Pourtant, les Montréalais ou les touristes qui ont eu le temps et l’envie de découvrir le Mont-Royal dans sa totalité sont peu nombreux. 

La plupart des visiteurs se contentent d’atteindre son sommet en s‘arrêtant 
sur le stationnement de la voie Camillien-Houde avant de se rendre au belvédère connaissent le lac aux Castors, mais peu ont arpenté les multiples sentiers de cette petite montagne qui cachent parfois des surprises. 

C’est la balade que je vous propose. 
En partant du chalet du parc, un sentier étroit part vers l’est, longe la pente escarpée et, en quelques centaines de mètres, conduit à un petit belvédère naturel dont le seul aménagement consiste en une barrière de métal pour protéger du vide. 

D’ici, la vue sur la ville est quasiment la même. C’est nettement plus romantique : car vous avez la chance de l’avoir pour vous seul.

En version plus sportive, on peut également rejoindre ce petit promontoire en gravissant les 256 marches du grand escalier de bois qui part de l’avenue des Pins 

au niveau de la rue Peel.

Alerte; une fausse ruelle

UNE FAUSSE RUELLE : LA RUE DEMERS

Rue Demers
Métro : Laurier ou Mont-Royal



Au nord du Plateau-Mont-Royal, la rue Demers, border 
par des maisons construites  au début du XXe siècle pour héberger des ouvriers semble être une rue comme les autres.
Et pourtant, cette rue parallèle au boulevard Saint-Joseph 
et à la rue Villeneuve, coincée entre les avenues Coloniale et Henri-Julien, mène une double vie. Si une partie est encore accessible aux voitures, l’autre partie 
a été transformée en jardin.

L’histoire de cette ruelle, qui n’en est pas une n’est pas banale ! 

En 1969, cinq étudiants 
en architecture veulent la rénover pour améliorer leur cadre de vie. 
Les jeunes architectes ne pourront mener à terme leur projet, bloqué
par le manque d’enthousiasme 
et d’engagement des résidents 
de ce quartier défavorisé. 
Un film intitulé les fleurs, 
c’est pour Rosemont encore visible sur le site de l’ONF (Office national du film du Canada) raconte leur aventure.

Quarante ans plus tard, pourtant, la rue Demers est devenue l’une des plus agréables du coin. Les résidents ont finalement réussi à rendre leur environnement agréable 
en aménageant de grands espaces verts qui bloquent carrément la rue et en prenant grand soin de l’apparence de leur maison.

On y marche tranquillement, se laissant imprégner du calme ambiant.

Dépaysement garanti.

REPRÉSENTANTS OFFICIEUX

À Paris, les pigeons envahissent les trottoirs, les arbres, les toits et les monuments… 





Ici, le pigeon a une queue touffue et se nomme l’écureuil !


On en croise partout. Ils sont loin d’être craintifs, et traversent les rues sans se soucier des passants ni des voitures. 

Si les écureuils constituent une population croissante qui n’a pas bonne réputation, 
il existe un autre animal, qui s’adapte particulièrement bien à la vie urbaine. 





Il s’agit de ces charmants bandits masqués que l’on appelle ratons laveurs.


Le nom qu’ils portent en dit long sur la considération que les habitants leur confèrent.  Ici, on les assimile volontiers à des rats. On les aperçoit à la tombée du jour à proximité des poubelles, leur principale source de nourriture. 

Ils sont gros et paresseux, mais dotés d’une extraordinaire dextérité.

Ils prospèrent.

Je les adore, mais chut… c’est un secret.




le Mile-End, un drôle de quartier

Il y règne une atmosphère bohème. C’est un drôle de quartier, le Mile-End.

Le Mile-End est un beau quartier alternatif un peu branché, orné de boutiques d’art, d’antiquaires, de librairies indépendantes, de petits bistrots.

Pas vraiment la fin d’un monde, plutôt le début d’un nouveau.


Ce quartier est situé à l’extrémité du Plateau, qui surplombe Montréal. 
Son nom fait référence à l’époque où le village de Saint-Louis se trouvait encore à un mile 
des limites de la ville. Terre de chasse, le lieu va rapidement se développer à la fin du XIXe siècle avec l’arrivée du chemin de fer du Canadien Pacifique, se transformant en une zone industrielle dont témoignent encore aujourd’hui les façades des fabriques de brique rouge.

Cette cohabitation est emblématique des mutations que connaît le quartier, où se côtoient toutes les communautés, venues d’Europe de l’Est et du pourtour méditerranéen, et aujourd’hui du monde entier.

Lesbiennes extraverties et juifs orthodoxes, vieux immigrés, nouveaux arrivants, antiquaires et hipsters, tous font désormais la vie de ce qui est considéré depuis peu comme un quartier branché de Montréal.



Des poètes comme Leonard Cohen ou des cinéastes comme Xavier Dolan y sont installés, suivant un mouvement initié il y a quinze ans par la scène indépendante musicale, à commencer par Godspeed You ! Black Emperor et Constellations… De nombreux labels y ont ainsi établi leurs studios, à l’instar de Dare To Care Records, de Bonsound et même d’une maison qui s’est baptisée Mile-End Records.

On y trouve de nombreux cafés musicaux, comme le Cagibi, le Dépanneur café où des musiciens jouent en vitrine.