Aujourd’hui, en 2017, il est très compliqué de trouver des habits ou des accessoires dont le processus de fabrication respecte à la fois l’environnement, la planète et l’humain. En effet, actuellement les marchés sont dominés par des lobbyistes de l’industrie textile. Ils fabriquent en quantité massive. Mais cette production démesurée à des limites. Ce système de pose de problèmes éthiques et écologiques. Et nous, consommateurs, on achète des vêtements sans se poser de questions. On ne se préoccupe ni de la provenance de la matière première, ni de la personne qui l’a récolté, et encore moins des conditions de fabrication des vêtements. Si cela nous préoccupe si peu, c’est que la majorité, voir l’intégralité du processus de production se passe à des centaines de milliers de kilomètres, de la boutique au sein de laquelle nous sommes en train de faire nos emplettes. Cependant cette situation désastreuse préoccupe de plus en plus. Une créatrice sensible au développement durable s’est emparée de la problématique. En s’intéressant aux vêtements traditionnaux, elle a par la suite inventé le cuir d’ananas.
Le cuir d’ananas, le matériau de demain?
Lancé par la société textile Ananas Annam, le Piñatex est un textile non tissé innovant fabriqué à partir des feuilles d’ananas. Cette fibre est élaborée à partir de fruits tropicaux. Elle est à la fois naturelle, durable. Ces caractéristiques font de cette fibre une potentielle alternative au cuir animal.
Comment cette fibre a-t-elle vu le jour??
C’est lors d’un voyage d’affaires que la créatrice espagnole, Carmen Hojisa, découvre que les hommes aux Philippines se parent d’un vêtement transparent appelé Barong Tagalog pour assister aux cérémonies officielles. La particularité de cette chemise traditionnelle légèrement transparente, c’est sa composition. Elle est tissée à partir des fibres de feuilles d’ananas. Cette matière est semblable à du cuir. Intriguée par l’usage philippin de ce matériau, Carmen Hojisa envisage l’éventualité de remplacer le cuir traditionnel par un cuir végétal. Suite à cette découverte inopinée, elle se lance dans un processus de plusieurs années de recherche. Elle travaille avec des Philippins afin de récolter les feuilles non utilisées des récoltes d’ananas. Ensuite, elle fait extraire les fibres des feuilles et les envoye à une usine textile. Enfin, les fibres sont transformées en tissu biologique.
De processus de fabrication quatre coloris ont vu le jour; crème (naturel), doré charbon, et marron .
Mais est-ce vraiment écolo?
480, c’est le nombre de feuilles d’ananas qui sont nécessaires pour pour produire un mètre carré de Piñatex.
Cela peut paraître énorme, mais en fait cela représente environ 16 ananas.
Cette alternative semble intéressante sur tous les plans: aussi bien sur le plan écologique, mais aussi d’un point de vue social. En effet, l’introduction du Piñatex permettrait aux communautés agricoles locales de bénéficier d’une source de revenus supplémentaires. De plus, pour produire cette fibre,nul besoin d’accroitre la production d’ananas, puisque le Piñatex est fabriqué à partir de la partie non comestible du plant.
C’est aussi une belle avancée éthique, car cela permettrait de tuer moins d’animaux pour la confection de textiles. Ce fruit tropical pourrait bien faire définitivement sa place dans l’industrie du cuir.
Le cuir d’ananas constitue-t-il réellement une alternative viable pour l’industrie? Quel est son coût de fabrication?
Le piñatex est une alternative envisageable. Son prix de revient est plus faible que celui du cuir classique. En effet, en moyen le prix de revient du piñatex est d’environ 23 euros par mètre carré tandis qu’il faut compter minimum 30 euros pour une quantité de cuir « classique » équivalent.
Plusieurs multinationales se sont déjà emparées de cette innovation comme Puma ou Campers, et travaillent à l’élaboration de prototypes.
On fabrique quoi avec du cuir d’ananas??
Quelques réalisations réalisées en partenariat avec différents créateurs sont déjà en vente sur le site. Et de nombreux prototypes le seront également bientôt! La diversité des objets déjà réalisés laisse percevoir le large éventail de possibilités offertes par cette fibre végétale.
Une innovation félicitée :
Le Pinatex a un processus de fabrication tellement cool, qu’il a été félicité et récompensé.
En effet, Carmen Hijosa a récemment remporté un prix décerné par l’Award Arts Foundation en 2016 à Londres.
Mais ce n’est pas tout, une association qui lutte activement pour la protection des animaux, à aussi souhaiter remercier la créatrice pour son invention prometteuse.
En bref :
Je suis vraiment enthousiasmée par la création de ce cuir d’ananas.
Cette alternative végétale au cuir animal me parait beaucoup plus durable et plus saine que celles à base de pétrole et autres matières synthétiques.
Et, entre nous, ce cuir naturel est vraiment stylé !
Même si on se doute qu’il va falloir attendre un certain laps de temps avant que le cuir végétalien occupe le marché…, en attendant vous pouvez déjà magasiner quelques accessoires à base de Piñatex sur le site!
Fondatrice & Directrice artistique Voyageuse, curieuse, ses inspirations graphiques viennent du bout du monde ou du coin de la rue.