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Ranger sa maison dans une société saturée d’objets

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Pourquoi avons-nous l’impression que nos maisons sont constamment encombrées et que le désordre semble impossible à contrôler ? Il est essentiel de comprendre que nous vivons dans une société où l’accumulation d’objets est omniprésente, encouragée par des systèmes de consommation conçus pour nous faire acheter plus que nécessaire. Si vous avez du mal à garder votre espace rangé, sachez que vous n’êtes pas seul et que ce n’est pas uniquement de votre faute. Analyser les causes de cette saturation est la première étape pour y remédier. Ensemble, examinons les raisons de ce désordre et comment vous pouvez y faire face de manière efficace et durable.

Une société inondée par les objets

Dans le monde actuel, les objets nous entourent en permanence. Ils sont produits en quantités énormes, et nous sommes encouragés à les consommer sans cesse. La publicité, les promotions, et les nouveaux produits semblent sans fin. Prenons par exemple les soldes saisonnières : la promesse de faire de bonnes affaires, couplée à un sentiment d’urgence, pousse à acheter des vêtements ou des objets dont on n’a pas forcément besoin.

Imaginez un foyer de quatre personnes. Chacune fait entrer des objets dans la maison : des vêtements, des gadgets, des jouets, des livres… Pourtant, bien souvent, une seule personne se charge du rangement, ce qui fait que la quantité d’objets à gérer devient rapidement insurmontable. Cette surcharge est le fruit de trois forces : la société qui vous pousse à consommer, votre entourage, et vous-même. Mais il est important de noter que cette responsabilité ne vous incombe qu’en partie.

Prenons un exemple simple : combien d’entre nous n’ont-ils pas acheté un appareil ménager simplement parce qu’il était en promotion, pour le laisser ensuite prendre la poussière dans un placard ? Un robot de cuisine flambant neuf, acheté avec enthousiasme lors du Black Friday, mais qui, quelques mois plus tard, n’a servi qu’une ou deux fois. La société de consommation nous conditionne à penser que ces achats sont judicieux, même s’ils finissent par encombrer nos espaces de vie.

Les pièges de la consommation : promos et bonnes affaires

Les techniques de vente sont devenues très sophistiquées, rendant difficile la tâche de résister à la tentation. Voici deux des pièges les plus courants auxquels il est difficile d’échapper :

1. Le sentiment d’avoir fait une « bonne affaire »
Nous sommes tous, à un moment ou un autre, tombés dans ce piège. C’est le cas de nombreuses personnes qui achètent des articles simplement parce qu’ils sont en promotion. Prenons l’exemple de quelqu’un qui fait ses courses et tombe sur une mayonnaise grand format à moitié prix. Certes, le prix au litre est attractif, mais si cette personne vit seule, il y a de fortes chances qu’elle ne parvienne jamais à finir ce pot avant qu’il ne soit périmé. Résultat : l’économie initiale est en réalité une perte de temps, d’argent, et d’espace de stockage.

2. L’attrait des pourcentages de réduction
Un autre exemple fréquent concerne les achats de vêtements. Imaginez que vous soyez à la recherche d’une simple chemise à 100 euros. Cependant, juste à côté, se trouve un manteau de marque à 400 euros, soldé à 50 %. C’est tentant : on se dit que 200 euros pour un manteau qui valait 400, c’est une affaire. Mais était-il vraiment prévu dans votre budget ou même nécessaire ? Ce manteau finira probablement au fond d’un placard, aux côtés d’autres articles achetés pour leur prix attractif, mais qui ne seront que très peu portés.

Ces exemples montrent comment nous nous laissons piéger par les promotions et les pourcentages, sans toujours penser à l’utilité réelle de l’objet dans notre quotidien.

Contrôler le flux d’objets

Pensez à votre maison comme un réservoir au milieu d’une rivière. Les objets arrivent dans ce réservoir depuis l’amont. Vous, en tant que propriétaire de cette maison, vous êtes un poisson nageant au milieu de ce réservoir. Si vous ne contrôlez pas correctement le flux d’objets qui entre et sort, ce réservoir se remplit rapidement d’une vase stagnante, limitant vos mouvements et rendant votre vie quotidienne plus complexe.

Les objets nouveaux arrivent sans cesse, mais l’écluse à l’entrée – celle qui vous permet de dire « non » à certains achats ou objets – n’est pas toujours suffisamment fermée. D’un autre côté, l’écluse de sortie – celle qui devrait permettre aux objets inutiles de quitter votre espace de vie – reste souvent rouillée et bloquée par des sentiments comme le regret ou la culpabilité de jeter.

Prenons un exemple concret. Vous avez peut-être conservé des livres que vous n’avez jamais lus, pensant que vous aurez un jour le temps de les lire. Mais ils finissent par s’accumuler sur des étagères poussiéreuses. Laisser ces objets inutilisés dans votre maison équivaut à ne pas ouvrir l’écluse de sortie. Il en va de même pour les vêtements que vous ne portez plus, mais que vous gardez parce qu’ils ont été achetés avec enthousiasme, ou que vous avez peur de les regretter.

Les objets qui s’infiltrent sans qu’on les ait demandés

Au-delà des objets que vous achetez vous-même, il y a aussi tous ceux qui entrent dans votre maison sans que vous les ayez explicitement choisis. C’est ici que les cadeaux, les objets promotionnels et autres intrus s’infiltrent.

Voici quelques exemples :

Dans un contexte où les objets semblent arriver sans cesse, il est essentiel de trouver des moyens de limiter ce flux et d’apprendre à dire non, même aux cadeaux et aux objets offerts.

Se dégager l’encombrement

Comme évoqué plus haut avec l’analogie de la rivière, si les objets s’accumulent sans sortir, ils finissent par créer une « vase » qui vous empêche de vivre confortablement. Mais souvent, cette vase reste invisible. Pourquoi ? Parce que tant que vous ne remuez pas cette vase, elle reste au fond, masquée par une couche d’eau claire. Vous ne vous rendez donc pas toujours compte à quel point vous êtes encombré.

Un exemple fréquent survient lors des déménagements ou des grands nettoyages de printemps. Vous sortez les objets d’un placard et soudain, vous réalisez à quel point vous avez accumulé de choses inutiles au fil des années. Ce qui semblait bien rangé dans des tiroirs ou des boîtes ressort soudain et envahit toute la pièce. Vous pouvez avoir l’impression que la quantité d’objets a triplé, alors qu’ils étaient simplement cachés.

Cela peut être décourageant, surtout au début, mais c’est un passage obligé pour retrouver un espace de vie plus sain et dégagé.

La méthode « Danshari » : l’art de se délester

Pour faire face à ce problème d’accumulation, une méthode japonaise connue sous le nom de « Danshari » peut être d’une grande aide. Elle repose sur trois principes clés : refuser, jeter, et se détacher. C’est plus qu’une simple technique de rangement, c’est une philosophie qui vous aide à gérer votre rapport aux objets.

  1. Refuser (Dan)
    La première étape consiste à apprendre à dire non aux objets avant même qu’ils n’entrent dans votre maison. Cela signifie éviter les achats impulsifs, dire non aux cadeaux inutiles, et refuser d’accepter les objets promotionnels qui finiront par encombrer vos espaces.

Par exemple, lors d’un salon professionnel, il est fréquent de recevoir des stylos, des blocs-notes ou d’autres objets promotionnels. Si vous n’en avez pas besoin, il est tout à fait acceptable de refuser poliment ces objets.

  1. Jeter (Sha)
    La deuxième étape est de se débarrasser des objets qui encombrent déjà votre maison. Jeter ne signifie pas toujours mettre à la poubelle, vous pouvez aussi donner ou recycler. L’objectif est de ne garder que ce qui vous est réellement utile ou ce qui vous procure de la joie.

Prenons l’exemple d’une vieille machine à café, remplacée par un modèle plus récent. Au lieu de la laisser occuper de la place dans un placard, il serait plus judicieux de la donner à une personne qui en a besoin ou de la vendre.

  1. Se détacher (Ri)
    Enfin, il est important de se détacher émotionnellement des objets. Cela signifie ne pas être prisonnier du sentiment de culpabilité ou du besoin de tout conserver « au cas où ». Le but est de comprendre que les objets ne définissent pas votre bonheur et que vivre avec moins peut, en fait, être source de plus de liberté et de sérénité.

Les bienfaits d’un espace dégagé

Une fois que vous commencez à appliquer ces principes et à libérer votre espace, vous en ressentirez rapidement les bienfaits. Un espace épuré est non seulement plus agréable à l’œil, mais il a aussi des effets positifs sur le bien-être mental. Vous vous sentirez moins stressé, plus léger, et davantage en contrôle de votre environnement.

En fin de compte, garder une maison rangée et organisée demande de la discipline, mais avec la bonne approche, cela devient bien plus facile. Le tri et le désencombrement ne sont pas des tâches à accomplir une fois pour toutes, mais un processus continu qui permet de maintenir un espace de vie harmonieux.

La surcharge d’objets dans nos vies est un phénomène courant et souvent inévitable dans notre société moderne.

Cependant, il est possible de reprendre le contrôle en comprenant d’où vient ce déluge et en adoptant des stratégies pour gérer l’entrée et la sortie des objets. En appliquant des méthodes comme le Danshari et en prenant conscience de vos habitudes de consommation, vous pourrez transformer votre maison en un espace agréable, serein et fonctionnel.

Ainsi, en développant une meilleure relation avec les objets, non seulement vous allégerez votre espace physique, mais aussi votre esprit.

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