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Veja, la basket équitable 

Veja est une marque de baskets française créée en 2005.

Elle a été fondée avec des principes et des valeurs de développement durable. Elle produit des chaussures éco responsables. Pour moi c’est un modèle d’entrepreneuriat, c’est pourquoi je me suis dit que pour ces raisons, il fallait que j’y consacre quelques lignes ici.

Veja n’a pas été crée pas dans l’optique de faire de l’argent. 

Bien sûr pour survivre, cela est nécessaire, mais le but premier de cette entreprise française, c’est de faire les choses différemment et de contribuer à améliorer le monde dans lequel on vit.

Vera c’est d’abord une histoire d’amitié : celle de François-Ghislain Morillion et de Sébastien Kopp.

Diplômés en management et sensibles à l’écologie, ils travaillaient alors dans des banques d’affaires aux États-Unis. Bien qu’une carrière prometteuse les attendaient, les deux jeunes diplômés réalisent que la vie qu’ils sont en train de se construire n’est pas en adéquation avec leurs valeurs, et qu’ils n’ont pas vraiment envie de devenir leur N+1. Partant de ce constat, les deux amis proposent à des multinationales de partir aux 4 coins de la planète pour d’auditer leurs investissements en matière de développement durable, afin de les conseiller sur le sujet. Ils arrivent à en convaincre un certain nombre, et partent visiter les 4 coins du globe.

Pendant cette année de vadrouille, ils découvrent les rouages de notre système mondialisé.

La plupart de projets qu’ils visitent ne sont pas si convaincants que ça. De plus, en découvrant des usines de production chinoises, ainsi que leurs employés, ils prennent réellement conscience des conditions dans lesquelles ils travaillent. Au cours de cette année de vagadobadage ils rencontrent Tristan Lecomte, le fondateur d’Alter Éco, une des premières marques françaises labellisées « commerce équitable ». Cette découverte leur prouve qu’il est encore possible de produire de façon équitable.

Suite à cette année d’audiences, ils auraient pu choisir de retrouver leurs vies de salariés, mais Sébastien Kopp et François Ghislain Morillion ont décidé de tenter pendant quelques mois, de fonder une marque de baskets…

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Pour mettre au point ces fameuses baskets, les deux jeunes entrepreneurs décident de partir au Brésil pour trouver les matières premières et les fournisseurs avec lesquels ils vont travailler par la suite. Une fois sur place, ils rencontrent des producteurs et se rendent dans des usines. Le tout sans avoir fait aucune école, de design ou de stylisme. Sur place, ils font modéliser plusieurs prototypes, dans un processus itératif. (C’est à dire jusqu’à en trouver un satisfaisant.) Une fois le modèle défini, Sébastien Kopp et François Ghislain Morillion rentrent en France avec pour objectifs de séduire clients, investisseurs & banques.

Ils leur expliquent les bases de leur projet, et se montrent une fois de plus convaincant.

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© Corentin Fohlen

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Pourquoi Veja séduit autant et immédiatement les gens? C’est une marque bâtie sur de vraies valeurs :

La marque s’est développée en opposition au modèle économique traditionnel de son secteur d’activité. Dans le domaine des baskets, ou plus largement de l’industrie textile, l’essentiel de la valeur aux yeux du client est fondé sur le marketing et la communication.

À l’inverse de cette stratégie, Veja a choisi de ne faire aucune publicité :

Dans l’industrie traditionnelle la pub, la com, et le marketing représentent jusqu’à 70 % du prix de vente du produit. Alors l’idée de Sébastien Kopp et François Ghislain Morillion c’est d’éliminer les coûts liés à la publicité pour pouvoir les réinjecter ailleurs. Ainsi, en éliminant les coûts associés à ces activités, la marque les a reportés sur l’achat des matières premières et sures équitable, écologique et équitable.

Leurs baskets bio sont ainsi faites à partir de coton naturel. Il provient d’une coopérative de l’aride Nordeste brésilien, qui cultive sans engrais ni engins motorisés. Tandis que pour le caoutchouc des semelles, la marque fait appel à des saigneurs d’hévéas amazoniens. L’Amazonie est le seul endroit au monde où les hévéas (arbres à caoutchouc) poussent à l’état sauvage. Enfin, une convention a été passée avec des tanneurs de cuir. Ils travaillent le cuir de façon traditionnelle, sans utiliser de chrome, à la place ils travaillent avec des extraits végétaux comme l’acacia.

Pour Sébastien Kopp et François Ghislain Morillion, il n’y a qu’une seule façon de sauver l’Amazonie : il faut la rendre économiquement rentable: s’il est plus rentable économiquement d’abattre la forêt, alors elle sera abattue. Afin d’éviter la déforestation, Veja utilise les ressources offerte par l’Amazonie. Et en achetant le caoutchouc issu des hévéas assez cher, Veja protège une partie de la forêt. En effet, autour des zones dans lesquels Veja travaille, ce sont les zones dans lesquelles il y a le moins de déforestation. Après à l’échelle d’Amazonie c’est peu, car Veja occupe qu’une toute petite partie de l’Amazonie. Alors ce n’est pas Veja qui va sauver la forêt amazonienne, mais disons que pour un temps, elle évite la déforestation sur quelques milliers d’hectares et pour Sebastien Kopp et François Ghislain Morillion, c’est déjà superbe.

Après plus de dix années d’existence, VEJA a fondé une relation de confiance autant avec ces collaborateurs qu’avec ces clients.

En effet, VEJA est 100 % transparent.

Sur leur site, ils avouent ne pas être parfaits, mais ils sont 100 % transparents. Et c’est agréable de voir tant d’honnêteté.

Le projet « agroécologique » de Veja se double d’un volet social : rémunérer équitablement les travailleurs engagés dans la production de baskets. (…)

En bout de chaîne, les Veja sont surtout des baskets au design et aux coloris ultramode. Et si elles ne coûtent pas plus cher que les autres, c’est simplement parce qu’elles se vendent sans publicité.

Le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux font le boulot. Là est la différence! Pour les autres marques, la part de la pub et du marketing dans le prix de revient représente jusqu’à vingt fois le coût de fabrication.

Voici les 5 choses à retenir de l’histoire entrepreneuriale de Sébastien Kopp et François Ghislain Morillion :

1 / La première chose à retenir c’est  de réaliser ce qui nous tient vraiment à cœur :

Dans la vie il faut faire ce qui nous plait réellement et s’en donner les moyens.

2 / Pas besoin d’investir des centaines de dollars dans la com’ si le produit le fait pour nous : 

Veja touche et arrive à convaincre les consommateurs. Et cela non pas grâce à une stratégie de story telling bien rodée mais grâce à une histoire réelle et sincère.

3 / Ensuite, il est encore possible de faire du business sans faire de compromis sur ces valeurs :

C’est jouable, à condition de se déplacer et d’aller sourcer soi-même ces fournisseurs.

4 / Être le plus transparent possible ça paye :

Être intraitable sur l’éthique et la transparence de chaque maillon de la chaîne sans relâche tout en augmentant ses ventes, c’est possible.

5 / Enfin, parfois la stratégie sur le long terme est la plus gratifiante : 

Grandir doucement, mais sûrement pour vendre plusieurs centaines de milliers de chaussures par an, tout en gardant 100 % du capital à deux pour éviter les pressions inutiles, c’est exaltant.

 

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J’espère que vous avez aimé cet article, puis qu’éventuellement ça vous encouragera à acheter autre chose que des Stan Smith ! 😉

Rassurez-vous je n’ai rien contre Adidas, et même je souligne leurs efforts, et leurs innovations écologiquement engagées. Vous pouvez consulter les articles que je leur ai consacré ici ou ici !

Vous avez j’adore la mode responsable, je vous ai ainsi déjà parlé d’Ekyog, d’Odelayo, d’Audvik, de Kinsu, de Qéiko, ou de Vymoo, et à travers ce blog je m’éfforce de montrer qu’il est possible d’acheter mieux, sans forcément compromettre le style. Je me demandais si par hasard vous aviez de belles adresses à me faire découvrir …? Si c’est le cas n’hésitez pas à me les partager en commentaire, je suis toujours avide de belles nouveautés sympa !