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Prendre un congé sabbatique, pour rester inspiré !

Je suis une grande admiratrice de Stephan Sagmeister… J’admire autant son travail que sa philosophie. Mais peut-on vraiment dissocier les deux? Je ne pense pas!

Si vous connaissez son travail, mais pas son mode de fonctionnement je vous conseille vivement d’écouter sa conférence Design & HappinessCe designer touche-à-tout place la recherche du bonheur au cœur de son travail et ça se ressent! Ses œuvres sont souvent teintées d’humour et d’autodérision. Mais il semblerait que cette petite touche soit savamment cultivée et entretenue.

En effet, afin de pouvoir prendre du recul, de la distance et de pouvoir se re-inventer Stefan Sagmeister prend une année de pause tous les sept ans.

Tous les sept ans, il ferme l’agence, afin d’entreprendre des projets plus expérimentaux. Vous savez le genre de projets, que l’on traîne dans nos un coin de notre tête où sur un bout de carnet, mais qui ne voient jamais le jour, car ils sont parfois difficiles à accomplir pendant une année classique de travail.

La première fois que Stefan Sagmeister a décidé de fermer son studio, c’était en 2000. Ça à l’air beau, sur le papier mais fermer complètement son studio pendant une période aussi longue n’est pas si facile, que ça peut en avoir l’air…

Fermer son studio cela demande beaucoup de courage et de détermination :

En effet fermer son studio pendant ça peut entraîner la perte de clients fidèles mais aussi encore la perte d’opportunités majeures. Pour se résigner à fermer, il faut voir plus loin et considérer les opportunités que cela peut nous offrir. En fait c’est comme monter une société, lorsqu’on démissionne d’un emploi salarié, on perd quelques conditions comme un salaire fixe… mais on retrouve d’autres avantages. Et bien c’est similaire, pour fermer son studio il faut considérer non pas les opportunités que l’on perd, mais celles qui s’offrent à nous.

On en rêve tous, de prendre une année entière consacrée à nos projets, et bien lui le fait. Et il va même jusqu’à nous décrire à quel point, c’est un moment merveilleux et très énergique.

 

Prendre une année de congé sabbatique permet de se ressourcer et de s’inspirer :

Comme tout créatif, on a une patte un style qui nous appartient, mais parfois, les mêmes idées reviennent… Et comme elles ont bien fonctionné une première fois, il arrive que l’on adapte le concept, mais cela est lassant. Pour Stefan Sagmeister, le meilleur moyen pour éviter la lassitude c’est de sortir de sa zone de confort et de sa routine, en prenant des congés.

Cette idée du congé sabbatique lui a été inspirée par le mythique cuisinier catalan de Ferran Adrià. Son restaurant est fermé six mois par an pour permettre au chef de se livrer en toute tranquillité à ses expériences culinaires.

Je crois que cette idée du congé sabbatique devient de plus en plus nécessaire à nos vies modernes.

Nos rythmes de travail sont parfois devenus si intenses, les frontières entre vie pro et vie perso si floues, le souci de productivité si prégnant, que quelques périodes de ruptures sont les bienvenues pour retrouver un équilibre intérieur.

L’année sabbatique pour Stefan Sagmeister c’est réellement un rendez-vous!

En effet, il ne conçoit pas la vie professionnelle comme tout le monde. Pour nous, la vie est séparée en parties bien distinctes. La première partie dure environ 25 ans. Elle est consacrée à l’apprentissage. La seconde et bien plus longue, elle dure environ 40 ans, elle est consacrée au travail. Enfin la dernière, est à durée variable, mais elle dure environ 15 ans et elle consacrée à la retraite. Je ne sais pas si Stéphane Sagmeister envisage de mourir jeune, mais en tout cas il a décidé de ne pas attendre sagement comme tout le monde ces 65 ans pour prendre sa retraite. En effet, il a décidé d’intercaler ces années de retraites au milieu de ces années de travail.

Ainsi tous les 7 ans Stefan Sagmeister prend une année de sabbatique. 

Il a passé son premier congé aux États-Unis. Mais pour son second, il a choisi une destination plus exotique, qu’il connaissait moins, il est donc parti à Bali. Durant cette seconde année sabbatique, Stefan Sagmeister questionne la pratique du design graphique.

 

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De ce questionnement est né un journal rassemblant aujourd’hui une vingtaine de maximes, réunies sous le titre Things I have learned in my life so far  

–  Complaining is silly. Either act or forget.
–  Thinking life will be better in the future is stupid, I have to live now.
–  Being not truthful works against me.
–  Helping other people helps me.
–  Organizing a charity group is surprisingly easy.
–  Everything I do always comes back to me.
–  Drugs feel great in the beginning and become a drag later on.
–  Over time I get used to everything and start taking it for granted.
–  Money does not make me happy.
–  Traveling alone is helpful for a new perspective on life.
–  Assuming is stifling.
–  Keeping a diary supports my personal development.
– Trying to look good limits my life.
– Worrying solves nothing.
– Material luxuries are best enjoyed in small doses.
– Having guts always works out for me.
– Whatever I want to explore professionally, it’s best to try it out for myself first.
– Thinking about ideas and content freely–with the deadline far away.
– Working without interruption on a single project.
– Using a wide variety of tools and techniques.
– Traveling to new places.
– Working on projects that matter to me.
– Having things come back from the printer done well.

 

 Soit en français : Les choses que m’a apprises la vie jusqu’à présent  

– Se plaindre est idiot. Il faut agir ou oublier.
– Penser que la vie sera mieux dans le futur est stupide, il faut vivre maintenant.
– Ne pas être sincère ça se retourne contre moi.
– Aider les autres m’aide moi-même.
– Créer une organisation caritative est étonnamment facile.
– Tout ce que je fais provoque toujours un retour.
– Les drogues sont toujours géniales au début et deviennent des putes par la suite.
– Avec le temps, je m’habitue à toutes choses et commence à les tenir pour acquis.
– Ce n’est pas l’argent qui me rendra heureux.
– Voyager seul est bénéfique pour s’ouvrir de nouvelles perspectives de vie.
– Supposer est étouffant.
– Tenir un journal de bord soutient mon développement personnel.
– Essayer de bien paraître limite ma vie.
– S’inquiéter ne résout rien.
– Le luxe s’apprécie mieux à petites doses.
– Avoir des couilles travaille toujours pour moi.
– Quoi que je veuille explorer professionnellement, il est mieux de l’essayer pour moi même d’abord.
– Penser les idées et le contenu librement, avec des délais lointains.
– Travailler sans interruption sur un seul projet.
– Utiliser une large variété d’outils et de techniques.
– Voyager dans de nouveaux endroits.
– Travailler sur des projets qui comptent pour moi.
– Avoir des choses qui reviennent bien faîtes de chez l’imprimeur.

 

Stefan Sagmeister prouve que ce moment privilégié permet de developper de nouvelles idées ainsi que de revenir plus motivé. Alors que les trous au sein des CV font toujours tâche, Stéphane lui y voit une belle illustration. Pour lui c’est un moyen idéal, pour enrichir sa vision des choses du monde.

Parmi les beaux exemples de break il y a aussi celui de la blogueuse et entrepreneuse Josée-Anne Sarazin-Côté. Elle est partie au Nicaragua, pour surfer et pour prendre des vacances. Finalement au cours de ce voyage elle a rencontré un amoureux et s’est révélé professionnellement.

Certains d’entre vous ont déjà pris des breaks ? Quelles sont vos expériences ?