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Une mode traçable et transparente, ça signifie quoi?

La transparence signifie une divulgation publique de données et d’informations crédibles, complètes sur les marques et leurs chaînes d’approvisionnement. Cela signifie avoir des information détaillées sur les pratiques commerciales ainsi que sur les impacts de ces pratiques sur les travailleurs, les communautés environnantes et l’environnement. Une plus grande transparence dans l’industrie de la mode signifie divulguer et rendre publique des relations avec les fournisseurs. Cela signifie aussi dévoiler les politiques et procédures sociale et environnementale des entreprises, de leurs buts et objectives, de leurs performances et de leurs progrès.

La transparence ne consiste pas seulement à partager les bonnes histoires.

La transparence n’est pas synonyme de storytelling ou de marketing. Le but n’est pas divulguer que les fournisseurs conformes et performants. Il s’agit de présenter un tableau complet de la chaîne d’approvisionnement. L’idée de c’est de présenter la situation telle que est actuellement. Avec des forces et des faiblesses. Rendre public cette information, peut permettre de faire un examen plus approfondi et d’aider à accélérer les processus d’amélioration.

Ce type de transparence exige que les marques et les détaillants sachent exactement qui fabrique les produits qu’ils vendent.

Ce n’est pas toujours le cas dans l’industrie de la mode. Parfois certaines marques ignorent quelles sont les entreprises qui fabriquent les vêtements qu’elles commercialisent. (J’en parle d’ailleurs dans cet article : Pour plus de transparence dans l’industrie de la mode).

Ainsi pour être capable d’être transparent, il faut être capable d’affirmer qui a cousu ce vêtement, jusqu’à celui qui a teint le tissu en passant par celui qui a cultivé le coton.

Et, ce qui est crucial, c’est que les marques soient en mesure de retracer le parcours de leurs produits, de la commercialisation, jusqu’au stade de la matière première.

Il est important que cette information puisse être accessible publiquement. L’accès à l’information constitue également   un petit  pas vers une plus grande transparence et une plus grande responsabilisation.

La transparence n’est pas une divulgation sélective à des tiers.

Certaines enseigne choisissent de divulguer des informations sur la chaîne d’approvisionnement à des personnes ou des groupes de personnes. Elle divulguent les informations à des ONG ou des syndicats sélectionnés. Mais tous les consommateurs devraient pouvoir accès à cette information. De la même façon que dans l’industrie agroalimentaire, on peut savoir si notre tomate vient du Québec, ou du Mexique. On devrait savoir par quel pays notre t-shirt à transité. L’information communiquée sur l’étiquette est très partielle. Ainsi elle ne reflète pas vraiment le parcours du vêtement. À défaut de pouvoir tout inscrire et tout lire sur l’étiquette, l’information doit être disponible et accessible par tous.

D’ailleurs je vous parle un peu plus en détails de la problématique de l’étiquetage lacunaire des vêtements dans cet article : Des produits toxiques dans nos vêtements?

Des incidents liés à la santé et à la sécurité, et même des décès continuent de se produire dans l’industrie.

Ainsi, la transparence n’est pas une fin en soi.

La transparence est seulement un outil. Elle ne suffit pas à elle seule à résoudre les problèmes de l’industrie. Mais la transparence est une première étape nécessaire vers un changement systémique plus large.

L’industrie de la mode dans son ensemble a besoin d’un changement de paradigme radical.

Il faut changer la façon dont la plupart des vêtements sont fabriqués. Mais il faut également la façon dont les vêtements sont consommés. Et cela passe entre autre par davantage de transparence.

 

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Pour plus de transparence dans l’industrie de la mode

Pourquoi une plus grande transparence est importante pour l’industrie de la mode?

Lorsque le bâtiment du Rana Plaza s’est effondré il y a 6 ans au Bangladesh, tuant et blessant des milliers de travailleurs de l’habillement, les gens ont dû creuser dans les décombres. Les décombres ont été fouillés tout d’abord pour tenter de secourir les victimes ensevelies. Mais également pour prouver la responsabilité de certaines entreprises. En effet, c’est grâce à la présence d’étiquettes de vêtements sur les lieux, que certaines marques ont découvert qu’elles étaient liées à la catastrophe. Dans certains cas, il a fallu des semaines aux marques et aux détaillants pour déterminer pourquoi leurs étiquettes se trouvaient parmi les ruines et quels types d’accords d’achat ils avaient avec ces fournisseurs. Certaines de marques de vêtements ignoraient que leurs produits y étaient fabriqués dans les usines de Rana Plaza .

La grande majorité des marques de mode et des détaillants d’aujourd’hui ne sont pas propriétaires de leurs installations de fabrication.

Ainsi cela rend difficile la surveillance ou le contrôle des conditions de travail dans la chaîne d’approvisionnement hautement mondialisée.

Cela peut également  parfois servir d’excuse aux marques.

En effet, le fait que ce ne soit pas leur nom, leur permet en partie de se soustraire à leur responsabilité. Cela s’avère utile en cas d’accidents, ou des pratiques inopportunes.

Les marques et les détaillants peuvent travailler avec des centaines, voire des milliers d’usines à tout moment. Pendant le processus de fabrication, nos vêtements sont touchés par de nombreuses paires de mains avant même qu’ils n’arrivent en boutique ou, de plus en plus, sur les sites de vente en ligne.

Une marque peut passer une commande auprès d’un seul fournisseur, qui séparer la commande et sous-traite le travail à d’autres usines.

Cela se produit régulièrement dans l’ensemble de l’industrie. C’est pourquoi il est extrêmement difficile de surveiller les pratiques des géants de l’industrie textile.

La sous-traitance est parfois non autorisée. Ainsi cela rend les travailleurs invisibles dans la chaîne d’approvisionnement. Dans ce cas là les risques de violation des droits de l’homme sont souvent plus élevé. Le manque de transparence a coûté des vies.

Après la catastrophe du Rana Plaza, il est devenu évident que l’industrie de la mode avait besoin de changement.

Depuis l’effondrement du Rana Plaza certaines choses ont changées.

De nombreuses usines ont été modernisées surtout au Bangladesh.

Cependant, il n’y a pas eu assez de changements dans les chaînes d’approvisionnement mondiales de la mode. Et les pratiques commerciales de l’ensemble de l’industrie sont encore très secrètes. En effet il est encore extrêmement difficile, d’obtenir des réponses sur la provenance de nos vêtements. Il est quasi impossible, pour un consommateur de savoir où ses vêtements sont fabriqués, par qui et dans quelles conditions. Ainsi cela signifie qu’il est extrêmement difficile de connaître les impacts réels, tant positifs que négatifs, de nos achats de vêtements sur la vie des gens et sur l’environnement.

Jamais plus une tragédie comme celle de Rana Plaza ne devrait se produire…

Pourtant les incendies d’usine, les accidents de sécurité et les bâtiments défectueux… font partie de la vie quotidienne des ouvriers textiles. Les personnes qui fabriquent nos vêtements subissent la pollution et les déchets créés par l’industrie.

Et le fait de demander davantage de transparence constitue le premier pas vers le changement.

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Rana Plaza et après?

La violence de cette catastrophe n’a pas été passée sous silence. Un immeuble qui s’effondre et qui tue 1135 travailleurs du textile et en blesse 2000. Ça fait un peu tache dans le secteur de la mode.

Un meurtre pour assurer des profits au maximum aux plus grandes marques de textile. Un meurtre à cause du mépris le plus total des règles élémentaires de sécurité et le refus d’appliquer les conventions de I’OlT.

Suite à cette catastrophe, les médias ont amplement relayé cet accident. Mais nous, consommateurs nous nous sommes brièvement émus.

Cependant, rien ne semble avoir changer dans notre façon de consommer la mode.

Les grandes enseignes continuent leurs manèges et continuent à faire du profit sur le dos de la santé des travailleurs et de planète.

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Alors pour commémorer le triste anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza dans la capitale du Bangladesh, j’aimerais rappeler que cet événement est le fruit de la  volonté des entreprises :

— de faire dans l’urgence des collections, sans tenir compte de la capacité de production;

— de l’indifférence d’assurer  conditions de travail décentes à ceux qui contribuent à leur succès;

—de faire fabriquer à des coûts salariaux dérisoires;

—de gagner la course au profit en achetant des produits le moins cher possible et en les revendant à de faibles prix et malgré tout avec une marge confortable.

Cette volonté de profit, toujours plus grand, conduit à la surconsommation et à la surpollution.

Mais si les mille victimes du Rana Plaza ont hélas eu les faveurs de l’actualité, il n’en va pas de même de celles qui meurent quotidiennement et à petit feu dans l’indifférence générale. Les employés de l’industrie textile travaillent chaque jour au péril de leur santé et de leur vie. Pour la confection de nos vêtements, ils utilisent de produits extrêmement dangereux qui ruinent leur santé.

Combien de travailleurs d’Asie meurent à petit feu parce qu’ils sont exposés à des produits nocifs et interdits?

Alors oui l’Asie c’est loin. En effet, ça ne se passe pas devant notre porte. Alors on ferme les yeux. Pourtant il s’agit des habits qui peuplent nos garde-robes. On continue d’acheter comme si nous étions insensibles au travail forcé d’enfant mineur.  On continue de se procurer des habits comme si nous étions  impassibles face à l’anéantissement de la santé des travailleurs. Les bas prix est-ce vraiment la seule chose à laquelle on souhaite porter de l’intérêt?

On dirait bien que oui. On préfère faire l’autruche, et faire semblant de ne pas voir, de ne jamais avoir entendu parler de toutes ces polémiques et histoires dérangeantes…

Cependant l’industrie textile est encore est là… Et trop peu de choses ont réellement changé.

Alors certes la mort au compte goutte des travailleurs de l’industrie textile, c’est moins spectaculaire que l’effondrement du Rana Plaza.

rana-plaza-2013-2019-6-ans-apres-Qu'attendons-nous-pour-prendre-des-décisions-a-la-hauteur-de-nos-convictions

Mais qu’attendons-nous pour prendre des décisions à la hauteur de nos convictions?

 

univers fin, sensible et délicat

H&M accusée de brûler des tonnes de vêtements invendus

L’enseigne affiche depuis des années une politique de développement durable, mais parallèlement à ce greenwashing marketing, la marque de vêtements H&M est accusée d’incinérer des tonnes de vêtements neufs invendus !

Voilà qui fait mauvais genre pour cette enseigne! Bien que H&M se targue de promouvoir une économie durable, l’enseigne se fait rattraper par ces pratiques ! En effet, malgré ces gros investissements en marketing, afin de promouvoir ces collections « conscious » l’enseigne est une fois de plus, au coeur d’un nouvel scandale ! Mais, cette erreur de parcours n’a rien d’anecdotique… Cela montre une fois de plus – encore, à quel point le système de la fast fashion est basé sur le gaspillage.

D’après l’enquête menée par les journalistes danois de l’émission de télévision Opération X, l’enseigne aurait brûlé 60 tonnes de vêtements invendus depuis 2013. Les vêtements incinérés seraient neufs, et même encore étiquetés ! De quoi avoir peur, surtout quand on connait les conditions de fabrication de ces vêtements, au cycle de vie inexistant.

Cependant, face à ces déclarations chocs, H&M a nié détruire des vêtements en parfait état.

En effet, afin d’étouffer la polémique, l’équipe de relations publiques de H&M a publié un communiqué. Dans celui-ci l’enseigne reconnait avoir eu recours à cette pratique. Seulement pour se dédouaner, la marque a affirmé et a justifié cette pratique, par des « défauts de fabrication ». À en croire l’enseigne, les produits incinérés seraient « uniquement ceux qui ne remplissaient pas les règles de sécurité ». L’enseigne aurait alors bruler des vêtements qui pouvaient en raison de composés chimiques s’avérer potentiellement dangereux.

Cependant, alors que le géant de la mode a qualifié ces pratiques « d’absolu recours », les journalistes ont mené une seconde enquête, afin de vérifier les affirmations du géant de la fast-fashion.

Les journalistes de Operation X ont alors envoyé des habits incinérés à un laboratoire indépendant de les tester. Cette enquête complémentaire a révélé  qu’aucun produit chimique ni taux d’humidité anormal n’a été détecté.

Ce qu’il faut retenir de toute cette histoire :

H&M dispose d’un modèle de production de et consommation insoutenable et non responsable :

Le modèle économique d’une telle enseigne — celui qu’on appelle « fast fashion » — est basé sur des prix bas et un renouvellement permanent des collections, pour nous inciter à acheter toujours plus. Avec le succès d’H&M ou d’autres comme Zara ou Primark, la production de vêtements a doublé entre 2000 et 2014. Dans le passé, les détaillants ne produisaient que 2 collections par an, puis s’est passé à 4. Puis à 8. Maintenant les enseignes de la fast-fashion produisent près de 16 collections par an. Et les nouveautés arrivent en boutiques quasi quotidiennement.

Mes ces derniers, auront beau à coups de campagnes inviter leurs clients à recycler, leurs vêtements, le modèle économique de ces entreprises n’est pas durable. Il est basé sur un modèle de gaspillage. Ce modèle économique a de lourdes conséquences. En bout de ligne, on gaspille les ressources de la planète. Et on néglige la vie et la santé des ouvriers.

Personnellement, suite à la tragédie de l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza au Bangladesh en 2013, j’ai changé ma façon d’acheter.

Ce joli manteau ou ces jolies chaussettes ne devraient pas coûter la vie ou les droits d’un autre être humains.

Ce gaspillage massif prouve que rien n’a vraiment changé dans le modèle économique et social de cette entreprise.

Plutôt que de faire dons de ces habits, à un orphelinat, à un camp de réfugiés, ou à je ne sais quel autre organisme, l’enseigne privilégie l’incinération à grande échelle. Je trouve cela tout simplement honteux et scandaleux.

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Le renouvellement de l’accord Bangladesh

Bonne nouvelle pour l’industrie textile : l’Accord Bangladesh a été renouvelé :

À Paris, le 29 juin 2017, les grandes marques de l’industrie textile ont procédé au renouvellement de « l’accord Bangladesh ». L’accord Bangladesh est un accord mondial qui a pour but de renforcer la sécurité dans les usines textiles. Le premier accord avait été été signé en en 2013. Il avait été conclu suite à l’effondrement de l’immeuble du Rana Plazza. Ce drame a coûté la vie à plus de mille ouvriers bengalis.

La catastrophe du Rana Plaza est l’une des pires catastrophes industrielles survenues ces dernières années.

En effet, par cette tragédie, l’effondrement du Rana Plaza est devenu le symbole des dérives de la mondialisation et du fast-fashion.

L’accord qui avait précédemment été signé arrivait à échéance en 2018. Désormais il a donc été renouvelé pour trois ans, donc jusqu’en 2021.

L’« Accord Bangladesh » porte sur les mesures de sécurité des bâtiments et usines du Bangladesh.

C’est un accord qui est juridiquement contraignant. Il a été conclu par les fédérations syndicales internationales industrielles, par plusieurs syndicats du Bangladesh, et par les enseignes internationales qui délocalisent une partie de la confection au Bangladesh. Il a été rejoint par des ONG internationales cautionnent l’accord, parmi lesquelles  Clean Clothes Campaign (Campagne pour des vêtements propres), l’International Rights Labour Forum(Forum international pour les droits du travail)Maquila Solidarity Network(le Réseau de solidarité Maquila.) et Worker Rights Consortium(le Consortium pour les droits des travailleurs).

Enfin l’Organisation internationale du travail (OIT) en assure la présidence indépendante.

La finalité de l’Accord est la mise en place de mesures concernant la santé et la sécurité des travailleurs du secteur de la confection et du prêt-à-porter au Bangladesh.

Au total cet accord regroupe environ 200 les entreprises internationales. Il concerne 160 usines et protège plus de 2 millions de travailleurs.

renouvellement-accord-bangladesh-resultats-de-recherche-effondrement-rana-plaza-Final Embrace: L'effondrement de l'usine de vêtement du Rana Plaza au Bangladesh. PHOTO TASLIMA AKHTER

Final Embrace: L’effondrement de l’usine de vêtement du Rana Plaza au Bangladesh.
PHOTO TASLIMA AKHTER

L’Accord Bangladesh est constitué de six points essentiels :

❚  Les enseignes doivent assurer un environnement de travail sûr dans le secteur du prêt-à-porter.

❚ Un programme d’inspection indépendant a été mis en place, afin de contrôler que les mesures de sécurité soient respectées.

❚ La divulgation des rapports d’inspection et des plans d’action corrective est publique. Tout le monde peut ainsi y avoir accès.

❚ Les enseignes signataires s’engagent à assurer la disponibilité de fonds suffisants pour les mesures de réparation et pour le maintien des relations d’externalisation.

❚ L’élection démocratique de commissions santé et sécurité dans toutes les usines, chargées d’identifier et de corriger les risques à la santé et à la sécurité.

❚ Le renforcement du pouvoir des travailleurs, par le biais d’un programme de formation étendu, d’un mécanisme de réclamations et du droit de refuser un travail dangereux.

Je crois que la mise en place genre de mesures contraignantes est fondamental :

Notamment quand on constate que des compagnies comme H&M ont des résultats financiers fulgurants, qu’elle a le luxe, de lancer une nouvelle enseigne, mais que par ailleurs elle des retards dans les rénovations des usines et la mise aux normes de leurs fournisseurs actuels.  Ainsi, je m’interroge grandement sur le sens des priorités de ce genre d’enseigne… En effet,  Clean Clothes Campaign, l’International Rights Labour ForumMaquila Solidarity Network et Worker Rights Consortium rapportent que les usines du groupe H&M qui se décrivent eux-mêmes comme étant « les fournisseurs ayant les meilleures performances dans tous les domaines« , sont loin de respecter leur engagements rendus obligatoires par les accords Bangladesh.

 

Suite à un événement et une tragédie de telle ampleur, il est évident que; la sécurisation des usines de confection du pays est fondamentale afin que d’autres tragédies n’arrivent pas.

Cependant il est aussi essentiel d’indemniser les victimes.

Le laspe de temps entre l’incident et l’indemnisation des victimes a duré plus de deux ans. Demander à des familles qui ont tout perdus, d’attendre deux ans c’est bien trop long! Du jour au lendemain, certaines ont perdu des membres de la famille, d’autres leur capacité à travailler… Les laisser dans l’attente est inadmissible.

Le fond d’indemnisation devrait être obligatoire et il devrait y avoir une date butoir imposée.

Et pendant que les victimes restent dans l’attente, les compagnies millionnaires qui employaient les victimes pour des salaires misérables, dans des usines précaires, ont pris plus de deux années pour parvenir à réunir à elles toutes 30 millions de dollars au lieu des 74,57 millions comme l’avait conseillé l’organisme indépendant.

Pourquoi le fond d’indemnisation n’a pas attenint les 74,57 millions de dollars ?

Le fond mis en place était basé sur des contributions volontaires :

Or, dédommager les victimes lorsqu’on les fait travailler dans des lieux insécures, cela ne devrait pas être à leur bon vouloir des entreprises de payer ou non. Sachant que des consignes d’évacuation avaient été données après l’apparition de fissures, et avaient été ignorées elles sont responsables de cet accident.

Et quand on commet, une faute ou une erreur et bien on paye pour!

Mais certaines entreprises se sont senties peu concernées par cet incident.

Benetton avait d’ailleurs refusé de participer à ce fond. C’est seulement suite à une campagne de pression internationale que l’enseigne a finalement versé 1 million de dollars, alors que sa contribution estimée était à 5 millions de dollars.
À cause de sociétés radines, avares et peu concernées, l’indemnisation des victimes a eu plus de deux ans après le drame.

De plus, même si une indemnisation ne sera jamais réellement à la hauteur des dommages subis, je pense de mon point de vue personnel qu’elles sont relativement faibles. Aucun Occidental n’aurait accepté de percevoir si peu.
En effet, après deux ans de mobilisation internationale, le « Rana Plaza Donors Trust Fund » a atteint les 30 millions de dollars. Cela a permis de dédommager environ 5000 familles victimes. Ainsi les personnes qui avaient posé une plainte suite à un décès ont perçu 11 500 €, et pour les personnes qui ont été blessées 1200 euros. Lorsqu’on sait que les victimes travaillaient dans un lieu au sein duquel un avis d’évacuation avait était donné je trouve ça scandaleux.

Bref,  je crois que cette catastrophe a eu 1 impact « positif »! Elle a été médiatisé et à peut-être contribué à ouvrir les yeux à quelques consommateurs des pays occidentaux.

Personnellement, depuis cet événement j’ai banni de ma consommation les vêtements de certaines enseignes. Cependant, je ne suis pas allée jusqu’à me débarrasser des habits que j’avais par le passé achetés chez eux. Mais, depuis, j’essaye désormais de me tourner vers des compagnies locales et responsables. J’aime connaitre la provenance du tissu, savoir qui l’a fabriqué, et dans quelles conditions etc.

C’est plus qu’inacceptable que les travailleurs fabriquent mes vêtements au péril de leur vie. Pour cela j’ai radicalement changé ma façon de consommer la mode. Les fautifs sont pas uniquement ceux qui emploient les salariés. Quant est-il de « nous », les milliers de consommateurs qui continuent sans cesse d’acheter dans ces magasins?

Acheter c’est voter. Et acheter c’est encourager…

Alors questionnez-vous quelques minutes… Préférez-vous faire des économies et encourager la délocalisation et toutes les dérives qui s’en suivent, ou alors encourager l’économie locale et peut être payer un petit peu plus cher au moment du passage en caisse? Le choix est vite fait non ?
La vie d’un être humain vaut bien plus, que quelques dollars économisés à l’achat d’un t-shirt…

La photo la plus émouvante de la catastrophe du Rana Plaza

Le 23 avril 2013, des inspecteurs découvrent des fissures dans l’immeuble du Rana Plaza et requièrent l’évacuation et la fermeture de ce dernier.

Les commerces et la banque occupants l’immeuble du Rana Plaza ferment immédiatement. Cependant, les ouvriers et ouvrières des ateliers de confection, sous la menace de voir leur salaire retenu ou de se faire carrément congédier, se voient obliger à reprendre le travail.

Le 24 avril 2013, à 9h00, le bâtiment du Rana Plaza s’effondre complètement, causant 1 133 morts et 2 500 blessés.

Juste avant le drame, des milliers de travailleurs, pour la grande majorité des femmes, avaient été contraints par leur direction de reprendre leur poste pour honorer les commandes d’entreprises multinationales de l’habillement. Les ateliers de confection produisaient des vêtements pour ,entre autres, les marques : Mango, Benetton, The Children’s Place, Joe Fresh et Primark.

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25 avril 2013. Deux victimes dans les décombres d’une usine de vêtements à Savar, près de Dhaka, au Bangladesh.

De nombreuses et très puissantes photographies ont été prises à la suite de l’effondrement de l’usine de confection de vêtements située à Savar, dans la périphérie de Dhaka, au Bangladesh.

Mais une photo, prise par la photographe bangladaise Taslima Akhter, m’est apparue comme étant la plus marquante et la plus déchirante. C’est lors de ma visite annuelle au World Press Photo de Montréal que j’ai découvert ce cliché. Et c’est aussi face à ce cliché que j’ai pris la décision de changer ma façon de consommer.

Il capture le chagrin d’un pays entier en une seule image.

Shahidul Alam, photographe bangladais, écrivain et fondateur de Pathshala, l’Institut de photographie de l’Asie du Sud, a déclaré à propos de cette photo :  » Cette image, bien que profondément troublante, est aussi d’une beauté obsédante. Une accolade au moment de mourrir. La tendresse qui se dégage de cette photo s’élève au-dessus des décombres pour nous toucher là où nous sommes les plus vulnérables. »

À propos de cette photo Taslima Akhter à déclaré  » J’ai passé toute la journée sur les lieux de l’effondrement de l’immeuble, regardant les ouvriers du textile qui étaient secourus des décombres. Vers 2 heures du matin, j’ai trouvé un couple qui s’enlaçait dans les décombres. Les parties inférieures de leurs corps ont été enterrées sous le béton. Le sang des yeux de l’homme coulait comme une larme. Quand j’ai vu le couple, je n’en croyais pas mes yeux. J’avais l’impression de les connaître. »

Quant à moi, à chaque fois que je regarde cette photo, je me sens mal à l’aise.

Contrecoup d’une industrie impitoyable et avide de profits, ce désastre est le résultat de mon mode de consommation. Oui, je suis la première à faire la chasse au petits prix et aux bonnes affaires. Sans me préoccuper de ce que ça engendre.

Cette photo m’a réellement fait prendre conscience de l’impact de ma consommation. Et face à cette photo, je me suis promise de changer ma façon de consommer la mode. Je me suis également promise de changer mon rapport au vêtement et la valeur que j’accorde à chacune des pièces qui compose notre garde-robe. Aussi belles soient-elles, toute chemise ou tendance nous semblent trop chère payées lorsqu’elles génèrent de la misère et contribuent à polluer notre planète.

Cette photo me hante tout le temps, à chaque fois que j’ai envie de re-craquer pour une petite pièce par chère, l’image de ces personnes me revient en tête.

C’est comme s’ils me disaient: « nous ne sommes pas seulement une catastrophe historique avec un nombre de morts record ». Cette photo pour moi est très symbolique. Car au de la de la mort de milliers d’ouvriers, on voit des êtres humains. Comme vous et moi, avec des sentiments et des rêves. Pour moi cette photo ré-humanise la catastrophe. Le rana plaza n’est pas qu’un simple chiffre et qu’un nombre de morts. Le rana plaza ce sont des êtres humains. Comme vous et moi. Avec des sentiments. Et avec des rêves.

Plus une mode plus durable et plus éthique... Un long chemin reste à parcourir.

De nombreux travailleurs de l’habillement à travers le monde, y compris les enfants, travaillent encore dans des conditions déplorables. Les rivières et les ruisseaux sont étouffés par des polluants qui menacent la vie en raison de la production de la mode rapide. Nous devons faire mieux ! Demandez la transparence de vos marques, faites vos recherches.

VOUS AVEZ LE POUVOIR DE CHANGER LA MODE !

FASHION REVOLUTION incite ceux qui aiment et consomment la mode à se demander qui a fait leurs vêtements, à imaginer le chemin qu’ils ont suivi depuis le cultivateur de la matière première, jusqu’au confectionneur et au distributeur en passant par le filateur, le tisseur et l’ennoblisseur. Et à poser la question à leurs marques préférées via les réseaux sociaux #whomademyclothes

Même si mes efforts sont minimes comparé aux dégâts des géants de l’industrie textile… Ils ont leur importance. Et c’est à force d’informer les gens que les choses changeront!