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Densifier la ville et construire sur les toits

Après un article sur l’habitat de demain en voici un second sur la ville de demain!

Le siècle dernier avec l’essor fulgurant qu’a connu l’automobile les villes se sont étalées vers les banlieues. Cependant, aujourd’hui on marche arrière et on fait la guerre aux voitures !

Car l’étalement urbain à des conséquences néfastes. Il engendre plus de déplacements et donc plus de pollution. Mais l’étalement urbain entraine une réduction de l’espace agricole. Cela rend ainsi les villes plus dépendantes des supermarchés. Alors afin de stopper l’étalement urbain il faut parvenir à trouver des solutions qui peuvent s’inscrire dans la durabilité et la faisabilité. Pour se faire, il est possible d’agrandir sa propriété ou de la surélever.

La surélévation est une pratique efficace pour densifier une maison un quartier, ou une ville, dépendamment des échelles.

La première fois où j’ai réellement vu cette pratique de densification a une autre échelle que celle individuelle c’était lors d’un de mes voyages, en Israël.

Je le logeais à Raanana, une ville située au sud de Tel-Aviv. C’est une banlieue plein de vie qui se distingue par les nombreux prix et distinctions qu’elle a remportés. Le plus prestigieux est sans doute le fait d’avoir été nommé « la ville verte d’Israël ». Depuis Raanana on peut facilement rejoindre la capitale en transport en commun. Mais ce qui m’a fasciné à Raanana ce sont les rénovations urbaines entreprises. Voici comment cela fonctionne : des promoteurs immobiliers établissent un genre de deal ou de partenariat avec les résidents d’un immeuble en piteux état. Les prometteurs s’engagent à rénover l’extérieur et les parties communes et en échange ils font construire un ou deux étages supplémentaires, selon la nature des travaux et la structure porteuse de l’immeuble. Ainsi les prometteurs financent les travaux par la revente des penthouses des derniers étages. C’est une pratique gagnant-gagnant.

Et lorsqu’on arpente les rues, le contraste entre les différents immeubles était saisissant. Au premier coup d’œil, on peut identifier les immeubles qui sont déjà passés dans les mains des prometteurs et ceux qui attendent leur tour!

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Les deux immeubles qui comportent deux étages supplémentaires ont été rénovés, tandis que les deux au premiers plans, attendent leur tour !

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L’un au premier plan est en l’état, tandis que celui situé au second plan est un cour de rénovation et d’agrandissement, comme un peu le voir avec la présence des échafaudages.

(Désolée pour la qualité des photos, l’observation de ce phénomène n’était pas le but de ce voyage, mais cela m’avait interpelée. Alors j’avais pris ces 2 clichés en février 2015.)

Désormais cette technique s’institutionnalise dans la plupart des métropoles où la surface disponible est restreinte. Et dans cette stratégie Paris n’en est pas en reste. Cependant bien que le prix au m2 soit très élevé à Paris, ce genre de pratique est difficile à mettre en place. D’une part le PLU (Plan Local d’Urbanisme) est plus stricte et d’autre part, le rehaussement d’immeubles haussmanniens demande un renforcement structural et donc des travaux plus conséquents. De plus, la plupart des immeubles haussmanniens comptent cinq à sept étages qu’il faut gravir à pied. Car ils ne sont pas équipés d’ascenseur… Et parfois les parties communes sont si étroites qu’il n’est pas envisageable d’en ajouter. Et 5 étages, ça ne fait déjà pas mal de marches à grimper…

Cependant Paris n’est pas peuplée que d’immeubles haussmanniens…
Alors cela laisse tout de même des possibilités pour investir les toits !

Parmi les projets les plus intéressants, il y a celui de Stéphane Malka et de ces maisons démocratiques. À l’heure actuelle il s’agit d’un projet en devenir… ou plutôt d’un projet qui attend de se concrétiser. Stéphane Malka a repéré une interstice urbaine sur les bords du Quai de Valmy à Paris, dans le 10e arrondissement. À partir de ce lieu il a imaginé de quelle façon il serait possible de l’exploiter. Ainsi le projet est perché sur des poutres, qui reposent sur le bâtiment, situé en-dessous. De cette façon l’emprise au sol du bâtiment est quasi nulle et cela permet à la construction de ne pas avoir besoin de faire l’acquisition d’une parcelle.

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Je trouve ce projet de greffe urbaine particulièrement remarquable.

De plus, il est envisageable de standardiser la construction et l’assemblage de ces boxes afin de maitriser et de réduire les coûts.

Si ce projet une esquisse, un rêve, il y en a certains ont visiblement la dent creuse, et qui ont su dénicher les opportunités qu’offre la capitale.

C’est le cas notamment de Yorgo Tloupas. En effet, ce talentueux directeur artistique et éditeur de presse qui a fait l’acquisition d’un petit bâtiment triangulaire. Suite à cette acquisition, il a confié le projet de surélévation à Bump Architecture. Cette extension lui a permis de rajouter deux étages supplémentaires et ainsi de vivre dans une confortable maison en plein Paris!

 

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Surélévation de deux étages à Paris.

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L’espace de vie est ultra lumineux !

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La chambre est simple, et minimaliste.

 

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La chambre mène à une petite terrasse…

 

La salle de bain est étroite, mais l’espace est bien optimisé.

Une cuisine sur mesure adaptée à la forme atypique de la maison.

La surélévation de cette petite maisonnette triangulaire.

Photographe: Ronan Mérot

 

 

Enfin, il faut veiller à ne pas surdensifier la ville.

En effet, les promoteurs ont parfois tendance à vouloir optimiser au maximum leur terrain, de façon à ce que  leur construction soient le plus rentable possible. Cependant, cela peut nuire à la qualité de vie du quartier.

Le tout est donc de trouver le juste milieu entre l’étalement urbain et la surdensification.

Jan Gehl, architecte et urbaniste a établi dans son ouvrage « Cities for people » ou Pour des villes à échelle humaineque le juste équilibre résidait dans les proportions qui existent entre la largeur de la chaussée et la hauteur des bâtiments. En effet, idéalement la rue devrait avoir une largeur équivalente à une ou deux fois la hauteur des bâtiments qui la bordent. Une rue trop large n’offre pas une expérience agréable pour un piéton. À l’inverse une rue étroite, bordée d’immeubles immenses peut créer un sentiment d’oppression.

Et vous pour vous quelle est la formule idéale ? Personnellement, la maison de Yorgo Tloupas me fait pas mal rêver ! Et surtout sa bibliothèque !

Le jeu de construction réinventé par un architecte

Les legos et les Kapla sont connus de tous. Ils sont partis intégrantes de nos enfances. Mais il se pourrait bien qu’un nouveau jeu s’impose dans les années à venir, sur le marché du jeu de construction. Il s’agit du Tsumiki, ce qui signifie littéralement « Lego japonais ». C’est un jeu conçu par l’architecte japonais Kengo Kuma. Il est mondialement connu pour son travail méticuleux. Il a énormément travaillé la question de l’assemblage des structures de bois.


Cet architecte est également le concepteur d’une panoplie de projets. Il a conçu aussi bien des musées comme le Nezu Institute of fine arts à Tokyo, le Xinjin Zhi ou encore le château de Kanayama à Gunma. Mais il a aussi conçu des maisons « Mesh/earth » à Tokyo, ainsi que des hôtels, comme l’hôtel international de Kyoto. C’est aussi lui qui a remporté la candidature pour la conception du nouveau stade olympique de Tokyo.

Un jeu de construction conçu par un architecte, ça donne quoi ?

Kuma a imaginé un jeu de construction avec lequel il aurait sans doute aimé jouer lorsqu’il était plus jeune. Car le Tsumiki représente en quelque sorte le prolongement de l’œuvre architecturale de Kuma. En effet, ce jouet créatif se compose des pièces en forme de V. À la base de chaque branche se trouvent des encoches qui permettent aux blocs d’être associés avec une grande flexibilité. Les combinaisons et l’empilement de pièces sont multiples et permettent de créer des formes organiques telles que des animaux, ou encore des sculptures. Les éléments triangulaires permettent de laisser libre cours à votre imagination. Ce jeu est adapté aux personnes de tous âges. Il permet non seulement de satisfaire le goût intuitif du jeu de construction, mais également d’entretenir la dextérité.

Un joli packaging, pour un jeu écoresponable

L’emballage du Tsumiki est également très élégant. Les pièces sont conservées dans de petites boîtes en forme de maisons avec des toits pointus. L’emballage comporte une fente qui attire le regard. Cela permet d’appréhender la matière et la texture des blocs de cèdre. Pour la fabrication du jeu Tsumiki l’architecte japonais Kengo Kuma, a collaboré avec l’organisation de protections des forêts « more trees ». Les blocs sont composés en bois de cèdre du Japon et certifiés par le Forest Stewardship Council (FSC).

 

Le jeu Tsumiki peut inspirer aux enfants, un goût pour l’esthétique et la nature. Et contrairement aux jeux en plastique, il a un impact positif sur l’environnement ainsi que sur de la protection de la nature. Tsumiki est disponible en trois formats différents. Il est possible d’acheter des boites de 7, 13 ou 22 pièces. Elles sont disponibles en ligne pour environ 70 $ ici.