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Comment rendre un hommage à l’heure des nouvelles technologies… ?

C’est la question que je me suis posée ces derniers jours après avoir eu la douleur et la tristesse de perdre mon Grand-Père.

C’est assurément le moment que sans doute beaucoup de petit-filles et de petit-fils redoutent est arrivé : le mercredi 27 décembre, mon grand-père s’est éteint.

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris que mon grand-père était parti, car c’est vraiment quelqu’un d’incroyable.

Aujourd’hui  j’ai décidé de t’écrire et de te consacrer un petit article ici.

Car je sais que tu flânait parfois sur le blog. Alors j’espère que tu y auras aussi accès d’où tu es, mais je me plais à croire que oui.

Je voulais te dire que bien que je n’ai pas pu partager tes derniers instants à tes cotés, mon coeur et remplis de bons souvenirs et mon bureau des lettres que tu m’a envoyés durant ces dernières années.

Bien que la nouvelle m’est attristée, c’est aussi avec une très grande confiance et sérénité que je sais que tu as désormais retrouvé une partie de ta famille.

Hier tu t’en es allé. Tu aurais dit que c’est dans l’ordre des choses, je crois. Tu répétais souvent que la fin était proche. Finalement tu n’avais pas tort.

Même si elle fut un peu brutale et inattendue, c’est une jolie fin.

On n’est jamais prêt pour ça. Il n’y a jamais de bon moment pour s’en aller.

Mais je me console, en me disant, que tu nous prévenait souvent que tu avais fait ton temps. De plus, tu as eu la fin de vie que tu souhaitais. Entouré de tes enfants et petits enfants. Tu t’en es allé quelques semaines après ton 80e anniversaire, et toute ta tête. Heureusement je crois, car je sais combien tu aurais été malheureux en maison de retraite, entouré de « petits vieux », comme tu les appelait.

Je me sens vraiment chanceuse d’avoir partagé tout ces moments avec toi ces dernières années.

Combien de fin de déjeuners et de dîners avons-nous partagés — que ce soit en tête-à-tête ou avec la famille réunie?

De ces précieux moment à tes cotés, je me souviendrais de toi, que tu étais un bon vivant.

Chez toi et avec toi, il n’y avait pas d’heure, ni de jour d’ailleurs, pour prendre l’apéro, ou ouvrir une petite bouteille de vin.

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Ton sens de l’humour était inépuisable.

Tu avais toujours une anecdote sur le bout des lèvres. Parfois elles étaient drôles, et amusantes. Parfois elles étaient trop longues et trop riches, pour les enfants que nous étions. Mais j’avais toujours plaisir à t’écouter.

Souvent, tu partageais avec nous tes multiples expériences de vie. Tu me regardais toujours avec des yeux ronds, quand j’ignorais telle ou telle tradition du pays basque.

Les anecdotes que tu nous racontais étaient aussi variées et cocasses les unes que les autres — qu’elles portent sur des moments de ta vie, comme ton renvoi de la légion d’honneur avec une lettre au Président Jacques Chirac,  ou encore qu’il s’agisse des nombreuses dames qui te faisait tourner la tête au supermarché.

Tu étais par ailleurs quelqu’un d’incroyablement cultivé.

Chez toi on trouvait toute sorte de littérature, et dans tout les coins de la maison. Je dois avouer que dans ma vie, parmi tout les endroits où j’ai été, il y a que chez toi dans tes toilettes vertes, que j’ai passé autant de temps. Il y avait toujours un assortiment de magazines plus ou moins instructifs mais néanmoins très divertissant.

J’aimais beaucoup le coté versatile, et non binaire que tu avais. Tu étais à la fois très à l’écoute mais aussi très ouvert. On pouvais parler de tout avec toi.

Bien que tu ne sois peu sportif, tu aimais bien partir en balade.

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C’était sans doute pour nous faire plaisir. En tout cas, je me souviendrais toujours de nos balades à Biarritz, le long du Littoral, de la Grande-Plage, du Port des Pêcheurs et non loin du Rocher de la Vierge. C’était parfait pour moi, pour éliminer tout l’alcool emmagasiné la veille (lors des soirées trop arrosés avec les copains), ou pour simplement éliminer les repas trop copieux pour 10 que nous partagions à 2.

Mais les balades avec toi c’était aussi en voiture ! Dans ton auto informatisée qui faisait des bip-bip de tout bord tous côtés (comme on dit ici au québec), on partait aussi quelques fois sur les routes sinueuses de l’arrière pays basque, que tu étais fier de me faire découvrir.

Tu étais particulièrement patient.

Un exemple de patience … Notamment avec tes petits enfants dissipés. Tu gardais toujours ton calme, très rares sont les fois où je t’ai vu énervé.

Peut-être que la patience est une vertu qui me viendra avec l’âge…

Ceux qui ont eu le privilège de te rencontrer ont pu sentir ta bonté, ta générosité, ta grande humanité – c’est ça que je pense que je reteindrais de toi.

Tu avais le coeur sur la main. Toujours prêt à donner et à faire plaisir. Avec ta modeste retraite d’inventeur fou, tu t’es toujours montré très généreux à mon égard, et pour mon plus grand plaisir d’ailleurs.

Je crois pouvoir dire que tu fais parti de ceux qui ont donné un sens à ce que mes parents m’ont appris. Tu mettais toujours tout en oeuvre pour que l’on devienne la meilleure version de nous-même.

Tu fais d’ailleurs parti des personnes qui m’ont soutenues et encouragé dans mon projet de partir vivre à l’étranger.

Et puis tu étais un grand-père au moins autant passionné que travailleur.

Combien d’heures auras-tu passer à travailler ? Tu laisse derrière toi, de nombreux brevets. Mais surtout un bureau et un atelier que nous ont fasciné mais aussi beaucoup intrigué.

Tu as aussi été un exemple de persévérance.

Ça ne fonctionne pas ? On réessaye autrement… Il y a toujours une solution et la force de ton expérience te rendait intarissable d’astuces.

 Tu aimais aussi beaucoup ton jardin.

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Et pour cause ! T’aimais bien nous mettre à contribution de son entretien, lorsqu’on venait passer des vacances l’été, bien que je ne sois pas très assidue à la tache.

En tout cas, je voudrais que tu saches que ton jardin a marqué les esprits. Une amie m’a confié qu’elle pensait toujours à toi dès qu’elle voyait un bougainvillier, depuis que tu lui avais fièrement montré le tien.

Moi je garderais toujours en mémoire, non seulement ton bougainvillier, mais aussi la belle allée d’hortensias mauves et bleus qui menait à ta maison. Je me souviendrais aussi des gouteuses tomates du jardin, et de figues semi-mures que je mangeais n’importante quand dans l’année.

De toi j’ai beaucoup appris, et notamment sur les relations entre les gens.

Un jour, nous discutions, de choses et d’autres, et il est venu sur le sujet des relations à l’autre. Tu m’avais confié à de multiples reprises, le chagrin que la distance au sein d’une famille pouvait causer. Ainsi tu as pardonné à ton ex-femme, qui pourtant ne t’a, je crois pas fait de cadeaux. Ce que je retiens de tout cela aujourd’hui c’est que la vie est courte, et les gens que nous chérissons s’en iront bien trop vite.

Je crois que la disparition de mon cher grand-père Jacquot nous laisse un message, quelque part : lorsqu’il y a un problème qui se pose, plutôt que de fermer nos portes, prenons le temps de discuter, de poser cartes sur table, de s’écouter et d’avancer.

C’est quelque chose qu’il a appris à ces dépens, je crois, et trop tardivement. Mais en tout cas, c’est une autre chose essentielle qu’il m’a transmise.

Il y a tant de moments que j’aimerais évoquer. J’ai la tête pleine de souvenirs, de discussions et d’échanges autant instructifs que constructifs.

Tu vas beaucoup me manquer. Cher grand-père Jacquot, merci pour tout, et bon voyage.

Ta petite fille qui t’admire et te remercie pour le grand-père fabuleux que tu as été.

 

2 Commentaires

Merci Marie pour ce bel hommage

Merci Laurent

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